Titus Labienus (100 av jc - 45 av jc)
Général romain
Il fut l’un des principaux lieutenants de César durant la guerre des Gaules. Sa famille aurait fait partie de la gens Atia. Il commença à servir en Cilicie [1] vers 78-74 av jc sous le commandement de Servilius.
En 63, à la demande de César, il poursuivit Gaius Rabirius pour trahison. La même année, en tant que tribun de la plèbe [2], il organisa un plébiscite qui assura à César la charge de pontifex maximus [3]. Il servit en tant que légat durant les campagnes en Gaule de César et remplaçait César lorsque celui-ci rentrait à Rome.
Ses principaux exploits en Gaule furent de défaire les Trévires [4] sous Indutiomarus en 54, son expédition contre Lutèce en 52 et sa victoire sur Camulogenus et les Éduens [5] cette même année. Il était un commandant de cavalerie talentueux. Au début de la guerre civile, il fut un des premiers à changer de camp, reprochant apparemment à César son manque de reconnaissance.
Il fut accueilli avec allégresse par les partisans de Pompée, amenant avec lui 3700 cavaliers gaulois et germains. Cependant, cette décision s’avéra mauvaise. Après la défaite de Pharsale [6], il fuit vers Corcyre [7] et de là vers l’Afrique. Malgré de faibles forces, il y fut capable d’infliger une défaite significative à César lors de la bataille de Ruspina [8] en 46.
Après la défaite de Thapsus [9], il rejoignit Pompée le Jeune en Hispanie, et fut tué lors de la bataille de Munda [10].
Notes
[1] La Cilicie est une ancienne province romaine située dans la moitié orientale du sud de l’Asie Mineure en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’est par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province d’Adana : région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée. Vers 27, sous l’empereur Tibère, la Cilicie est rattachée à la province de Syrie. Certaines parties de la région restent néanmoins dirigée par des souverains locaux jusqu’à l’annexion complète par Vespasien en 74. La province est suffisamment importante pour qu’un proconsul y soit nommé.
[2] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien
[3] Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au grand prêtre à la tête du collège des pontifes. Ce titre est le plus élevé de la religion romaine. Les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Ils s’occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. Le recrutement des pontifes se fait par cooptation et la charge de pontife est exercée à vie. Cette fonction a varié selon les époques. Dans la plupart des cas, le grand pontife n’a d’autre insigne qu’un simpulum ; cependant, quelquefois une securis ou une secespita s’y ajoute, c’est-à-dire les instruments pour le sacrifice rituel.
[4] Les Trévires étaient un peuple celte du groupe belge, localisé dans l’est de Gaule. Leur nom est à l’origine de la ville de Trèves en Allemagne. Le territoire des Trévires couvrait approximativement l’actuel Luxembourg et les régions avoisinantes1 ; il couvrait l’espace compris entre les Ardennes et le Rhin. Ils avaient pour voisins les Rèmes à l’ouest, les Médiomatrices au sud, les Vangions à l’est, les Ubiens et les Éburons au nord.
[5] Les Éduens étaient un peuple de la Gaule celtique. Ils étaient établis dans les actuels départements français de la Nièvre et de la Saône-et-Loire ainsi qu’au sud de celui de la Côte d’Or et à l’est de celui de l’Allier. Bibracte était leur capitale. Ils étaient régis par un chef électif, le vergobret. Les Romains firent, dès le 1er siècle av. jc, alliance avec eux, et le sénat romain les proclama frères de la république. Rome profita de la rivalité qui divisait les Éduens et les Arvernes pour intervenir dans les affaires de la Gaule et l’asservir plus facilement.
[6] La bataille de Pharsale s’est déroulée en Thessalie, près de la ville du même nom, le 9 août 48 av.jc, pendant la guerre civile romaine qui opposait le clan de César à celui de Pompée. En gagnant cette bataille dans laquelle il était en grande infériorité numérique, César prit un avantage décisif sur le camp adverse.
[7] Corfou ou Corcyre est une île grecque située en mer Ionienne, sur la façade occidentale de la Grèce, à proximité de sa frontière avec l’Albanie. Elle est la capitale de la périphérie des Îles Ioniennes.
[8] La bataille de Ruspina est un affrontement de la guerre civile de Jules César. Après la victoire de César face à Pompée à Pharsale en 48 av.jc, et l’assassinat de ce dernier en Égypte, les partisans des Optimates se réunissent en Afrique sous les ordres de Caton d’Utique et de Metellus Scipio. Un ancien lieutenant de César, Titus Labienus, s’est joint à eux.
[9] La bataille de Thapsus se déroule le 6 février 46 av. jc près de Thapsus (aujourd’hui Rass Dimass, en Tunisie). L’armée du parti conservateur (les Optimates), conduite par Metellus Scipion et de son allié Juba 1er de Numidie, se bat contre les forces de Jules César, qui finissent par avoir le dessus. Avec cette victoire, César brise les résistances contre son pouvoir en Afrique et s’approche encore plus du pouvoir absolu.
[10] La bataille de Munda se déroula le 17 mars 45 av. jc dans les plaines de Munda, dans le sud de l’Espagne. Ce fut la dernière bataille qui opposa Jules César aux partisans de la République. Après la victoire et la mort de Titus Labienus et Pompée le Jeune (le fils de Pompée le Grand), César put revenir à Rome et gouverna avec le titre de dictateur. Son assassinat marqua le début du processus qui mena à la fin de la république. Son petit-neveu, Octave, devint le premier empereur romain.