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Aténolf 1er de Capoue

lundi 17 juin 2024, par lucien jallamion

Aténolf 1er de Capoue (mort en 910/ 912)

Comte de Capoue en 887-1er prince de Bénévent en 900

Duché de Bénévent 8ème siècleFils de Landenolf gastald [1] de Teano [2] et petit-fils de Landolf 1er comte de Capoue, fondateur de cette puissante lignée des Landulfides [3] qui est à l’origine des comtes puis princes de Capoue-Bénévent.

Landolf II, son oncle, évêque et comte de Capoue [4] de 862 à 879 avait sauvé l’intégrité du comté en lui donnant une place prépondérante parmi les petits Etats de Campanie [5], en s’appuyant d’abord sur Louis II le Jeune, puis sur le Pape Jean VIII. Il avait également réussit à tenir en échec les ambitions de ses neveux qui après sa disparition se livrent à une lutte acharnée pour le pouvoir pendant la période 879/887 au cours de laquelle plusieurs comtes se succèdent ou s’associent pour régner, lesquels mêlent à leurs querelles toutes les puissances qui interviennent en Campanie : les Papes, les empereurs d’Occident, les Sarrasins [6], les Widonides [7] du duché de Spolète [8] et l’empire byzantin [9], dans un écheveau d’alliances et de contre alliances.

C’est précisément au cours de ces années d’anarchie qu’Aténolf, resté prudemment dans l’ombre, s’efforce de mettre en œuvre une politique qui lui permet de prendre le comté de Capoue [10]. Aténolf fait d’abord partie de la clientèle de Athanase II de Naples le duc évêque [11] qui est à cette époque, l’arbitre des conflits politiques en Campanie et que finalement, il prend le pouvoir à Capoue, le 7 janvier de 887, en déposant son frère Landenolf 1er de Capoue et en imposant à ses cousins de mettre fin à leurs conflits domestiques.

Le nouveau comte de Capoue doit se retourner contre son ancien protecteur le duc Athanase II de Naples qui a occupé la Liburia [12]. En 888 allié àAio de Bénévent, il livre une bataille indécise à San Carzio près du Clanio dans la région d’Aversa [13], à Athanase II, allié aux Byzantins. Les deux partis utilisent des auxiliaires Sarrasins.

Aténolf réussit toutefois à imposer sa suprématie aux principautés lombardes de Bénévent [14] et de Salerne [15], ainsi qu’aux autres micros États de Campanie en luttant contre l’expansion byzantine. En effet la puissance de Aténolf contraste avec le déclin des autres principautés lombardes d’abord Salerne entrée dans la vassalité byzantine, tandis qu’à Bénévent, les luttes continues ont empêché la mise en place d’une dynastie, jusqu’à ce que s’impose la domination directe des Byzantins de 891 à 894, puis celle de Guy IV de Spolète de 895 à 897.

En avril 897 un nouveau Prince Radelchis II est imposée par sa sœur, l’impératriceAgeltrude toutefois les représailles qu’il déclenche contre les familles les plus nobles de Bénévent le prive d’un appui naturel pour maintenir son pouvoir. De nombreux réfugiés sont accueillis par Aténolf à Capoue. Ils l’exhortent de prendre possession de Bénévent. La conjuration est mis en œuvre et en janvier 900 Aténolf est acclamé prince dans l’église Sainte-Sophie de Bénévent [16]. Il réunit ainsi sous une même dynastie Capoue-Bénévent, dont l’union sera maintenue pendant presque tout le 10ème siècle

L’accroissement de pouvoir d’Aténolf ne reste pas sans susciter de réactions, notamment des Byzantins qui tentent de reprendre la ville de Bénévent.

Aténolf délègue son autorité sur Bénévent à son fils Landolf associé au trône dès janvier 901 mais il doit faire face à une tentative de coup d’État fomenté par Pierre l’évêque de Bénévent [17]. Aténolf vient à bout de la sédition et Pierre est contraint de s’exiler à Salerne.

Pendant son règne sur les principautés unies Aténolf 1er doit organiser la lutte contre les Sarrasins implantés le long du Garigliano [18] depuis 880 qu’il attaque sans succès en 903 avec seulement l’aide d’Amalfi [19]. Il se prépare à organiser une seconde expédition décisive avec l’appui d’une forte coalition des villes de la Campanie et sollicite l’aide des Byzantins, envers lesquels il avait modifié son attitude initiale.

Il meurt en avril 910 après un règne de 10 ans et 6 mois, alors que son fils Landolf 1er, regagnait la principauté, de retour de Constantinople [20], où il a été envoyé par son père comme ambassadeur pour s’assurer de la participation impériale à la campagne contre la colonie musulmane du Garigliano.

Arénolf 1er contracte deux unions : vers 870 avec une fille de Serge II de Naples et après 899 avec une fille putative d’Adalgis de Bénévent et de son épouse Adeltrude.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Aténolf Ier de Capoue/ Portail de la Campanie/ Portail de l’Italie/ Catégories : Prince de Capoue/ Prince lombard de Bénévent

Notes

[1] Le gastald était dans le royaume lombard d’Italie un fonctionnaire responsable de la gestion économique d’une partie du domaine royal. Le gastald était également investi des pouvoirs militaires et judiciaires. Cette fonction a survécu à la chute du royaume lombard, aussi bien dans le nord de l’Italie que dans le Mezzogiorno, dans le duché lombard de Bénévent et dans les principautés lombardes de Salerne et de Capoue. Au sein du thème byzantin de Longobardie principalement peuplé de Lombards, le fonctionnaire chargé de l’administration locale générale est aussi appelée gastald avant d’être peu à peu remplacé par les tourmarques. Dans la République de Venise, le gastaldo fut le plus haut dignitaire d’une scuola.

[2] Teano est une commune de la province de Caserte en Campanie (Italie).

[3] Les Landulfides parfois nommés aussi Atenulfinges sont une dynastie d’origine lombarde qui règne sur plusieurs principautés d’Italie du Sud du 9ème siècle au 11ème siècle.

[4] Capoue, rattachée à Salerne par le traité de 849 entre Salerne et Bénévent parvient à s’en affranchir vers 861.

[5] La région de Campanie, plus couramment appelée la Campanie, est une région d’Italie méridionale. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l’Italie romaine créées par l’empereur Auguste au 1er siècle av.jc Érigée en province à part entière au début du 4ème siècle au temps de l’empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination lombarde puis byzantine. Elle fut ensuite morcelée par l’indépendance que quelques-unes de ses villes adoptèrent.

[6] les Sarrasins ou Sarrazins est l’un des noms donnés durant l’époque médiévale en Europe aux peuples de confession musulmane. On les appelle aussi Arabes, Ismaélites ou Agaréniens. D’autres termes sont employés également comme Maures, qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane. Le terme de Sarrasin se cristallise finalement sur l’opposition avec l’ennemi dans le contexte des Croisades menées par l’Occident chrétien en Terre sainte.

[7] Les Widonides sont une dynastie issue de la noblesse franque. La famille a ses origines franques en Austrasie où elle donne les évêques héréditaires de Trèves. Elle intervient ensuite dans les Marches de Bretagne, contrôlées par Roland. Les Widonides passèrent ensuite en Italie où ils s’implantèrent et où certains d’entre eux furent successivement ducs de Spolète, rois d’Italie et empereurs d’Occident.

[8] Le Duché de Spolète avait pour siège Spolète, une ville d’Ombrie en Italie centrale. Ayant conquis la Toscane et l’Ombrie, Alboin érigea ce pays en duché, dont la capitale fut Spolète, qui lui donna son nom. Faroald 1er, capitaine lombard, en reçut l’investiture des mains d’Alboin, en l’an 570, devenant un « dux » (duc). Spolète devint alors le siège d’un assez vaste duché, plus ou moins autonome par rapport aux rois lombards Authari et Agilulf. Siège d’un duché lombard, puis franc et d’une principauté assez importante, Spolète fut finalement incorporée aux États de l’Église en 1213.

[9] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[10] Capoue, rattachée à Salerne par le traité de 849 entre Salerne et Bénévent parvient à s’en affranchir vers 861.

[11] L’archidiocèse de Naples est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique d’Italie appartenant à la région ecclésiastique de Campanie. Le diocèse est érigé au 1er siècle.

[12] une zone fertile objet d’une querelle de longue date entre Naples et Capoue

[13] Aversa est une ville italienne, située dans la province de Caserte en Campanie, dans l’Italie méridionale.

[14] La province de Bénévent est une province italienne située dans la région de Campanie. Elle a une superficie de 2071 km² et comprend 78 communes,. Le chef-lieu provincial est Bénévent. Au Moyen Âge, la place forte de Bénévent est cependant prise par les Ostrogoths du roi Totila qui la rasent en 542 et vers 571, elle est prise par un détachement de Lombards venus du Nord de l’Italie et dirigés par le duc Zotton, premier duc lombard de Bénévent. Ce puissant duché se rend très vite autonome par rapport au roi des Lombards, siégeant à Milan puis à Pavie et ne fut qu’épisodiquement soumis au pouvoir royal. En 662, le duc Grimoald, devient roi des Lombards et rattache Bénévent au royaume lombard. Bénévent tombe plus tard aux mains des Normands dirigés par le comte Drogon d’Apulie en 1047, avant d’être ratachée à la Papauté en 1053. Elle devient dès lors possession papale jusqu’en 1806, quand Napoléon l’accorde à Talleyrand avec le titre du prince de Bénévent. Rendue au pape en 1814, elle est réunie au royaume d’Italie en 1860.

[15] Salerne, en italien Salerno, est une ville italienne de la province de Salerne en Campanie. Capitale de la principauté de Salerne de 861 à 1076, elle fut prise en 1077 par Robert Guiscard. Choisie par les Normands comme capitale de l’Italie du Sud au 11ème siècle, la ville fut le creuset du style « normand arabo-byzantin » Salerne accueillit la plus ancienne université de médecine d’Europe, la Schola Medica Salernitana, la plus importante source de savoir médical en Europe au début du Moyen Âge.

[16] L’église Sainte-Sophie est l’église abbatiale de l’abbaye Sainte-Sophie de Bénévent dans la ville de Bénévent en Campanie.

[17] L’archidiocèse de Bénévent est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique d’Italie appartenant à la région ecclésiastique de Campanie. Landolfo est le premier à recevoir le titre d’archevêque métropolitain par la bulle Cum certum sit du pape Jean XIII datée du 26 mai 969. L’archevêque jouit de privilèges spéciaux pouvant sceller ses décrets avec un sceau de plomb comme la curie romaine et utiliser un camauro comme le pape. L’utilisation du camauro cessent en 1466 avec l’archevêque Niccolò Piccolomini sous Paul II.

[18] Le Garigliano est un petit fleuve du centre de l’Italie, en Campanie, à environ 70 km au nord-ouest de Naples.

[19] Amalfi puissance maritime était comme Capoue intéressée à limiter le pouvoir de sa rivale Salerne

[20] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.