Jean IV de Beaumanoir (1310-1366 ou 1367)
Maréchal de Bretagne
Fils de Jean III de Beaumanoir, seigneur de Beaumanoir [1] et de Merdrignac [2], et de Marie de Dinan-Montafilant, dite Marie du Guildo, neveu de Robert, chevalier en 1342, maréchal de Bretagne [3] pour Charles de Blois, fait prisonnier en 1347 à la Bataille de La Roche-Derrien [4].
Jean IV succède à son père comme seigneur de Merdrignac, c’est un ami et un compagnon d’armes de Duguesclin. Lors de la guerre de Succession de Bretagne [5], il embrasse avec chaleur la cause du duc Charles de Blois contre Jean de Montfort qui lui dispute la possession de la Bretagne et est l’un des héros qui se distinguent le plus à la bataille de La Roche-Derrien.
Chargé comme capitaine de la défense du château de Josselin, il envoie un défi au gouverneur anglais de Ploërmel [6] Robert Bemborough d’où le combat des Trente [7], livré le 26 mars 1351 par 30 Bretons contre 30 Anglais dont il ressort grièvement blessé.
En 1354, il part en Angleterre négocier la mise en liberté de Charles de Blois et assiste, en 1364, à la bataille d’Auray [8] où il est fait prisonnier.
Il est, en 1365, un des négociateurs du traité de Guérande [9], et la paix faite, se voit confirmer par le vainqueur son titre de maréchal de Bretagne. Il est inhumé à l’abbaye Saint-Magloire de Léhon [10].
Il épouse en premières noces Tiphaine Thouars, dame de Chemillé [11], puis Marguerite de Rohan, fille d’ Alain VII de Rohan .
Notes
[1] La famille de Beaumanoir est une famille éteinte de la noblesse française, originaire de Bretagne. Elle était classée dans la noblesse d’extraction chevaleresque et tirait son nom d’un château édifié en 1212 en la paroisse d’Evran. Cette famille bretonne a pris possession de la baronnie de Lavardin au milieu du 15ème siècle et des châtellenies de Tucé (actuelle commune de Lavardin (Sarthe)) Villiers et Bouër et de la baronnie de Milesse (La Milesse) en 1529. La famille de Beaumanoir reçut un titre de marquis de Lavardin en 1601 et s’éteignit en 1711
[2] Merdrignac [mɛʁdʁiɲak] est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor,
[3] L’office de maréchal de Bretagne est une fonction militaire. Celui qui en a la charge a la responsabilité du maintien de l’ordre lors des campagnes militaires. Il est également le chef suprême des armées (après son souverain).
[4] La Roche-Derrien est une ancienne commune du département des Côtes-d’Armor. La Bataille de la Roche-Derrien opposant les Bretons du parti de Jean de Montfort , frère du feu duc Jean III de Bretagne, soutenus par des troupes anglaises, et les troupes françaises et bretonnes menées par Charles de Blois le 18 juin 1347 pendant la Guerre de succession de Bretagne. Charles de Blois ayant refusé toutes négociations avec la population assiégée et à bout de force, il fut capturé par le capitaine Thomas Dagworth arrivé au secours de la ville. Les Français furent battus. Charles de Blois n’échappa à une exécution sommaire que grâce à l’intervention de Tanguy du Chastel dont il avait pourtant assassiné les fils sous les murs de Brest. C’est l’un des faits marquants de la commune.
[5] La guerre de Succession de Bretagne, ou guerre des deux Jeanne, qui dura de 1341 à 1364, est l’une des guerres secondaires qui ont eu lieu au cours de la guerre de Cent Ans. Elle se déclenche en 1341 à la mort du duc Jean III de Bretagne. Jeanne de Penthièvre et Jean de Montfort deux prétendants au duché se disputent l’héritage et impliquent leurs conjoints respectifs Charles de Blois et Jeanne de Flandre dans le différend.
[6] Ploërmel est une commune française, située dans le département du Morbihan. Les réunions des états de Bretagne n’avaient pas de lieu fixe et ont été tenues à plusieurs reprises à Ploërmel, qui apparaît donc comme une ville importante du duché de Bretagne.
[7] Le combat des Trente est un épisode marginal de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365) qui se déroule en mars 1351 sur le territoire de l’actuelle commune de Guillac (Morbihan), située entre Josselin et Ploërmel. À la suite d’un défi lancé par Jean IV de Beaumanoir, un combat est organisé entre 30 partisans de Charles de Blois et 30 partisans de Jean de Montfort. Les partisans de Charles de Blois l’emportent, mais cela n’a pas de conséquences majeures pour la suite de la guerre.
[8] La bataille d’Auray du 29 septembre 1364 est la dernière bataille de la guerre de Succession de Bretagne, guerre régionale qui s’inscrit dans la rivalité franco-anglaise de la guerre de Cent Ans. Elle oppose une armée anglo-bretonne aux ordres de Jean III de Montfort à une force franco bretonne soutenant le parti de Charles de Blois
[9] Le premier traité de Guérande est signé en 1365. Il met fin à la première guerre de Succession de Bretagne qui opposait Jeanne de Penthièvre, nièce du dernier duc Jean III, soutenue par son époux Charles de Blois, à Jean de Montfort, demi-frère du précédent. Après sa mort, son fils Jean IV reprend sa revendication et finit par triompher à la bataille d’Auray.
[10] L’abbaye Saint-Magloire est un ancien monastère bénédictin situé dans l’ancienne commune de Léhon dans les Côtes-d’Armor en France. L’abbaye fut reconstruite au cours de la fin du 12ème et au 13ème siècle, par Pierre Mauclerc. L’abbaye dépendait du diocèse de Saint-Malo et la paroisse était du ressort et de la subdélégation de Dinan. Le roi des Francs : Philippe 1er, signe en 1093, une charte prononçant la soumission de l’abbaye Saint-Magloire à celle de l’abbaye de Marmoutier. En 1168, Henri II, roi d’Angleterre assiège le château, brûle le cimetière le 25 juin 1168, mais épargne l’église et le prieuré, qui sera rasé en 1169 et reconstruit en 1170. En 1181, l’abbaye se place sous la tutelle de l’abbaye de Marmoutier, les titres sont conservés aux Archives départementales des Côtes-d’Armor. Le jeune duc Geoffroy II de Bretagne donne en 1181, confirmation de l’accord conclu entre l’abbaye Saint-Magloire de Paris et le prieuré royal Saint-Magloire de Léhon
[11] Chemillé est une ancienne commune française, située dans le département de Maine-et-Loire