Il est né à Saragosse [1], en Espagne, où il fut diacre [2] de l’évêque Valère. Ce dernier souffrant d’un défaut d’élocution, Vincent était devenu son représentant. Lorsque vinrent les persécutions sous Dioclétien et Maximien, l’évêque et le diacre furent arrêtés et emprisonnés. Le procurateur Dacien les fit comparaître, et Vincent prit la parole pour confesser leur foi commune. Dacien condamna alors Valère à l’exil et Vincent à la torture, en exemple. Ce dernier conserva un calme inaltérable, avant de mourir le 22 janvier 304.
N’ayant pu le vaincre de son vivant, Dacien chercha à triompher de lui mort en exposant son corps en pleine campagne et en le livrant aux bêtes. Dacien ordonna alors de lester le corps d’une pierre et de le jeter à la mer, mais il regagna le rivage plus vite que les marins qui avaient été chargés de cette tâche.
Une relique, peut-être une étole de saint Vincent fut rapportée d’Espagne en France, vers 543, par le roi mérovingien Childebert 1er à la suite d’une campagne au-delà des Pyrénées contre les Wisigoths.
La ville de Saragosse assiégée l’aurait cédée pour éviter d’être prise. Le roi fit édifier une église, aux portes du Paris de l’époque, près de la voie romaine de Sèvres, pour l’honorer ainsi qu’une abbaye à proximité.
Initialement dédiée à saint Vincent, l’abbaye prendra le nom d’un évêque qui l’administra, saint Germain, pour devenir l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés [3].