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Charito ou Chariton

mercredi 15 janvier 2025, par lucien jallamion

Charito ou Chariton

Impératrice romaine du 4ème siècle

Empire romain au 4ème siècleÉpouse de l’empereur Jovien qui régna entre le 27 juin 363 et le 19 février 364.

Fille de Lucillianus, un officier supérieur ayant servi sous Constance II, Charito devient impératrice lorsque son époux, qui commandait la garde impériale, est désigné comme Auguste après la mort de l’empereur Julien.

Charito ne semble pas avoir joué de rôle politique durant le très court règne de Jovien. Après sa mort, elle aurait vécu dans la crainte que son fils, Varronianus , ne soit assassiné pour prévenir toute revendication future de sa part.


Jean Zonaras est le seul à nommer Charito. Son nom n’apparaît pas dans les Res Gestae d’Ammien Marcellin [1], l’une des principales sources du règne de Jovien, qui donne cependant certaines indications sur sa biographie.


Charito est l’épouse de Jovien, un officier chrétien, fils de Varronianus. Son beau-père, né à Singidunum [2] en Mésie [3], est tribun des Joviens et comte des domestique [4]. Il se retire de la vie militaire sous le règne de Julien.


Au printemps 363, l’empereur Julien entre en campagne contre les Sassanides [5] à la tête d’une armée de plus de 50 000 hommes. De nombreux officiers se trouvent à ses côtés parmi lesquels Jovien, commandant de la garde impériale. Charito ne l’accompagne pas durant l’expédition selon Jean Zonaras.

Après avoir échoué à prendre Ctésiphon [6], la capitale de l’Empire sassanide, Julien ordonne la retraite. Harcelés par les Perses [7], les Romains sont contraint de livrer bataille à Samarra [8] dans le Nord de la Mésopotamie le 26 juin. L’empereur Julien est blessé par une lance et meurt le soir même. Ses généraux se réunissent le lendemain pour lui désigner un successeur. Ceux-ci se déchirent entre anciens généraux de Julien, ayant combattu avec lui en Gaule comme Dagalaiphus et Nevitta, et généraux chrétiens ayant servi l’empereur Constance II comme Arinthaeus et Victor . Après s’être accordés pour désigner le préfet du prétoire [9] Secundus Salutius, qui refuse de revêtir la pourpre, les généraux proclament Jovien empereur. Son épouse, Charito, devient de facto la nouvelle impératrice.

Après avoir négocié un traité de paix humiliant avec les Sassanides, qui assure à l’armée romaine de pouvoir quitter le territoire perse sans être annihilée, Jovien se met en route vers Constantinople [10]. Le nouvel empereur et son fils, encore presque au berceau, sont désignés consuls pour l’année 364.

Entre le 16 et le 19 février 364, Jovien meurt sur le chemin de sa capitale à Dadastana en Bythinie [11] pour des raisons débattues par les historiens antiques.


Après sa mort, Charito est enterrée aux côtés de son époux dans l’église des Saints-Apôtres de Constantinople [12] selon Jean Zonaras.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Charito/ Portail de la Rome antique • section Empire romain/ Catégorie  : Impératrice romaine du 4ème siècle

Notes

[1] Res gestae ou Rerum gestarum libri XXXI est le titre de l’ouvrage le plus connu de l’officier romain Ammien Marcellin : une œuvre, lacunaire aujourd’hui, composée à partir de l’an 380 et probablement conclue vers 392. Les livres qui composent le Res gestae tracent l’histoire de l’Empire romain de l’avènement de l’empereur Nerva en 96 jusqu’à la bataille d’Andrinople et la mort de Valens en 378. Le titre, qui signifie « Les choses accomplies », n’est pas authentique, il a été appliqué par Priscien de Césarée. Le Codex Vaticanus donne le titre Rerum gestarum libri, même si une hypothèse indiquerait que le titre probable serait Rerum gestarum libri ab excessu Neruae.

[2] Les vestiges de Singidunum sont situés sur le territoire de l’actuel centre-ville de Belgrade, en Serbie, et couvrent une période comprise entre le 1er et le 7ème siècle. Singidunum fut fondé au 3ème siècle av. jc par le peuple celte des Scordisques. Elle fut conquise et fortifiée par les Romains.

[3] La Mésie est une ancienne région géographique et historique située au sud du cours inférieur du Danube, dans les actuelles Serbie, Bulgarie (nord) et Roumanie (extrémité sud-est).

[4] chef d’une unité spéciale à disposition directe de l’empereur.

[5] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[6] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km².

[7] La campagne de Julien en Perse est une expédition militaire romaine contre l’Empire perse sassanide menée en 363 par l’empereur Julien. Si le début de la campagne est favorable aux Romains, elle tourne au désastre après la mort de l’empereur sur le champ de bataille. Le roi des rois sassanide Chapour II impose des conditions de paix très dures à son successeur. Si d’un point de vue militaire et géopolitique, ce conflit n’est que l’une des nombreuses péripéties ponctuant les guerres perso-romaines, il a une importance cruciale sur le plan de l’histoire religieuse : la mort de Julien signe la fin des espoirs d’une restauration polythéiste au sein de l’Empire romain et la victoire définitive des chrétiens. Côté perse, la victoire de Chapour II est totale : elle assoit son autorité politique et religieuse, en tant que champion du zoroastrisme face aux hérésies et aux chrétiens. L’Arménie bascule durablement dans l’orbite perse.

[8] Sāmarrā est une ville d’Irak. Son nom est l’abréviation de l’arabe signifiant « celui qui l’aperçoit est heureux », nom que lui avait donné le calife abbasside Al-Mutasim. Elle se situe sur la rive est du Tigre dans la province de Salah ad-Din, à 125 km au nord de Bagdad. Sāmarrā était autrefois l’une des plus grandes villes de Mésopotamie. La ville pré-islamique a été remplacée par une nouvelle ville en 833 par le calife abbasside Al-Mutasim, afin d’y installer ses mercenaires turcs recrutés la même année lors de son accession au califat. Écartée de Bagdad où elle molestait la population locale, la nouvelle garde du calife y vécut en véritable micro-société et Samarra devint alors la nouvelle capitale du monde musulman. Durant le règne de son successeur Al-Wathiq et davantage sous celui du calife Al-Mutawakkil, Sāmarrā se transforme en une ville commerciale. Ce dernier a été le garant de la construction de la Grande Mosquée de Sāmarrā en 847 avec son célèbre minaret en spirale.

[9] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[10] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[11] La Bithynie est une région historique de l’Asie Mineure située sur la côte nord, entre le détroit du Bosphore, la Propontide, le Pont Euxin, la Paphlagonie, et bornée au sud par la Galatie et la Phrygie. Les villes principales de Bithynie sont Nicomédie (actuelle Izmit) et Nicée, qui se disputent le titre de capitale selon l’époque, ainsi qu’Héraclée du Pont, Pruse (actuelle Bursa) et Chalcédoine. Elle est actuellement située en Turquie.

[12] L’église des Saints-Apôtres, également connue sous le nom de Polyandrion (cimetière impérial) ou Myriandrion, est une église byzantine de Constantinople aujourd’hui disparue. Elle fut fondée par Constance II, fils de Constantin 1er, dans les années 350 et bâtie à partir d’un mausolée construit par Constantin. Reconstruite beaucoup plus grande dans la première moitié du 6ème siècle sous Justinien, elle était la deuxième église de Constantinople en taille et en importance après la basilique Sainte-Sophie, et elle fut la principale nécropole des empereurs et impératrices byzantins. Après la chute de Constantinople en 1453, elle devint brièvement le siège du patriarche de Constantinople, qui l’abandonna en 1456. En 1461, l’édifice alors en très mauvais état fut abattu par les Ottomans pour édifier la mosquée Fatih