Casimir II de Łęczyca (1262-1294)
Il est le fils de Casimir 1er de Cujavie et de sa troisième épouse Euphrosyne d’Opole . Avec ses frères, il devient duc de Brześć Kujawski [1] et Dobrzyń nad Wisłą [2] en 1267.
Lorsque son père décède en 1267, il est encore un jeune enfant et se retrouve sous la protection de sa mère. Ce n’est que lorsque son demi-frère Lech II le Noir décède sans descendance en 1288 qu’il obtient le duché de Łęczyca, situé dans le centre de la Pologne.
En 1289, en compagnie de son frère Ladislas 1er le Bref, il s’allie à Boleslas II de Mazovie , dont la coalition, le 26 février 1289 à Siewierz [3], écrase les alliés d’Henri IV le Juste. Lorsque Boleslas II renonce à toute prétention au trône de Cracovie, Casimir soutient son frère Ladislas 1er qui veut devenir le maître de Cracovie [4]. Il l’appuie notamment dans sa guerre contre Venceslas II de Bohême. Cela se termine par une défaite et la capture des deux frères en 1292. Le 9 octobre 1292, il est contraint de signer un traité de paix et de devenir le vassal du souverain de Bohême.
Casimir II et Ladislas le Bref ne se résignent pas à abandonner le trône de Cracovie à la Bohême. Le 6 janvier 1293, à Kalisz [5], ils rencontrent Przemysl II, suite à une initiative de l’archevêque Jakub Świnka, et envisagent la possibilité d’entreprendre une action commune pour reconquérir la capitale de la Petite Pologne [6].
Mais, début juin 1294, une attaque lituanienne [7] met le territoire de Łęczyca à feu et à sang. Casimir est tué au combat le 10 juin 1294 en pourchassant les agresseurs. Casimir n’étant pas marié et n’ayant pas d’enfant, c’est son frère Ladislas 1er qui hérite du duché de Łęczyca.
Notes
[1] Brześć Kujawski est une ville de Pologne située dans la Voïvodie de Couïavie-Poméranie. Brześć Kujawski fait partie du powiat de Włocławek (powiat włocławski). Elle est le chef-lieu de la gmina de Brześć Kujawski.
[2] Dobrzyń nad Wisłą est une petite ville de Pologne. Elle fait partie du Powiat de Lipno (powiat lipnowski) qui se trouve dans la voïvodie de Couïavie-Poméranie. La ville est située sur la rive droite de la Vistule, en amont de Włocławek. En 1228, l’Ordre de Dobrzyń s’installe dans la ville. Dobrzyń reçoit les privilèges urbains dans la première partie du 13ème siècle, sans doute des mains de Conrad 1er de Mazovie. À la suite du démembrement féodal de la Pologne en nombreux petits duchés souvent rivaux, elle devient la capitale du duché du même nom de 1288 à 1327 et de 1343 à 1352. À partir de 1306, le Duché de Dobrzyń devient vassal de la Pologne exception faite d’une brève période (1373 à 1392) où il est gouverné par le duc d’Opole. À plusieurs reprises, les Chevaliers Teutoniques s’emparent de la ville (entre autres en 1329, 1392 et 1409), ce qui est une source de conflits. En 1409, le château érigé par les Teutoniques est détruit par les Polonais. À la suite de la première paix de Toruń en 1411, Dobrzyń intègre définitivement le territoire polonais et développe le commerce avec Gdańsk.
[3] Siewierz (en français : Sievers) est une petite ville située en Pologne (voïvodie de Silésie), sur les hauteurs de la vallée de la Czarna Przemsza.
[4] Chef-lieu de la voïvodie de Petite-Pologne, elle est située à 300 km au sud de Varsovie, sur la Vistule. Datant du 7ème siècle, c’est une des villes les plus anciennes et les plus importantes de Pologne, dont le patrimoine architectural est très bien conservé. La ville historique se situe au pied de la colline du Wawel. Cracovie était, avant Varsovie, la capitale de la Pologne et elle est souvent considérée comme le véritable centre du pays avec ses traditions et son passé vieux de plus de 1 000 ans. Elle est le centre culturel et scientifique du pays, avec l’Université jagellonne de Cracovie, la deuxième plus ancienne université d’Europe centrale (1364, après celle de Prague fondée en 1348 ; celle de Varsovie date de 1816).
[5] Kalisz (en latin Calisia, en allemand Kalisch, en russe Калиш) est une ville de Pologne. Elle devient le siège d’un gouverneur (castellan) en 1136. En 1139, les premiers Juifs commencent à s’installer à Kalisz. Suite au démembrement féodal de la Pologne, la ville devient la capitale d’un duché en 1190. En 1233, Henri 1er le Barbu détruit l’ancien fort dans sa guerre contre Ladislas Odonic. Il fait reconstruire la ville et un nouveau fort. Boleslas le Pieux accorde les privilèges urbains (droit de Magdebourg) à Kalisz vers 1257. Le 16 août 1264, la communauté juive de Kalisz est la première à être gratifiée par Boleslas le Pieux de statuts particuliers, calqués sur les droits des Juifs du Saint Empire : liberté de culte, statut juridique distinct (permission de commercer et de pratiquer l’usure) et protection ducale (Charte de Kalisz). Après la réunification des territoires polonais par Ladislas 1er le Bref, Kalisz devient le chef-lieu d’une voïvodie en 1314. En 1343, Casimir III le Grand conclut à Kalisz un traité de paix avec les Teutoniques.
[6] La Petite-Pologne est une des régions historiques de Pologne. Située au sud-est du territoire de l’actuelle république de Pologne, elle avait une superficie triple de celle de la voïvodie qui aujourd’hui porte ce nom. Sa capitale est Cracovie. Le nom de Petite-Pologne provient d’une habitude polonaise. Lorsqu’un nouveau village est situé près d’un plus ancien, le nouveau prend le nom de l’ancien précédé du terme petit, l’ancien village étant lui-même précédé de grand.
[7] L’État de Lituanie se forme en 1230, quand les tribus baltes menacées dans le Nord par les chevaliers Porte-Glaive et à l’ouest par les chevaliers teutoniques se réunissent sous la direction de Mindaugas. Après que le Grand-Duc Ladislas II Jagellon devient également roi de Pologne en 1386, les deux États se rassemblent en 1440 sous l’autorité d’un souverain unique. En 1569, l’union de Lublin est signée et une nouvelle entité, l’union de Pologne-Lituanie, émerge pour faire place en 1569 à la république des Deux Nations.