Caius Cassius Longinus Varus
Homme politique romain-Consul en 73 av. jc
Appartenant à la gens Cassia [1], en 73 av. jc, Cassius et son collègue Marcus Terentius Varro Lucullus firent adopter la lex Terentia [2].
L’année suivante, il fut nommé proconsul [3] de la province romaine de Gaule cisalpine [4]. Lors de la troisième Guerre servile [5] il fut défait face à Spartacus près de Mutina [6] et échappa de peu à la mort.
En 66 av. jc, il soutint la Lex Manilia [7] qui accordait un pouvoir militaire exceptionnel à Pompée pour combattre Mithridate VI.
Il semble qu’il ait vécu jusqu’à un âge avancé : en effet en 43 av. jc, il fut proscrit et tué à Minturnae [8]. C’est peut-être le père de Caius Cassius Longinus un des assassins de César mort la même année.
Notes
[1] Les Cassii sont les membres d’une ancienne famille romaine d’abord patricienne puis plébéienne, la gens Cassia.
[2] qui décrétait que le grain soit vendu à un bas prix à Rome
[3] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.
[4] La Gaule cisalpine est la partie de la Gaule qui couvrait l’Italie du Nord. Elle était ainsi nommée par les Romains en raison de sa position en-deçà des Alpes (par opposition à la Gaule transalpine, s’étendant au-delà).
[5] La troisième guerre servile, aussi nommée guerre des Gladiateurs ou guerre de Spartacus, fut la dernière d’une série de rébellions d’esclaves contre la République romaine, connues collectivement sous le nom de guerres serviles. La troisième guerre servile fut la seule à menacer directement le cœur romain de l’Italie et fut doublement préoccupante pour le peuple romain entre 73 et 71 av. jc en raison des succès répétés contre l’armée romaine d’une bande d’esclaves rebelles qui augmentait rapidement. La rébellion fut finalement écrasée en 71 av. jc, après que toutes les forces militaires furent concentrées dans les mains d’un seul commandant, Marcus Licinius Crassus. Malgré cette victoire, la révolte eut des effets indirects sur la politique romaine durant les années suivantes.
[6] Modène
[7] La lex Manilia est une loi romaine votée en 66 av. jc. Elle fut proposée par le tribun de la plèbe Caius Manilius, et attribuait à Pompée un imperium en Asie Mineure afin de défaire Mithridate VI, roi du Pont, qui s’opposait à Rome.
[8] Minturno est une commune italienne, située dans la province de Latina, dans la région Latium, en Italie centrale. La ville possède le second plus vieux pont suspendu en fer construit en Europe (achevé en 1832), le Ponte Real Ferdinando