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Jean Bréhal

mercredi 31 juillet 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 8 octobre 2012).

Jean Bréhal

Inquisiteur de France de 1452 à 1474

Théologien et dominicain [1] au couvent d’Évreux [2] il devint docteur en théologie à l’université de Caen [3] en 1443. En 1452, il est nommé inquisiteur, poste qu’il occupera jusqu’en 1474. En 1455, il devient grand prieur du couvent Saint-Jacques à Paris. Il fut désigné par Charles VII pour ouvrir un procès en réhabilitation de Jeanne D’arc et le 7 juillet il déclara la condamnation inique et injuste.

Il démissionna de son poste d’inquisiteur en 1474 et se retira au couvent d’Évreux, où il passa le reste de sa vie. Il écrivit “Concessa de mendicantibus de religiosis de confessiones d’audiendi d’auctoritate de De libera”. Il meurt à Paris au couvent Saint Jacques en 1479.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de André Plaisse, Évreux et les Ébroïciens au temps de Louis XI, édité par la Société libre de l’Eure, 1986.

Notes

[1] L’ordre des Prêcheurs ou des Frères Prêcheurs, plus connu sous le nom d’ordre dominicain, est un ordre catholique né sous l’impulsion de saint Dominique en 1215. Il appartient, comme l’ordre des Frères mineurs ou franciscains, à la catégorie des ordres mendiants. Suivant la règle de saint Augustin, ainsi que ses propres Constitutions, en partie inspirées de celles des prémontrés, il s’est donné pour mission l’apostolat et la contemplation. Les dominicains sont des religieux mais pas des moines : ils ont la particularité de ne prononcer qu’un seul vœu, celui d’obéissance, dans les mains du maître de l’ordre (ou de son représentant), les vœux de pauvreté et de chasteté étant implicitement inclus. Ils ne font, par contre, pas vœu de stabilité comme les moines. Ils vivent dans des couvents et non dans des monastères. Leur vocation étant de prêcher, leurs couvents sont souvent situés dans de grandes villes.

[2] Évreux est une commune française, préfecture du département de l’Eure en Normandie, arrosée par l’Iton. Siège épiscopal à partir du 4ème siècle, capitale du comté d’Évreux vers 990, elle appartient au duché de Normandie, uni au royaume d’Angleterre de 1066 à 1204. Pairie (1316 et 1427) et duché-pairie (1569-1584), la ville, au 14ème siècle, est le centre du pouvoir d’une branche capétienne ayant régné sur le royaume de Navarre : les Évreux-Navarre. Charles II de Navarre , dit Charles le Mauvais, mène un jeu d’intrigues complexes pendant la guerre de Cent Ans. La ville est de nouveau occupée par les Anglais de 1418 à 1441. Après son retour sous la tutelle des rois de France, Évreux est une ville ecclésiastique paisible, un moment troublée pendant les guerres de Religion et la Révolution. Au 19ème siècle, elle connaît un développement de l’industrie textile.

[3] La prise de la ville de Caen en 1417 par le roi Henri V d’Angleterre entraîne la destruction ou l’abandon des institutions éducatives précédentes. En 1424, le pape Martin V répond à un premier projet d’établissement d’une université en Normandie présenté par son fils Henri VI. L’université de Normandie est finalement fondée à Caen en 1432 par Jean de Lancastre, 1er duc de Bedford et régent du royaume de France. L’établissement doit permettre de former les futures élites anglaises afin de constituer l’administration de leurs possessions en France, l’Université de Paris n’étant pas considérée comme suffisamment sûre. Les lettres patentes accordées en 1432 ne la dotaient que de facultés de droit canonique et droit civil ; mais à la suite de la reprise de Paris par les Français en 1436, les facultés des arts et théologie sont instituées dès 1437 et celle de médecine l’année suivante. Le 29 mai 1437 et le 17 mai 1439, Eugène IV envoie des bulles pontificales qui confirment la fondation de l’université normande. Les statuts de l’université sont octroyés par Henri VI dans une grande ordonnance du 27 mai 1439. L’inauguration solennelle a lieu le 20 octobre 1439 dans l’église Saint-Pierre. C’est alors la troisième université anglaise après Oxford et Cambridge ; en revanche, Caen n’est que la treizième université du territoire français. Après avoir repris la ville, Charles VII reconnaît le 31 juillet 1450 l’université de Caen. Mais il supprime la faculté de droit civil sous le prétexte qu’il n’en existe pas dans l’université de Paris avant de la relever le 30 octobre 1452. L’université en est si reconnaissante qu’elle offre de brûler les chartes d’Henri VI, ce que Louis XI ne permet pas, lui ordonnant même de célébrer le rétablissement d’Henri VI sur le trône d’Angleterre le 30 octobre 1470. De nouveaux statuts sont rédigés en 1457, mais ils ne sont qu’une copie de ceux de 1439. Cette même année est constituée une « librairie commune » aux cinq facultés, alimentée par de fréquents dons. L’université s’installe dans l’ancienne halle de la mercerie située rue des Cordeliers, puis sur une propriété derrière le chevet de l’église Saint-Sauveur léguée en 1476 par Marie de Clèves. Sur cet emplacement, l’architecte Brodon construit le palais des facultés entre 1694 et 1704