Née à Athènes, d’origine obscure, elle épouse le futur Léon IV en 768.
Au décès de Léon IV, son fils Constantin VI n’étant âgé que de 10 ans, elle parvient à faire écarter ses beaux-frères Nicéphore et Christophore et à se faire reconnaître régente de l’Empire, ce qui n’est pas sans attirer le mécontentement de l’armée. Elle est couronnée en même temps que son fils en 780.
Décidée à restaurer les relations avec Rome, elle envoie en 781 une ambassade au roi franc Charlemagne, afin de lui proposer de marier sa fille Rotrude à son fils Constantin VI.
Issue d’une région de l’empire où l’iconoclasme [1] avait eu du mal à s’implanter, Irène est iconophile [2]. L’abdication du patriarche Paul IV , en 784, lui fournit l’occasion de le remplacer par un laïc, Taraise et d’inviter le pape Adrien 1er à envoyer des délégués à un nouveau concile œcuménique destiné à rétablir l’orthodoxie en condamnant les édits iconoclastes. Cette décision est assez bien reçue dans l’empire.
Le concile s’ouvre à Constantinople le 1er août 786 mais une émeute provoquée par les partisans de l’iconoclasme oblige Irène et Taraise à l’ajourner jusqu’en septembre 787, et à le déplacer à Nicée [3], sur l’autre rive du Bosphore [4]. Le 23 octobre 787, le concile se conclut par la restauration du culte des images.
Forte de ce succès, Irène décide d’écarter Constantin des affaires et d’assumer seule le gouvernement de l’Empire. Cette décision rallie à Constantin tous les ennemis d’Irène, dont les iconoclastes, une mutinerie des arméniaques [5] provoque une insurrection dans l’armée qui, le 10 novembre 790, proclame Constantin VI comme seul basileus [6] autocrator [7].
Irène profite de l’impopularité croissante de son fils due à ses échecs militaires, défaite en 791 devant les Bulgares, et à sa politique matrimoniale, divorce de Marie l’Arménienne et remariage avec Théodote , pour reprendre le pouvoir, le 15 janvier 792. Consciente des sympathies de son fils pour les iconoclastes et craignant une guerre civile dans l’Empire, elle accepte que Constantin soit aveuglé conformément à un rituel de déposition des empereurs byzantins en 797, il meurt probablement peu après.
Sur le plan intérieur, elle prend le contre-pied de la politique suivie par Constantin V et Constantin VI et apporte son soutien aux riches commerçants, au détriment des couches populaires. Elle favorise la reprise des échanges commerciaux dans les Balkans, ce qui la conduit à verser un tribut à Hâroun ar-Rachîd en 798.
Elle favorise également la restauration du monachisme, créant le monastère du Stoudion [8]. Elle prend des mesures afin d’améliorer les conditions de vie des plus défavorisés et de satisfaire les moines.
Une loi déclare une bénédiction suffisante pour sanctionner le mariage des pauvres, une autre loi prohibe les 3ème noces. Ces innovations sont jugées démagogiques par certains membres de l’aristocratie byzantine, demeurés conservateurs.
Elle cherche la paix avec les Francs, mais le couronnement de Charlemagne comme Empereur des Romains par le pape Léon III, le 25 décembre 800, est regardé à Constantinople comme un acte de rébellion.
À l’automne 801, elle lui propose un projet d’union matrimoniale destiné à réunifier l’Empire romain. L’aristocratie byzantine, hostile à Irène, voyant dans ce projet un acte sacrilège organise un coup d’État en octobre 802.
Le logothète du Trésor [9] Nicéphore se fait proclamer Empereur par une assemblée de hauts fonctionnaires, sous le nom de Nicéphore 1er.
Irène est enfermée dans la forteresse de Prinkipo [10], où elle jouit du statut d’higoumène [11], elle est ensuite déportée au monastère de Mitylène [12], dans l’île de Lesbos [13], où elle meurt le 9 août 803, son corps est ramené à Prinkipo.
En 864, elle est canonisée et son corps ramené dans l’église des Saints Apôtres de Constantinople [14].