Il fut instruit par Photios, qui fut par la suite patriarche de Constantinople [1]. Vers 900, afin de le rendre compréhensible aux juristes byzantins, il commanda la traduction en grec du Corpus juris civilis* de l’empereur Justinien 1er. Cette version grecque fut intitulée Les Basiliques [2].
L’identité de son père est le sujet de nombreuses discussions d’érudits et n’a pas été formellement tranchée. Pour les historiographes officiels de la dynastie macédonienne, Léon VI est le fils de son prédécesseur Basile 1er et de sa seconde épouse Eudoxie Ingerina.
Tombé amoureux de Zoé Tzaoutzina , il doit renoncer à elle pour épouser, de force, Théophano . Son aversion pour son épouse entraîna une colère de son père, qui le fit emprisonner pendant 3 mois.
Léon monta sur le trône à la mort de son père, Basile 1er : s’il dut théoriquement partager le pouvoir avec son frère Alexandre , la frivolité de ce dernier conduisit Léon à exercer seul le pouvoir impérial.
Dès son avènement, il nomma Stylianos Tzaoutzès Maître des offices et logothète du Drome [3] et exila le patriarche Photios, contraint d’abdiquer. Le jour de Noël 886, Léon fit couronner patriarche son propre frère puîné, Étienne, alors qu’il n’avait que 16 ans, maladif, ce dernier fut aussi coopératif qu’on le lui demandait.
En 899, il fit convoquer un grand synode destiné à restaurer les relations entre les Églises d’Occident et d’Orient. Pendant ce temps, il s’attacha à la révision et à la recodification du droit romain, commencée sous Basile 1er. Les lois furent regroupées matière par matière dans des volumes spécifiques puis traduites en grec, seule langue alors comprise par le peuple et les fonctionnaires.
Il ne fut pas aussi heureux que son père dans ses campagnes militaires et n’avait aucune politique étrangère très précise. De surcroît, la paix avec la Bulgarie fut rompue au cours de son règne à la suite de la montée sur le trône de Siméon 1er de Bulgarie en 893. A l’origine de ce conflit se trouve un différent commercial entre les deux Etats. En effet, le monopole du commerce bulgare appartenait à 2 Byzantins qui transférèrent le marché bulgare de Constantinople [4] à Thessalonique [5] et relevèrent fortement les taxes. Devant cette atteinte aux intérêts commerciaux bulgares, Siméon passe à l’offensive et vainc les Byzantins en 894. Ces derniers ripostent en demandant l’aide du royaume hongrois naissant qui vainquit plusieurs fois les Bulgares en 895 avant que ceux-ci ne fassent eux-mêmes appel aux Pétchénègues [6] qui vainquirent les Hongrois. Cela permit à Syméon de défaire les Byzantins en 896 à Bulgarophygon [7] et de faire la paix avec eux moyennant le paiement d’un tribut annuel au royaume bulgare. Le tsar Syméon profita de ces victoires pour obtenir l’indépendance de son Eglise et l’établissement d’un patriarcat.
Il perdit aussi le dernier point d’appui byzantin en Sicile en 902 avec la prise par les Arabes de Taormine [8]. C’était la conséquence de la guerre avec les Bulgares qui contraignait Byzance [9] à dégarnir ses frontières occidentales comme en témoigne le départ de Nicéphore II Phocas d’Italie pour prendre le commandement des troupes byzantines dans les Balkans [10] dès 894. Les musulmans ravagèrent aussi Thessalonique [11] en 904. En 907, Constantinople fut assiégée par les Rus’ de Kiev [12] qui réclamaient des avantages commerciaux. Léon les leur accorda, puis les attaqua en 911, mais dut en fin de compte signer un traité commercial.
En 912, il tenta vainement de reprendre la Crète aux Arabes, mais sans succès. Il tomba malade au retour et mourut le 11 mai 912. Son fils étant encore enfant, ce fut son frère, Alexandre, qui lui succéda.
Son 3ème mariage se fit en 900 avec Eudoxie Baïana , mais le litige avec l’église commença bien que le nouveau patriarche, Antoine II Cauléas , lui eût accordé la dispense nécessaire. Il s’acheva rapidement par la mort de l’épouse en avril 901.
Il contracta une 4ème union avec Zoé Carbonopsina dont il eut Constantin VII. Pour légitimer ce dernier, il épousa secrètement Zoé dans une chapelle du Palais sacré de Constantinople puis la proclama épouse et impératrice.
La fureur de l’Église ne connut alors plus de bornes et refusa la dispense nécessaire, ce fut l’affaire de la tétragamie [13]. L’Église était cependant divisée en deux factions, les photiens et ignaciens [14], et il sut jouer de ces divisions.
Il accorda le patriarcat à Euthyme Ier de Constantinople, sous la condition que celui-ci lui accorde la dispense de remariage.