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Alphonse XI dit le Vengeur

vendredi 4 janvier 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 1er août 2012).

Alphonse XI dit le Vengeur (1311-1350)

Roi de Castille et de León de 1312 à 1350

Fils et successeur de Ferdinand IV et de Constance du Portugal, Alphonse n’a que 1 an lorsqu’il devient roi et perd sa mère l’année suivante. Sa minorité est marquée par de nombreux troubles, le gouvernement est dirigé par sa grand-mère, veuve de Sanche IV, Maria de Molina. Celle-ci dirigera le pays jusqu’a sa mort en 1321.

Dès sa majorité en 1325, Alphonse XI réprima l’agitation des nobles. Il protégea et favorisa les villes, même si dès 1325 il supprima les hermandads [1] au profit des Cortes [2]. Lors de la Reconquista [3], Alphonse XI dut se mesurer aux Mérinides [4], branche des Banu-Mérin, 3ème lignée africaine à être appelée au secours des musulmans d’Espagne par le roi de Grenade après les Almoravides [5] et les Almohades [6].

Il s’allia avec son beau-père, Alphonse IV du Portugal et battit les Maures [7] à Tarifa [8] sur les bords du fleuve Salado en 1340 et les chassa d’Espagne. Il s’empara d’Algésiras [9] en 1344, mais il mourut de la peste au siège de Gibraltar le 26 mars 1350.

L’une des mesures les plus importante de sa politique intérieure fut l’ordonnance d’Alcala [10] en 1348, qui donna force de loi aux “Siete Partidas” [11] d’Alphonse X.

Notes

[1] Une Hermandad, ce qui signifie en espagnol « fraternité », désigne, dans l’Espagne médiévale, une confrérie d’hommes armés formée contre le meurtre et le pillage, et qui fut plus tard organisée administrativement.

[2] Dans les pays de la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal), les Cortes ou Cortès sont une instance représentative assez comparable aux États généraux français, comprenant une réunion par corps (noblesse, clergé et tiers état). Elles sont considérées comme l’un des premiers parlements en Europe.

[3] La Reconquista correspond à la reconquête des royaumes musulmans de la péninsule Ibérique par les souverains chrétiens. Elle commence en 718 dans les Asturies, et s’achève le 2 janvier 1492 quand Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, les « Rois catholiques » chassent le dernier souverain musulman de la péninsule, Boabdil de Grenade, achevant l’unification de l’essentiel de l’actuelle Espagne.

[4] Les Mérinides constituent une dynastie d’origine berbère zénète qui règne au Maghreb al-Aqsa (Maroc) entre le 13ème et le 15ème siècles et qui contrôle, épisodiquement, d’autres parties de l’Afrique du Nord et de la Péninsule Ibérique pendant le 14ème siècle. Installés dans le bassin de la haute Moulouya pendant le Moyen Âge, ils sont au service des Almohades avant de se rendre maîtres d’un fief au nord du Maroc et de prendre le contrôle de Fès en 1248. En 1269 ils renversent les Almohades en prenant Marrakech et forment, jusqu’en 1465, un empire, imposant temporairement leur pouvoir sur le Maghreb et une petite partie de la côte andalouse. Le centre de leur empire se situe entre Taza et Fès, ses frontières, qui évoluent avec le temps, sont l’océan Atlantique à l’ouest, la mer Méditerranée au nord, le domaine des Abdalwadides(royaume s’étendant deTlemcen au Maghreb central (Algérie)). à l’est et le Sahara au sud.

[5] Les Almoravides sont une dynastie berbère sanhajienne, qui constitue du 11ème au 12ème siècle une confédération de tribus puis un empire englobant la Mauritanie, le Maroc, l’Ouest de Algérie ainsi qu’une partie de la péninsule Ibérique (actuels Espagne, Gibraltar et Portugal).

[6] Les Almohades sont un mouvement religieux fondé au début du 12ème siècle, dont est issue la dynastie éponyme d’origine berbère qui gouverne le Maghreb et al-Andalus entre le milieu du 12ème siècle et le 13ème siècle. Le mouvement religieux des Almohades est fondé vers 1120 à Tinmel par Mohammed ibn Toumert, appuyé par un groupe de tribus masmoudiennes du Haut Atlas marocain principalement des Masmoudas. Ibn Toumert prône alors une réforme morale puritaine et se soulève contre les Almoravides au pouvoir à partir de son fief de Tinmel. À la suite du décès d’Ibn Toumert vers 1130, Abd al-Mumin prend la relève, consolide sa position personnelle et instaure un pouvoir héréditaire, en s’appuyant sur les Koumyas de la région de Nedroma dans l’ouest algérien (située alors dans l’est de l’empire Almoravide) ainsi que les Hilaliens. Sous Abd al-Mumin, les Almohades renversent les Almoravides en 1147, puis conquièrent le Maghreb central hammadide, l’Ifriqiya (alors morcelée depuis la chute des Zirides) et les Taïfas. Ainsi, le Maghreb et l’al-Andalus sont entièrement sous domination almohade à partir de 1172. À la suite de la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, les Almohades sont affaiblis et leur empire se morcelle au profit des rois des Taïfas en al-Andalus des Zianides du Maghreb Central et des Hafsides, et voit l’émergence des Mérinides au Maghreb al-Aksa qui prennent Fès en 1244. Les Almohades, qui doivent désormais payer tribut aux Mérinides et ne contrôlent plus que la région de Marrakech, sont finalement éliminés par ces derniers en 1269.

[7] Les Maures, ou anciennement Mores, sont originellement des populations berbères peuplant le Maghreb. Ce terme a changé de signification durant plusieurs périodes de l’histoire médiévale et contemporaine. À partir des conquêtes arabo-musulmanes du 7ème siècle, l’Empire arabe omeyyade, à l’aide du général berbère Tariq Ibn Zyad, conquiert l’Espagne, sous le nom d’Al Andalus. C’est le début de l’Espagne musulmane. À partir de cette époque, le terme « maure » va devenir un synonyme de « musulman », plus particulièrement de n’importe quel musulman vivant en Andalousie, qu’il soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Une population qui s’installera par la suite essentiellement au Maroc après la reconquête de l’Andalousie par l’armée espagnole.

[8] La bataille de Tarifa ou bataille du Salado se déroule le 30 octobre 1340 entre la coalition musulmane mérinido-nasrides et la coalition chrétienne castillano-portugaise avec l’aide d’un contingent aragonais. La coalition chrétienne est victorieuse à l’issue de cette bataille.

[9] Algésiras est une commune d’Espagne, appartenant à la province de Cadix et à la région d’Andalousie. Conquise par Byzance et le royaume wisigoth, la cité passa sous domination arabe en 711 lors de la conquête musulmane de la péninsule Ibérique dirigée par Tariq ibn Ziyad. Les musulmans y bâtirent leur première ville sous le nom de « alcaetaria ». En 858, Algésiras fut pillée par le chef viking Hasting. Munie d’un excellent port nature, la ville devint un point stratégique de la péninsule. Elle fut dotée de plusieurs mosquées et protégée par des fortifications. Elle subit de nombreux sièges et fut la ville natale d’Almanzor. Elle redevint espagnole après sa reconquête en 1342 sur les maures par Alphonse XI de Castille, après un siège de deux ans, où les Maures firent usage du canon, encore inconnu en Europe. Occupée à nouveau par les Arabes à l’issue du siège de 1369, elle fut détruite par le roi Muhammad V de Grenade en 1379.

[10] L’ordonnance d’Alcalá est un ensemble de 131 lois promulguées par l’assemblée des Cortes convoqués par le roi Alphonse XI de Castille à Alcalá de Henares le 28 février 1348. Elle reste le principal corps de lois de la Castille médiévale jusqu’aux lois de Toro de 1505. Elle est organisée en 32 titres. Ce texte législatif est reproduit dans la Nueva recopilación et la Novísima recopilación.

[11] Les Siete Partidas (signifiant Sept Parties en espagnol) ou Partidas, sont un corpus législatif élaboré en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage entre 1256 et 1265. L’exercice vise à uniformiser le droit à l’intérieur du royaume. Désigné à l’origine sous le vocable Livre des Lois, il reçoit au 14ème siècle le nom sous lequel il est désormais connu du fait de sa structure en sept sections. Cet ouvrage est sans aucun doute l’un des plus fondamentaux de l’histoire du droit comme il sert de fondement juridique longtemps en Castille, en Espagne et en Amérique hispanique jusqu’au 19ème siècle. Il couvre l’ensemble des évènements et activités de la vie des hommes au Moyen Âge. Qualifié d’encyclopédie humaniste, ce recueil traite de thèmes philosophiques, moraux et théologiques du point de vue gréco-latin, bien que l’ensemble soit un texte législatif.