Né à Flavia Neapolis, actuelle Naplouse [2] en Cisjordanie. Il prétendait être samaritain mais son père et son grand-père étaient sans doute grecs ou romains, il fut élevé dans le paganisme et bénéficia d’une éducation assez complète. Il étudia notamment la philosophie auprès de plusieurs écoles avant de se convertir au christianisme à Éphèse [3] vers 130 et de vouer le reste de sa vie à son enseignement.
Cependant il ne renonça pas à la philosophie mais, au contraire, chercha à prouver que les philosophes grecs l’ont conduit au Christ. Tour à tour, il s’attacha aux enseignements des stoïciens [4], des péripatéticiens [5], des pythagoriciens [6] et des disciples de Platon [7].
Il a abondamment voyagé avant de s’installer à Rome lors de son second passage dans cette ville où il ouvrit une école enseignant la foi chrétienne, insistant toujours sur ses fondements rationnels. Cette approche assez neuve suscita de nombreuses controverses avec ses confrères comme avec des philosophes, notamment Crescens le Cynique.
Les disciples connus de Justin sont Evelpiste de Cappadoce, un esclave de la maison impériale Hierax de Phrygie, Chariton et sa sœur Charito, Péon, Libérien et Tatien le Syrien.
Il souffrit le martyre avec 6 de ses compagnons à Rome pour avoir refusé de sacrifier aux dieux à l’époque où Rusticus, ami de Marc-Aurèle, était le préfet de la ville entre 162 et 168.
Auteur fécond, on lui attribue une dizaine d’ouvrages, apologies, controverses. Justin est ainsi le premier à avoir exposé dans son ensemble la doctrine chrétienne et le rapport de la foi à la raison. Son style confus, ses digressions et certaines incohérences en font un auteur difficile à suivre.
Parmi ses œuvres on peu citer, grande apologie adressée à Antonin le Pieux et à ses fils adoptifs, au Sénat et au peuple romain entre 148 et 154, “dialogue avec Tryphon”, rédigé en Syro-palestinien, entre 150 et 155 et requête au Sénat dite deuxième apologie après 160.