Chevalier anglo-normand, il est le fils né en Angleterre de Jean le Maréchal et de Sybille de Salisbury, sa seconde épouse. Le surnom de Maréchal remonte à son grand-père Gilbert le Maréchal, maréchal de la cour du roi Henri 1er Beauclerc, charge familiale héréditaire.
Il fait son apprentissage avec Guillaume de Tancarville, qui est le cousin de sa mère, chambellan d’Angleterre, les Tancarville assurant la charge héréditaire de chambellans en chef du duc de Normandie. Il entre ensuite au service de Patrice de Salisbury, son oncle maternel. Il se fait remarquer en défendant vaillamment Aliénor d’Aquitaine dont le convoi, qu’il escortait, fut attaqué par le seigneur de Lusignan. Son oncle meurt au cours de l’affrontement.
Il est chargé de l’éducation du roi Henri le Jeune. En 1173-1174, il le suit dans la révolte de celui-ci contre son père Henri II d’Angleterre. Pendant plusieurs années, il mène une bande de chevaliers réunis autour du jeune roi de tournoi en tournoi dans le nord de la France. À la mort de ce dernier, il escorte son corps à Rouen ou il va être enterré en la cathédrale Notre-Dame. Puis il part 2 ans en croisade. Il rejoint alors l’ordre du Temple, dans un engagement devenu réalité à sa mort. Il est de retour en 1187, quelque temps avant la défaite de Hattin.
Le roi Henri II le prend alors à son service. Il lui accorde le fief de Cartmel dans le Lancashire. Il est l’un des derniers fidèles du vieux roi dans la lutte de ce dernier contre ses fils, au premier chef desquels le jeune Richard Cœur de Lion. En 1189, Henri II lui avait promis la « pucelle de Striguil », promesse confirmée par Richard Cœur de Lion. Il épouse donc Isabelle de Clare, fille de Richard de Clare dit Strongbow, comte de Pembroke et de Buckingham, petite-fille de Diarmait MacMurrough, roi de Leinster, et aussi arrière-petite-fille de Robert de Beaumont, comte de Meulan, et de sa 2ème épouse Élisabeth de Vermandois, de la maison capétienne. Isabelle lui apporte tous ses titres et terres, le comté de Pembroke, la moitié de l’honneur Longueville et près du quart de l’Irlande.
Régent d’Angleterre, il bat le 20 mai 1217 les troupes françaises à la bataille de Lincoln au cours de laquelle il tue le comte Thomas du Perche. Il est alors âgé de plus de 70 ans.
Il mourut le 14 mai 1219, sa femme Isabelle mourut un an plus tard. C’est en apprenant la nouvelle de sa mort que son ennemi, le roi de France Philippe Auguste, demanda aux chevaliers de sa cour de porter un toast à la mémoire de son plus formidable adversaire, en lequel Guillaume des Barres reconnut le "Meilleur chevalier du monde".