Né en Phénicie [1], à Tyr [2], disciple de Plotin, pour avoir édité les écrits de ce dernier, “les Ennéades”, et rédigé après la mort de son maître “une Vie de Plotin” vers 301, que nous pouvons lire encore aujourd’hui.
Son nom syrien est Malchos [3], traduit en grec par basileus. Son maître de rhétorique, Cassius Longin, chez qui il va en 254 à Athènes suivre les cours, l’appela Porphyre. Dès cette époque, il écrit “une Histoire de la philosophie”, dont fait partie “sa Vie de Pythagore”.
C’est peut-être Longin qui l’envoie à Rome en 263, suivre les cours de Plotin. Plotin le charge de mettre de l’ordre dans ses écrits. En 268, soit 5 années après son arrivée auprès de Plotin, Porphyre, qui souffre de dépression, s’installe en Sicile, où il rédige un ouvrage intitulé “Contre les chrétiens”, qui sera brûlé en 448 sur ordre des empereurs Valentinien III et Théodose II. Il rédige vers 268 son célèbre ouvrage de logique, “Isagogè”, qui fera autorité pendant tout le Moyen Âge. En 270, quand Plotin décède, Porphyre se trouve toujours en Sicile, à Lilybée [4].
Peu après, Porphyre se rend à Rome, et succède à Plotin, en 270, comme second scolarque [5], à la tête de l’école néoplatonicienne de Rome [6]. Il épouse aussi une veuve, Marcella, qui élevait 7 enfants, dont certains en bas âge. On pense que Porphyre eut pour élève, vers 275, le philosophe Jamblique . Porphyre commence à éditer les œuvres de Plotin après 298 et rédige sa Vie de Plotin vers 301. Il meurt peut-être en 305, à Rome, sous Dioclétien.
C’est par lui que le néoplatonisme [7] va passer en milieu chrétien, via Marius Victorinus , jusque chez saint Augustin et Claudien Mamert . Il écrivit un traité Contre les chrétiens. Porphyre pense que le christianisme implique une conception absurde et irrationnelle de la divinité qui le condamnerait, aussi bien du point de vue des religions particulières que du point de vue transcendant de la philosophie.
Dans le traité “De regressu animae” [8], il propose une tout autre théorie des rapports entre philosophie et religion. Les religions ne s’adresseraient qu’à des dieux inférieurs ou à des démons et la philosophie les transcenderait, parce qu’elle serait le culte du Dieu suprême, dont le philosophe est le prêtre.
Dans le traité “Philosophia ex oraculis haurienda” [9], il démontre la signification cachée des sacrifices aux dieux et aux daimonês, et enseigne l’enseignement théologique qu’il faut en retirer.
Dans le traité “Peri Agalmatôn” [10], il donne une interprétation de la signification des différents dieux de la mythologie, dans le sens des puissances cachées de la nature