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Lucius Faenius Rufus

vendredi 5 avril 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 2 août 2011).

Lucius Faenius Rufus (mort en 65)

Préfet du prétoire de l’empereur Néron à partir de 62

Blason empire RomainChevalier romain dont la naissance et le jeunesse ne nous sont pas connues.

En 55, du fait de sa proximité avec Agrippine la Jeune, la mère de l’empereur Néron, il obtient la préfecture de l’annone [1]. Il est par conséquent chargé de l’approvisionnement en blé de la capitale, du stockage des céréales et de la gestion des distributions garanties par la maison impériale.

Ainsi, à la mort de Sextus Afranius Burrus, il est récompensé en se voyant attribuer la préfecture du prétoire [2], c’est-à-dire le commandement de la garde prétorienne, conjointement avec l’ancien préfet des vigiles Tigellin, un familier du Prince. En partageant cette fonction entre deux personnes, Néron souhaite sans doute limiter le pouvoir du commandant de la garde. Bien que Tigellin soit nommé du fait de sa proximité avec le Prince, si ce dernier élève Faenius Rufus à cette fonction, c’est sûrement en raison de sa popularité auprès de la garde. De fait, les 2 préfets du prétoire ne parviennent pas à s’entendre. Tigellin s’efforce de discréditer son rival auprès de l’empereur, en l’accusant notamment de vouloir venger Agrippine, dont il aurait été l’amant, entre temps assassinée par Néron.

Incapable de lutter contre l’influence de Tigellin, il commence à craindre d’être disgracié par l’empereur. C’est peut-être un facteur déterminant du ralliement du préfet, pourtant un des personnages les plus importants de l’Empire, à la conjuration formentée contre Néron [3]. Il rejoint donc les conspirateurs, réunis autour du sénateur Pison de la gens Calpurnia [4], et, après avoir reporté une fois leur méfait, s’accordent pour orchestrer le renversement du Prince à l’occasion des jeux de Cérès [5]. Ainsi, tandis que l’empereur doit tomber sous le poignard des assassins dans le Circus Maximus [6], Faenius Rufus est chargé d’escorter Pison à la caserne prétorienne pour qu’il reçoive l’acclamation des soldats de la garde.

Rien ne se passe toutefois comme prévu. Dénoncé par un de ses affranchis, un sénateur, Flavius Scaevinius, ainsi qu’un chevalier, Antonius Natalis, sont arrêtés par ordre de l’empereur. Découvrant le complot et ignorant encore son envergure, ce dernier charge les officiers de sa garde, en premier lieu desquels Tigellin et Faenius Rufus de faire toute la lumière sur cette conjuration. Faenius Rufus, qui comprend que la conspiration est voué à l’échec met toute son énergie à dissimuler son implication par une manifestation inconditionnelle de zèle. Natalis livre plusieurs noms, incluant certaines personnes, à l’image de Sénèque, dont la participation au complot n’est sans doute pas avérée. Les arrestations se multiplient et Rufus s’efforce de tenir son rôle de préfet. Croyant encore pouvoir échapper à son sort, il empêche l’un de ses officiers, le tribun Subrius Flavus, lui aussi impliqué dans le complot, de profiter d’une visite de l’empereur pour le faire trépasser.

Il finit cependant par être rattrapé par ses actes. En 65, dénoncé par Scaevinius puis par le chevalier Cervarius Proculus, il se montre incapable de se justifier devant le crime dont on l’accuse. Le préfet du prétoire est finalement arrêté par les troupes loyales à l’empereur, avec ceux des officiers prétoriens, tels Flavus et Sulpicius Aper, qui se sont, eux aussi, compromis dans l’affaire. Après un rapide procès, tous 3 sont exécutés.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Faenius Rufus/ Portail de la Rome antique/ Catégories : Personnalité du Ier siècle

Notes

[1] Le Préfet de l’annone, en latin Præfectus annonæ, est un magistrat chargé d’assurer le bon approvisionnement en grains de Rome. Le mot annona, dérivé d’annus, « année », désignait au sens propre la production annuelle (la récolte) de différentes denrées ; il a ensuite désigné le prix variant annuellement de ces denrées, puis le ravitaillement de Rome en tant qu’il était garanti par l’État

[2] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[3] La Conjuration de Pison, du nom que lui donne Suétone, est un complot dirigé contre l’empereur Néron en 65.

[4] Les Calpurnii sont les membres d’une ancienne famille plébéienne romaine, la gens Calpurnia. D’après Plutarquea, les Calpurnii prétendent descendre de Calpus, le troisième fils du roi Numa Pompilius. La gens Calpurnia n’atteint le consulat qu’après la deuxième guerre punique avec Caius Calpurnius Piso, consul en 180 av. jc.

[5] Les Cerealia ou jeux de Cérès (ludi cereales) étaient des Fêtes célébrées à Rome en l’honneur de Cérès. Le culte de la déesse grecque Déméter, latinisé en Cérès, fut introduit à Rome en 493 av. jc d’après l’indication des Livres sibyllins. Un temple situé près du Circus Maximus lui fut consacré 3 ans plus tard. La principale fête de ce culte, appelée Cerealia, ou ludi Cereris, ludi Cereales, n’était célébrée d’abord que dans des occasions extraordinaires ; plus tard elle eut lieu tous les ans du 12 au 19 avril. Alors on célébrait le retour de Proserpine sur la terre, tel qu’il était connu surtout par les légendes de la ville d’Enna en Sicile. C’était donc une fête essentiellement joyeuse, et tout le monde, en ces jours, s’habillait en blanc.

[6] Le Circus Maximus, Grand Cirque ou parfois cirque Maxime (en italien, Circo Massimo) est un immense édifice public de Rome, situé dans la vallée de la Murcia entre le Palatin et l’Aventin, où étaient organisées des courses de chars. C’est le plus vaste et le plus ancien hippodrome de Rome. De nos jours, il se trouve dans le rione de Ripa et reste le théâtre de grands rassemblements (concerts, etc.).