Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 18ème siècle en France > Personnages du 18ème siècle > Marthe-Marguerite Le Valois de Vilette de Murçay dite Comtesse de (...)

Marthe-Marguerite Le Valois de Vilette de Murçay dite Comtesse de Caylus

vendredi 20 mai 2016, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 25 juin 2013).

Marthe-Marguerite Le Valois de Vilette de Murçay dite Comtesse de Caylus (1673-1729)

Comtesse de Caylus-Mémorialiste française

Marthe-Marguerite Le Valois de Vilette de Murçay dite Comtesse de Caylus Comtesse de Caylus-Mémorialiste française

Née dans le Poitou, nièce de Mme de Maintenon, elle est l’auteur de Souvenirs sur la cour de Louis XIV, fille d’un lieutenant général des armées navales qui a laissé lui-même d’intéressants mémoires.

Elle fut enlevée à l’âge de 7 ans à la fin de 1680 alors qu’elle n’était que Mademoiselle de Mursay, ainsi que son frère aîné, par son cousin, Philippe de Villette, protestant farouche, et de sa femme, que Madame de Maintenon se proposait de la convertir au catholicisme. La lutte ne fut pas longue, à peine l’enfant eut-elle assisté à la messe du roi qu’elle consentit à abjurer sous la double condition qu’elle entendrait cette fameuse messe tous les jours et qu’on la « garantirait du fouet ».

A 13 ans en 1686 elle fut mariée à un officier de haute naissance, mais de mince fortune, Jean-Anne III de Grimoard de Caylus , frère aîné d’un évêque d’Auxerre, enclin à l’ivrognerie et que les ordres formels de la cour retenaient à la frontière de Flandre, où il mourut en novembre 1704 avec le grade de lieutenant général. Elle se fit remarquer à la cour de Louis XIV par ses grâces et son esprit joyeux.

Elle a joué, sur commande du Roi et pour Jean Racine qui composa le prologue “d’Esther où la Piété” parlait par sa bouche ; elle interpréta d’ailleurs devant la cour divers personnages de cette tragédie, et notamment le principal rôle, en l’honneur du Roi et de Madame de Maintenon et jouée en la Maison des Dames de Saint-Cyr [1]Mme de Sévigné la trouvait « trop touchante ». Bientôt cependant un ordre d’exil, qu’on a tenté d’expliquer par ses liaisons avec le duc de Villeroy, tint Mme de Caylus à l’écart de la cour.

La disgrâce ne dura pas moins de 13 à 14 ans. Elle s’en consolait à Paris au sein d’une société de gens d’esprit, avec laquelle elle faillit rompre au cours d’un accès de dévotion dont Mme de Maintenon elle-même la détourna, parce que son confesseur, le Père de La Tour, de l’Oratoire, était suspect de jansénisme [2]. Mme de Caylus reparut en 1707 à Versailles, rentra promptement en faveur auprès du vieux roi et s’y maintint jusqu’à sa mort en 1715. Elle revint alors habiter Paris et ne quitta plus guère la petite maison située au milieu des jardins du Luxembourg, dont elle a vanté les agréments champêtres dans une charmante lettre à sa tante.

C’est très probablement dans les 15 dernières années de sa vie qu’elle jeta sur le papier les anecdotes ou les récits auxquels elle n’osait donner le titre de Mémoires, et que son fils lui conseilla d’intituler modestement Souvenirs de Mme de Caylus, d’intéressants mémoires sur son temps et sur la vie de Madame de Maintenon, qui la considérait comme sa fille.

Les Souvenirs de Mme de Caylus ont été souvent réimprimés.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Maurice Tourneux/imago Mundi/Marguerite Le Valois de Vilette de Murçay

Notes

[1] La Maison royale de Saint-Louis est un pensionnat pour jeunes filles créé en 1684 à Saint-Cyr (actuelle commune de Saint-Cyr-l’École, Yvelines) par le roi Louis XIV à la demande de Madame de Maintenon qui souhaitait la création d’une école destinée aux jeunes filles de la noblesse pauvre. Cet établissement, bien qu’il perdît sa place de premier rang à la suite de la disparition de Louis XIV puis de sa fondatrice, marqua une évolution certaine de l’éducation des jeunes filles sous l’Ancien régime. L’établissement fut maintenu pendant les premières années de la Révolution française, mais ferma définitivement ses portes en mars 1793.

[2] Le jansénisme est une doctrine théologique à l’origine d’un mouvement religieux, puis politique et philosophique, qui se développe aux 17ème et 18ème siècles, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l’Église catholique et à l’absolutisme royal.