Né à Vérone [1] il devint évêque de Parme [2] en 1046. Après la mort du pape Nicolas II en juillet 1061, 2 groupes différents se réunirent pour élire un nouveau pape. Les cardinaux s’assemblèrent sous la direction de Hildebrand, le futur pape Grégoire VII, et élurent le 30 septembre 1061 Anselme l’Ancien, évêque de Lucques, un des chefs du parti réformiste, qui prit le nom d’Alexandre II.
28 jours après cette élection, une assemblée d’évêques et de notables allemands et lombards opposés au mouvement de réforme fut réunie à Bâle par l’impératrice Agnès agissant comme régente pour son fils, l’empereur Henri IV, elle était présidée par le chancelier impérial Wilbert. Ils élurent le 28 octobre, 1061, l’évêque de Parme, Cadalus, qui prit le nom d’Honorius II.
Avec le soutien de l’impératrice et des nobles, au printemps de 1062, il marcha vers Rome avec ses troupes pour occuper par la force le trône pontifical. L’évêque d’Albe, Benzon, appuya sa cause comme légat impérial à Rome, et il s’avança jusqu’à Sutri [3]. Le 14 avril eut lieu à Rome un affrontement bref mais sanglant, où les forces d’Alexandre II eurent le dessous, et l’antipape Honorius II prit possession du territoire de saint Pierre.
En mai 1062 arriva le duc de Lorraine Godefroy, qui conduisit les 2 rivaux à soumettre l’affaire à la décision du roi. Honorius II se retira à Parme et Alexandre II retourna à son siège de Lucques, pendant que la médiation de Godefroy était examinée par la cour d’Allemagne et les conseillers du jeune roi de Germanie, Henri IV.
En Allemagne, pendant ce temps, eut lieu une révolution. Annon, le puissant archevêque de Cologne, s’empara de la régence, et l’impératrice Agnès se retira au couvent à Fructuaria dans le Piémont. L’autorité souveraine en Allemagne passa à Annon, qui était hostile à Honorius II.
Le nouveau régent fit nommer au Conseil d’Augsbourg en octobre 1062 un émissaire qui devait être envoyé à Rome pour enquêter sur les accusations de simonie [4] proférées contre Alexandre II. Cet émissaire, Burchard II, évêque d’Halberstadt ne trouva rien à redire à l’élection d’Alexandre II qui fut reconnu comme le pape légitime, tandis que son rival était excommunié en 1063.
Il n’en abandonna pas pour autant ses prétentions. Lors d’un contre synode tenu à Parme, il défia l’excommunication. Ayant rassemblé une force armée il marcha une fois de plus vers Rome, où il s’établit au Château Saint-Ange. La guerre entre les papes rivaux dura environ 1 an. Finalement Honorius II dut renoncer et s’enfuit de Rome, et revint à Parme.
Le 31 mai 1064, à la Pentecôte, le Concile de Mantoue termina le schisme en déclarant officiellement qu’Alexandre II était le successeur légitime de saint Pierre. Honorius II, cependant, maintint ses revendications sur le trône pontifical jusqu’à sa mort en 1072.