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Roger III Bigot

jeudi 30 avril 2015

Roger III Bigot (vers 1212-1270)

4ème comte de Norfolk

Armoiries des Comtes de NorfolkIssu de la famille Bigot, fils aîné du comte Hugues Bigot et de son épouse Mathilde, fille aînée de Guillaume le Maréchal.

Encore mineur à la mort de son père, en 1225, il est placé sous la tutelle du comte de Salisbury [1] Guillaume de Longespee , puis du roi d’Écosse Alexandre II, et n’hérite du comté de Norfolk [2] qu’à sa majorité, en 1233.

En mai 1225, Roger Bigot épouse à Alnwick [3] la princesse Isabelle d’Écosse, fille du roi Guillaume le Lion.

Il hérite également de la charge de maréchal d’Angleterre [4] en 1246, tous ses oncles maternels étant morts sans laisser d’héritiers.

En 1245, Roger Bigot assiste au concile général de Lyon [5] comme ambassadeur du roi et des barons anglais. Il y combat les prétentions du pape au titre du souverain d’Angleterre.

Par la suite, il est l’un des seigneurs qui forcent le roi Henri III à confirmer la Grande Charte [6], ainsi que la Charte des Forêts, et à se conformer aux Provisions d’Oxford [7].

Durant la Seconde Guerre des barons [8], il collabore avec le gouvernement de Simon de Montfort jusqu’à sa mort, à la bataille d’Evesham [9].

Son neveu, également prénommé Roger(Roger IV) , lui succède à sa mort.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Robert C. Stacey, « Bigod, Roger (III), fourth earl of Norfolk (c.1212–1270) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press,‎ 2004

Notes

[1] Le titre de comte de Salisbury, associé à la ville de Salisbury, est un titre de la pairie d’Angleterre à l’histoire complexe. cependant reconnu par son adversaire, le roi Étienne d’Angleterre, puis par son successeur Henri II à son accession en 1154. Guillaume de Longespee, un fils illégitime d’Henri II fut marié par son demi-frère Richard Cœur de Lion à Ela, la fille et héritière du 2ème comte, comtesse de jure. Alice Plantagenet, épouse de Thomas de Lancastre, comte de Leicester et Lancastre, hérita du titre. Quand son mari perdit ses titres et fut exécuté pour trahison en 1322, la comtesse rendit ses titres au roi, et ceux-ci s’éteignirent.

[2] Le Norfolk est un comté situé en Angleterre, constituant la partie septentrionale de la région d’Est-Anglie. Sa ville principale, et centre administratif, est Norwich. Il compte également plusieurs bourgs comme King’s Lynn, Thetford, Wymondham, Dereham ou encore Fakenham. Historiquement, ce comté était le plus peuplé d’Angleterre.

[3] Alnwick est une petite ville marchande du nord du Northumberland, au nord-est de l’Angleterre. Elle est le centre administratif du district d’Alnwick. Son histoire remonte au Moyen Âge et l’on peut notamment voir encore de nos jours le château d’Alnwick, ainsi que le White Swan Hotel.

[4] Le Comte Maréchal (Earl Marshal, parfois écrit Marschal ou Marischal) est l’un des plus importants haut-fonctionnaires supérieurs du gouvernement britannique. En tant que huitième Grand Officier d’État du Royaume-Uni, il est inférieur dans l’ordre de préséance au Lord Grand Connétable (Lord Great Chamberlain) et supérieur au Lord Grand Amiral (Lord High Admiral).

[5] Le premier concile de Lyon dirigé par le pape Innocent IV se tient entre le 26 juin et le 17 juillet 1245 à Lyon. Il a pour but principal la déposition de l’empereur Frédéric II dans le cadre de la lutte entre l’empereur du Saint empire et la papauté.

[6] La Magna Carta Libertatum ou Grande Charte est une charte de soixante-trois articles arrachée par le baronnage anglais au roi Jean sans Terre le 15 juin 1215 après une courte guerre civile notamment marquée par la prise de Londres, le 17 mai, par les rebelles. Les barons étaient excédés des exigences militaires et financières du roi et de ses échecs répétés en France, en particulier à Bouvines et à La Roche-aux-Moines.

[7] Instituées en 1258 par un groupe de barons dirigés par Simon V de Montfort, 6ème comte de Leicester, les Provisions d’Oxford sont souvent considérées comme la première constitution anglaise. Les Provisions forcèrent le roi Henri III d’Angleterre à accepter une nouvelle forme de gouvernement dans lequel le pouvoir était placé entre les mains d’un conseil de 15 membres devant superviser les rendez-vous ministériels, l’administration locale et la garde des châteaux royaux. Le Parlement, qui se réunissait trois fois par an, devait surveiller les activités de ce conseil. On peut avancer que ce document est d’une importance égale ou supérieure à la Grande Charte de 1215. Pour la première fois, la Couronne anglaise était forcée de reconnaître les droits et les pouvoirs du Parlement. Une confirmation écrite de l’accord fut envoyée aux sheriffs de tous les comtés d’Angleterre. Elle était rédigée en latin, en français et, ce qui est significatif, en anglais. L’utilisation de l’anglais était un symbole de l’anglicisation du gouvernement anglais et un antidote à la gallicisation opérée dans les décennies précédentes. Les Provisions d’Oxford furent remplacées l’année suivante par les Provisions de Westminster. Ces Provisions furent abolies par Henry III en 1262, avec une sanction du Pape, ce qui marqua le début de la Seconde Guerre des Barons (1263-1267), gagnée par le roi. En 1266, le texte fut annulé définitivement par le Dictum de Kenilworth.

[8] La Seconde Guerre des barons est un conflit qui se déroule en Angleterre de 1264 à 1267 entre une coalition de barons, menée par Simon V de Montfort, et les troupes royales, dirigées par le prince Édouard pour le compte de son père Henri III. Après une période de succès, couronnée par la victoire de Lewes le 14 mai 1264, le prince Édouard est capturé et Montfort devient de facto souverain d’Angleterre. Cependant, Édouard parvient à s’évader l’année suivante et le conflit reprend. Les troupes rebelles sont battues et leur chef tué lors de la bataille d’Evesham le 4 août 1265. Un accord est conclu avec les derniers insurgés, retranchés dans la forteresse inexpugnable de Kenilworth, qui permet de mettre un terme à la guerre.

[9] La bataille d’Evesham se déroule le 4 août 1265 à Evesham, dans l’actuel Worcestershire. Cet affrontement de la Seconde Guerre des barons oppose les forces du roi Henri III, conduites par son fils, le prince Édouard, aux barons révoltés dirigés par Simon de Montfort. L’année précédente, Montfort avait remporté la bataille de Lewes, fait prisonnier le prince Édouard et obligé le roi à se soumettre à ses volontés. Toutefois, le prince parvient à s’évader en mai 1265, tandis que Montfort s’aliène une partie de ses soutiens en se rapprochant du prince gallois Llywelyn ap Gruffydd. Édouard oblige Montfort à l’affronter à Evesham, avec des forces deux fois supérieures en nombre, et la victoire lui est rapidement acquise. Montfort est tué et son corps mutilé.

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