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L’histoire pour le plaisir

Nicolas Poussin

mercredi 31 octobre 2018 (Date de rédaction antérieure : 4 novembre 2018).

Nicolas Poussin (1594-1665)

Peintre

Nicolas Poussin Peintre

Il est considéré comme l’un des fondateurs du classicisme européen, basé sur l’antiquité et l’héritage de la Renaissance.

Il est né en Normandie, dans Les Andelys [1]. Fils d’une famille bourgeoise de Normandie et apparemment n’a montré aucun intérêt pour les arts jusqu’à ce que le peintre Quentin Varin ait visité le village en 1612 pour produire plusieurs peintures pour l’église des Andelys. Peut-être est-ce auprès du peintre Quentin Varin qu’aux Andelys Poussin commence de se former au métier de peintre.

Il quitte à 18 ans ses parents qui n’acceptaient pas pour lui le choix d’une carrière de peintre et parti d’abord à Rouen, puis à Paris, il étudie à Paris dans l’atelier de Ferdinand Elle , dans celui de Georges Lallemand. Il gagne sa vie avec quelques commandes.

Sa formation fut renforcée par l’étude de l’art italien dans les collections royales. Vers 1610, il participe en particulier avec Philippe de Champaigne à la décoration du Palais du Luxembourg [2]. En 1623 il va en Italie, d’abord à Venise, où il enrichi sa formation française au contact de la peinture vénitienne. Il devient célèbre quand il exécute 6 tableaux racontant la Vie de saint Ignace de Loyola pour les jésuites, et qu’il fait d’autre part la rencontre de Giambattista Marino , poète à la cour des Médicis.

C’est à lui, qu’il doit de rencontrer, dans l’entourage du pape, le cardinal Francesco Barberini . Après le départ de celui-ci pour la France, Poussin connaît la gêne. Il partage avec le sculpteur François Duquesnoy un logement dans la strada Paolina. Dès son retour à Rome, le cardinal Barberini lui commande une toile sur le thème de la Mort de Germanicus [3].

En 1624, il va à Rome, où il restera toute sa vie, excepté son voyage à Paris de 1640 à 1642. Ces premières années à Rome furent intensives et il créa de nombreuses œuvres. Après son mariage, le 1er septembre 1630, avec la fille d’un cuisinier français qui a logé et soigné le peintre alors qu’il était atteint d’une grave maladie, Poussin devient en 1631 membre de l’académie de Saint-Luc.

Vers 1628, apprécié des érudits, Poussin, qui mène une vie dissolue, n’obtient que peu de commandes. Il réalise pour Saint-Pierre de Rome Le Martyre de saint Erasme en 1628-1629.

Avide de connaissances, il étudie l’optique, la géométrie, la perspective. Il se met à peindre des toiles moins grandes “L’Inspiration du poète, l’Enlèvement des Sabines” destinées à des personnes qui l’apprécient.

Dans la deuxième moitié des années 30 les jeunes artistes de Paris ont choisi de suivre le modèle de Poussin dans le genre historique. Les travaux de Poussin à Rome attirèrent l’attention de la cour française. Le cardinal Richelieu essaya de persuader Poussin de retourner en France. Poussin à contrecœur accéda à cette demande en 1640. À Paris Poussin fut immédiatement nommé responsable de tous les travaux d’art dans les palais du roi. Poussin peint alors pour le roi comme pour le cardinal. Mais son rôle de premier peintre l’oblige à concevoir des décors pour la grande galerie du Louvre et des motifs pour toutes sortes de décorations.

Ceci causa la jalousie de la part d’autres artistes de cour, Vouet dirigeant l’opposition et ne donnera à Richelieu que quelques tableaux, dont Le Triomphe de la Vérité et part pour Rome en 1642.

À Rome, il s’attaque à de nombreux tableaux mythologiques, “Orphée et Eurydice, Orion aveugle, Les Bergers d’Arcadie” et biblique “Les Quatre saisons”, qui lui assurent une gloire européenne.

En 1657, il y est élu prince de l’académie de Saint-Luc, mais il décline l’honneur. La santé de Poussin diminua à compter de 1660, et au début de 1665 il cessa de peindre. Lorsqu’il meurt, le 19 novembre 1665, il est devenu à Rome comme dans toute l’Europe l’une des références essentielles de la peinture. Le travail de Poussin influencera le développement ultérieur de la peinture européenne.

Il fut enterré dans San Lorenzo [4] l’église de sa paroisse.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Nicolas Poussin, peintre classique du 17e siècle/ www.nicolas-poussin.com

Notes

[1] Les Andelys est une commune française située en région Normandie. Henri IV reprend la ville aux Ligueurs en 1591. En 1737, la vicomté des Andelys est incluse dans le comté de Gisors, devenu duché en 1742 pour Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle. En 1762, le duché de Gisors passe à Louis Charles de Bourbon-Maine, duc d’Aumale en échange de la principauté de Dombes. En 1775 : à la mort du duc d’Aumale, le duché de Gisors passe à son cousin le duc de Penthièvre. En 1793 : Louise Marie de Bourbon-Penthièvre, Madame Égalité, hérite de son père.

[2] Le palais du Luxembourg, situé dans le 6ème arrondissement de Paris dans le nord du jardin du Luxembourg, est le siège du Sénat français, qui fut installé en 1799 dans le palais construit au début du 17ème siècle, à la suite de la régence de la reine Marie de Medicis. Le palais du Luxembourg doit son nom à l’hôtel bâti au milieu du 16ème siècle et qui appartenait à François de Piney, duc de Luxembourg. La régente Marie de Médicis, veuve de Henri IV, achète l’hôtel et le domaine dits « de Luxembourg » en 1612 et commande en 1615 la construction d’un palais à l’architecte Salomon de Brosse. Après avoir fait raser maisons et une partie du Petit Luxembourg, elle pose elle-même la première pierre le 2 avril 1615. Le marché de construction est retiré à Salomon de Brosse en 1624 et rétrocédé au maître maçon Marin de la Vallée le 26 juin 1624. Elle s’y installe en 1625 au premier étage de l’aile ouest, avant la fin des travaux. La partie ouest du palais Médicis était réservée à la reine mère et celle de gauche à son fils, le roi Louis XIII. Une série de toiles avait été commandée à Rubens pour chacun de ces appartements qui devaient former deux cycles, le cycle de la vie de Marie de Médicis, destinée à son logement, et un cycle de la vie d’Henri IV qui n’a pas été terminé. Elles sont aujourd’hui exposées au Louvre. Le chantier n’est pas achevé en 1631 lorsque Marie de Médicis doit le quitter, exilée sur ordre de son fils à la suite de la « journée des Dupes ». Marie de Médicis, à sa mort en 1642, lègue le domaine à son enfant préféré, son second fils Gaston duc d’Orléans, frère puîné du roi Louis XIII. Il passe par succession à sa veuve, Marguerite de Lorraine, puis à sa fille aînée la duchesse de Montpensier qui le vend à sa sœur cadette, la duchesse de Guise en 1660. Celle-ci en fait don au roi, son cousin en 1694. En 1715, le Luxembourg revient au régent Philippe d’Orléans, qui l’abandonne à sa fille aînée Marie Louise Élisabeth d’Orléans duchesse de Berry, puis à sa cadette Louise Élisabeth d’Orléans, reine douairière d’Espagne. Le 14 octobre 1750, la Galerie royale de peinture du Palais du Luxembourg est ouverte à l’initiative de Charles François Paul Le Normant de Tournehem, directeur des Bâtiments du Roi, à l’emplacement même de la galerie de Marie de Médicis, dans l’aile Est du palais du Luxembourg. Exposant une sélection des Tableaux du Roi à proximité du cycle de Rubens, il s’agit du premier musée d’art ouvert au public en France, qui préfigura la création du musée du Louvre en 1793. L’actuel musée du Luxembourg a hérité de cette tradition muséale. Par un édit du mois de décembre 1778, le roi Louis XVI accorde le domaine et le château à son frère Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence et futur Louis XVIII, à titre d’augmentation d’apanage. Après sa fuite en 1791, le palais du Luxembourg est déclaré « propriété nationale ».

[3] La Mort de Germanicus est un tableau peint en 1627-1628 par Nicolas Poussin pour Francesco Barberini. Il est conservé au Minneapolis Institute of Art.

[4] La basilique San Lorenzo in Lucina est une basilique de Rome située dans le rione Colonna, non loin du palais Montecitorio, dont la construction a débuté en 1130. L’un des plus anciens titres cardinalices, celui de San Lorenzo in Lucina est attaché à cette église.