Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 11ème siècle > Robert de Conteville dit Robert de Mortain

Robert de Conteville dit Robert de Mortain

lundi 28 avril 2014, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 15 novembre 2011).

Robert de Conteville dit Robert de Mortain (mort après 1095)

Comte de Mortain

blason de Mortain

Fils cadet de Herluin, vicomte de Conteville, et d’Arlette de Falaise. Sa mère, ancienne « frilla » ou épouse à la manière danoise du duc de Normandie Robert le Magnifique est la mère de Guillaume le Bâtard dit le Conquérant. Son frère aîné est Odon, évêque de Bayeux et comte de Kent.

Il doit son ascension au duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, son demi-frère. Après les années de trouble de son adolescence, celui-ci se constitue un réseau d’hommes de confiance dans le duché.

Par sa position, le comté est traversé par de nombreuses routes commerciales. Comme il produit peu de produits agricoles, il créé 10 foires, ce qui permet son développement économique. Il renforce sa position par la construction de plusieurs châteaux à Mortain [1], Saint-Hilaire-du-Harcouët [2], Le Teilleul  [3] et Tinchebray [4], ces villes accueillent d’ailleurs des foires. En 1082, il conquiert le château de Gorron [5] dans le Maine, ce qui lui procure une position avancée idéale contre Foulque IV d’Anjou dit le Réchin. Avant 1058, il épouse Mathilde (ou Maud) de Montgommery , fille de Roger II de Montgommery, seigneur de Montgommery, et plus tard 1er comte de Shrewsbury, et de Mabile de Bellême .

Vers 1066, il hérite de son père les terres familiales dont la majeure partie se trouve autour de Conteville [6]. Il possède aussi plusieurs domaines dans le nord du Cotentin qui sont peut-être administrées depuis son château de La Haye-du-Puits [7]. Il participe au concile de Lillebonne [8] durant lequel les barons du duché sont consultés sur le projet d’invasion de l’Angleterre. Il y promet de contribuer pour 120 navires à la flotte qui débarquera outre-manche. Il accompagne son demi-frère Guillaume dans sa conquête de l’Angleterre.

Il fournit un soutien militaire efficace à la bataille de Hastings [9] et durant la soumission du royaume qui s’ensuit. En 1069, il est chargé par le roi avec Robert d’Eu de surveiller les Danois dont la flotte mouille dans l’embouchure de l’Humber, pendant que celui-ci va réprimer la révolte initiée par Eadric le Sauvage dans l’ouest. Quand les Danois sortent de leur lieu de retraite pour piller le voisinage, les 2 hommes et leur armée leur tombent dessus à l’improviste, dans le nord du Lindsey, et les écrasent, les forçant à s’enfuir par la mer.

Il est présent assez souvent en Angleterre durant les 5 premières années de Guillaume le Conquérant. Ses activités nationales sont toutefois assez limitées. Il est par exemple juge à la cour royale dans 3 procès, notamment ceux concernant les terres d’Ely. Durant les années suivantes, il passe la majeure partie de son temps en Normandie. Il est possible qui soit justicier du royaume en 1071.

En 1081, il est mentionné par une chronique contemporaine comme étant l’un des otages, avec son fils, donné pour garantir un accord entre le Conquérant et le comte Foulque IV d’Anjou.

Peu après, Robert reçoit d’importants domaines en Angleterre. Guillaume lui donne des terres réparties dans tout le royaume dont la plupart des terres de Cornouailles, et le rape de Pevensey dont il occupe le château depuis la bataille d’Hastings. Il est possible qu’il n’ait reçu une grande partie de ses terres en Cornouailles et dans le Yorkshire qu’après 1075. Sa position dans le sud-ouest conduit à le considérer comme comte de Cornouailles, néanmoins, il n’y a pas de preuve qu’il ait reçu officiellement ce titre.

Il reste loyal à son demi-frère pendant tout son règne, au contraire de son frère Odon, évêque de Bayeux, qui est emprisonné à partir de 1082 pour s’être rebellé. Sur le lit de mort du roi en 1087, il obtient difficilement la libération de son frère. Il est probablement de ceux qui se sont faits avocats de Robert Courteheuse pour que celui-ci lui succède en Normandie.

En secondes noces, avant 1088, il épouse Almodis, très probablement liée aux comtes de la Marche.

Il accepte initialement Guillaume le Roux pour roi d’Angleterre, mais complote ensuite avec son frère pour installer son neveu Courteheuse sur le trône. Durant la rébellion de 1088, il tient son château de Pevensey pour les rebelles, et soutient un siège de 6 semaines par le roi en personne. Après sa soumission, il est pardonné comme la plupart des rebelles, et se retire en Normandie.

Il est inhumé à l’Abbaye Notre-Dame de Grestain [10] dans l’Eure. Cette abbaye avait été fondée par son père en 1050, et Robert en a été le principal bienfaiteur, la dotant richement avec des bénéfices en Angleterre. À la mort de Mathilde vers 1083, il donne à l’abbaye les 32 hides de terres anglaises qu’elle avait reçues de son père, peut-être comme dot. Il est aussi le bienfaiteur de nombreuses maisons ecclésiastiques tant en Normandie qu’en Angleterre. À Mortain, sa première femme et lui établissent un prieuré bénédictin dédié à la Vierge Marie comme une dépendance de l’abbaye de Marmoutier, et fondent l’église collégiale Saint-Évroult dans le château de Mortain.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Robert de Mortain/ Portail de la Normandie/ Anglo-Normands

Notes

[1] Mortain est une commune française, située dans le département de la Manche. En 993, Guillaume Longue-Épée prend possession de Mortain, il est le probable fondateur du château (en bois à l’origine). C’est à l’époque de Guillaume Longue-Épée que fut mis en place le comté de Mortain. Le premier comte fut Mauger de Normandie (fils du duc Richard Ier).

[2] Saint-Hilaire-du-Harcouët est une commune française, située dans le département de la Manche en région Basse-Normandie. En 911, en cédant aux envahisseurs vikings les terres occidentales de son royaume pour arrêter les pillages et les violences, Charles le Simple fait entrer Saint-Hilaire (qui était déjà un petit village chrétien à l’époque dans l’histoire du duché de Normandie. Sa situation de carrefour (Normandie, Bretagne et Maine) prédestine le village comme place forte.

[3] Le Teilleul est une commune française, située dans le département de la Manche en région Basse-Normandie, La châtellenie du Teilleul remonte au 10ème siècle et semble n’avoir vécu que deux siècles. La première trace écrite d’une souveraineté au Teilleul apparaît avec Unsfrield, dit le Danois (Unfred le Danois ou Unfrid le Danois), terre donnée par Guillaume Longue-Épée pour le zèle de ces preux chevaliers en 933. Ces terres furent érigées en baronnie. C’est à partir de ce moment que la ville se fortifie

[4] Tinchebray est une commune française, située dans le département de l’Orne en région Basse-Normandie, À l’issue de la bataille de Tinchebray, le 28 septembre 1106, lors de laquelle Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre vainc son frère Robert Courteheuse, duc de Normandie, le duché de Normandie est de nouveau rattaché à l’Angleterre, 19 ans après le partage entre les fils de Guillaume le Conquérant. La seigneurie de Tinchebray est rattachée au domaine royal en 1259.

[5] Gorron est une commune française, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, L’existence de Gorron apparaît dès le xie siècle. Vers 1064, elle était assiégée et prise par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie. Sa cure est mentionnée, vers 1082, sous le nom d’Apud Gorronum. À cette date, Robert de Mortain, comte de Mortain, et demi-frère de Guillaume le Conquérant, et Mathilde, sa femme, donnaient « la moitié de l’églose, des péages et des cans, du four et du moulin de Gorron » pour la fondation d’une prébende de leur chapitre de Mortain.

[6] Conteville est une commune française, située dans le département de l’Eure en région Haute-Normandie. Faisait partie de l’exemption de Saint-Samson relevant de l’évêché de Dol. La Chronique de Normandie dit encore que le duc Robert le Magnifique, en 1035, avant de quitter ses états pour aller en Palestine, fit rassembler tous ces barons à Rouen et leur proposa de reconnaître son fils Guillaume pour son successeur.

[7] La Haye-du-Puits est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie. Siège d’une importante baronnie normande, la fondation de la cité remonte au Moyen Âge. Dans la première moitié du xie siècle, on trouve un certain Thorsten Haldup (ou Turstin Haloup) dit « Richard », seigneur de La Haye-du-Puits et fondateur avec sa femme Emma de l’abbaye de Lessay près de Coutances.

[8] Lillebonne, anciennement Juliobona, est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime. Lillebonne possède une longue histoire remontant au peuple gaulois, les Calètes, nom qui est à l’origine du nom de la région le Pays de Caux, et dont elle fut un temps la capitale. À la période gallo-romaine elle eut un temps de grande prospérité liée à la présence d’un port sur la Seine. Au 3ème siècle, Lillebonne est mentionnée dans la Géographie de Ptolémée2 sous le nom de Juliobona. Au Moyen Âge, un concile se réunit dans la bourgade en 1080. Rassemblant le clergé de la région, il rappelle un ensemble de règles sur la morale, le dogme et la liturgie.

[9] La Bataille d’Hastings (parfois appelée Bataille de Senlac) est une bataille qui eut lieu le 14 octobre 1066 à huit kilomètres au nord d’Hastings, dans la localité de Battle, dans le comté du Sussex de l’Est, dans le sud de l’Angleterre, qui opposa le dernier roi anglo-saxon du pays, Harold Godwinson, au duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, et qui consacra le début de la conquête de l’Angleterre par ce dernier.

[10] L’abbaye de Grestain, fondée au 11ème siècle, est située sur la commune de Fatouville-Grestain (Grestain jusqu’en 1844) en bordure de l’estuaire de la Seine, à quelques kilomètres de Honfleur, dans le département de l’Eure en Haute-Normandie