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Enguerrand III de Coucy dit Enguerrand le Bâtisseur

lundi 3 février 2025, par lucien jallamion

Enguerrand III de Coucy dit Enguerrand le Bâtisseur (1182-1242)

Seigneur de Coucy, de Condé, de La Fère, de Marle, de Crépy et de Vervins

Par son premier mariage, il fut comte de Roucy [1], et par son deuxième, comte du Perche [2].

En premières noces, il épouse Béatrice de Vignory [3], veuve du comte de Roucy, Jean 1er .

En secondes noces, il épouse Mathilde de Saxe et de Bavière , veuve de Geoffroy III comte du Perche . Mathilde de Saxe est la fille d’Henri le Lion, duc de Bavière [4] et de Saxe [5], et de Mathilde d’Angleterre.

En troisièmes noces, Enguerrand III épouse Marie de Montmirail et d’Oisy [6], fille de Jean de Montmirail , connétable de France [7], seigneur de Montmirail [8], La Ferté-Gaucher [9], Condé [10], La Ferté-sous-Jouarre [11], Tresmes [12], Crèvecœur [13] et Oisy, vicomte de Meaux [14] et châtelain de Cambrai [15], qui lui donne 6 enfants.

Fils aîné de Raoul 1er de Coucy et d’ Alix II de Dreux , fille du comte capétien Robert 1er de Dreux .

Enguerrand III est, avec Enguerrand VII , le plus prestigieux et le plus intéressant des seigneurs de Coucy. Il est aussi sans conteste le plus ambitieux d’entre eux. Enguerrand III symbolise la lutte opiniâtre des grands féodaux contre la Couronne pour préserver leur indépendance. Au cours de sa souveraineté longue d’une cinquantaine d’années, il accorde des chartes de franchises à plusieurs communes relevant de son autorité.

Enguerrand prend part, en 1214, à la bataille de Bouvines [16], où son action fait remarquer son courage. Avant la bataille, une messe fut dite, ensuite Philippe Auguste dans un simulacre de la Cène, demanda à ces chevaliers de manger le pain et de boire le vin, en signe de fidélité. Enguerrand III fut le premier à prendre le pain et à le tremper dans le vin. Durant la bataille, à la vue de l’Empereur Otton de Brunswick, il le chargea au galop, lance baissée et le désarçonna. Plus tard, il participe à la croisade des Albigeois [17], qui ensanglante le midi de la France pendant près d’un demi-siècle.

En 1226, le roi Louis VIII le Lion meurt inopinément en laissant le trône des Capétiens à un enfant de 12 ans, le futur saint Louis. La régence du royaume est confiée à la mère du jeune prince, la reine Blanche de Castille. Enguerrand juge le moment opportun pour asseoir définitivement la suprématie des grands barons, dont il se fait le porte-parole. Pour montrer sa puissance et légitimer ainsi ses intentions, il entreprend la construction de nombreux châteaux forts dont le Château de Coucy [18], Marle [19], Assis-sur-Serre [20], Saint-Gobain [21] et Folembray [22].

Les travaux du château de Coucy, commencés vers 1225, se poursuivront jusqu’à sa mort en 1242. À l’extrémité ouest de la ville de Coucy, il bâtit un énorme quadrilatère qu’il flanque de quatre tours colossales et qu’il couronne d’un donjon. Les dimensions de ce donjon [23] traduisent la démesure de l’ambition de ce prince qui épousera, entre autres, la petite-fille d’Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre.

Lorsqu’il meurt en 1242 à Gercy [24], tué accidentellement par sa propre épée qui le transperce à la suite d’une chute de cheval, il laisse à sa descendance un domaine considérable, dominé par une imposante forteresse.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Enguerrand III de Coucy/ Portail de l’Aisne/ Catégories : Comte de Roucy

Notes

[1] Il fut l’une des 7 pairies du duché de Champagne, il en formait la limite nord-ouest. Le comte de Roucy portait aussi le titre de comte de Reims, et a un temps possédé le château de la Porte de Mars, le château épiscopal de Reims. Le comté, bien que variant au fil du temps et des querelles seigneuriales s’étendait le long de l’Aisne de Pargnan en aval à Évergnicourt en amont. Au nord limité par le tracé de l’Ailette et au sud par celui de la Vesle. Il jouxtait les terres du Laonnois au nord, du domaine royal par l’ouest et la Braine, du duché de Champagne avec la ville de Reims et les terres du Rethelois à l’est.

[2] Le comté du Perche est issu de l’union de deux seigneuries : celle de Mortagne-au-Perche, et celle de Nogent-le-Rotrou. Les seigneurs de Mortagne furent parfois qualifiés de comtes, mais pas de manière systématique. Ce fut le comte Geoffroy de Mortagne qui adopta le titre de comte du Perche, à la fin du 12ème siècle. À la mort de l’évêque Guillaume du Perche, en 1226, le comté fut réuni à la Couronne. Plus tard il fut donné en apanage à des princes du sang.

[3] Vignory est une commune française située dans le département de la Haute-Marne

[4] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.

[5] Le duché de Saxe était un duché médiéval couvrant la plus grande partie du nord de l’Allemagne. Il s’étendait sur les états allemands contemporains de Basse-Saxe, Rhénanie-du-Nord-Westphale, Schleswig-Holstein, Saxe-Anhalt et des parties de la Saxe. Le duc Henri le Lion occupa la région déserte de Mecklembourg Poméranie occidentale. Les Anglo-Saxons avaient quitté cette dernière zone pour l’Angleterre.

[6] Oisy-le-Verger est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais

[7] Tirant son nom de son origine de “comte de l’étable”, le connétable a, au Moyen Âge, la charge de l’écurie et de l’organisation des voyages du roi. Au 14ème siècle, sa fonction évolue vers le commandement de l’armée en temps de guerre et le conseil militaire du roi en temps de paix. Du Guesclin, Clisson, Bourbon… font partie des grands connétables de France. Supprimée en 1627, la charge de connétable est rétablie par Napoléon 1er en 1804 pour son frère Louis.

[8] La famille de Montmirail n’est pas bien connue mais est ancienne et remonterait au 11ème siècle. Certains historiens du 19ème siècle racontent que cette famille serait en fait originaire d’Île de France où un prénommé Gaucher, devenu possesseur de domaines dans la Brie, fait bâtir un fort auquel il donne son nom

[9] La Ferté-Gaucher est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne

[10] Condé-en-Brie est une commune française située dans le département de l’Aisne

[11] La Ferté-sous-Jouarre est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. Dénommée anciennement Condé la Ferté, La Ferté Aucoul.

[12] Crouy-sur-Ourcq est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne.

[13] Crèvecœur-sur-l’Escaut est une commune française située dans le département du Nord

[14] Meaux fut dès le 10ème siècle la possession des comtes de Champagne qui s’appelaient aussi comtes de Meaux ; elle revint à la couronne sous Louis X. En 1235, le capitulaire de Thibaut IV de Champagne (conservé à la médiathèque de Meaux) mentionne l’existence du canal Cornillon, qui sert à la fois de défense du marché de Meaux qui se tient sur la presqu’île formée par la boucle de la Marne, et aussi de passage pour les bateaux, leur évitant de passer sous le pont encombré par des moulins.

[15] Cambrai est une commune française située dans le département du Nord, Vers la fin de l’Empire romain, Cambrai remplace Bavay comme « capitale » de la cité des Nerviens. Au début de l’époque mérovingienne, Cambrai devient le siège d’un vaste évêché s’étendant sur toute la rive droite de l’Escaut et le centre d’une petite principauté ecclésiastique qui dépendra du Saint Empire romain germanique jusqu’à l’annexion à la France en 1678. Fénelon, surnommé « le Cygne de Cambrai », en fut le plus illustre des archevêques.

[16] La bataille de Bouvines est une bataille qui se déroula le dimanche 27 juillet 1214 près de Bouvines, dans le comté de Flandre (aujourd’hui dans le département du Nord), en France, et opposant les troupes royales françaises de Philippe Auguste, renforcées par quelques milices communales et soutenues par Frédéric II de Hohenstaufen, à une coalition constituée de princes et seigneurs français, menée par Jean sans Terre, duc d’Aquitaine, de Normandie et roi d’Angleterre, et soutenue par l’empereur du Saint Empire Otton IV. La victoire est emportée par le roi de France et marque le début du déclin de la prédominance seigneuriale.

[17] La croisade des albigeois (1209-1229) (ou croisade contre les albigeois) est une croisade proclamée par l’Église catholique contre l’hérésie, principalement le catharisme et dans une faible mesure le valdéisme. Dès le 12ème siècle et le Concile de Lombers, les textes de l’époque parlent d’« hérésie albigeoise » sans que cette région soit plus cathare que ses voisines.

[18] Le château de Coucy est un ancien château fort et résidence seigneuriale, édifié à partir du 13ème siècle, aujourd’hui en ruine et dont les vestiges se dressent sur la commune française de Coucy-le-Château-Auffrique dans le département de l’Aisne en région Hauts-de-France. Le château fut le siège de la puissante maison de Coucy jusqu’à la mort en 1397, d’Enguerrand VII de Coucy.

[19] Marle est une commune de France située dans le département de l’Aisne

[20] Assis-sur-Serre est une commune française située dans le département de l’Aisne

[21] Saint-Gobain est une commune française située dans le département de l’Aisne. Située à 8 km de La Fère, à 12 km de Coucy-le-Château et de Tergnier, à 14 km de Chauny et d’Anizy-le-Château et à 21 km de Laon, la commune est enserrée par la forêt domaniale de Saint-Gobain, appelée forêt de Voas au Moyen Âge puis haute forêt de Coucy ensuite.

[22] Folembray est une commune française située dans le département de l’Aisne. La commune est située dans le bassin Seine-Normandie.

[23] cinquante-quatre mètres de hauteur, trente-deux mètres de diamètre, cent mètres de circonférence, et sept mètres cinquante d’épaisseur de murs à la base

[24] Aisne