Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 15ème siècle > Johannes Cuno ou Jean Cuno ou Cono

Johannes Cuno ou Jean Cuno ou Cono

samedi 11 novembre 2023, par lucien jallamion

Johannes Cuno ou Jean Cuno ou Cono (1462/1463-1513)

Dominicain et humaniste allemand

Éminent helléniste, il a beaucoup contribué à la diffusion des études grecques. Issu d’une famille modeste, il entra au couvent des dominicains [1] de Nuremberg [2] vers 1480.

Il s’initia aux études grecques auprès de Willibald Pirckheimer , puis, à partir de 1496, à Heidelberg [3] auprès de Johannes Reuchlin. Il fréquenta aussi le cercle humaniste entourant Jean de Dalberg , évêque de Worms [4].

Vers la fin du siècle, il se rendit à Venise [5], où il rencontra l’imprimeur humaniste Alde Manuce et son collaborateur grec Marcus Musurus . En 1501, il exerça une charge d’enseignement au couvent dominicain de Liebenau, près de Worms.

En 1504, il était à Venise auprès d’Alde Manuce, qui le chargea en 1505 d’une mission auprès de l’empereur Maximilien 1er.

De 1506 à 1509, il suivit les leçons de Marcus Musurus à l’Université de Padoue [6]. En 1510, il s’installa à Bâle [7] où il devint correcteur de l’imprimerie de Johann Amerbach , et aussi précepteur de ses fils. Il donna également alors des cours de grec suivis notamment par Beatus Rhenanus . À sa mort, il légua son fonds documentaire d’helléniste à ce dernier, qui le transmit lui-même plus tard à la bibliothèque humaniste de Sélestat [8].

Son intérêt se porta sur les auteurs classiques grecs, et aussi sur la patristique [9]. Accessoirement, il étudia les points de controverse théologique opposant les Églises d’Orient et d’Occident.

Son activité, en dehors de l’enseignement, fut celle d’un copiste, d’un traducteur du grec au latin, et d’un éditeur de textes.

Il travailla sur l’édition de “saint Jérôme de Johann Amerbach”. Il traduisit des textes de plusieurs Pères de l’Église grecque [10].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Johannes Cuno/ Portail de l’Allemagne/ Catégories : Dominicain allemand/ Humaniste allemand de la Renaissance/ Philologue allemand

Notes

[1] L’ordre des Prêcheurs ou des Frères Prêcheurs, plus connu sous le nom d’ordre dominicain, est un ordre catholique né sous l’impulsion de saint Dominique en 1215. Il appartient, comme l’ordre des Frères mineurs ou franciscains, à la catégorie des ordres mendiants. Suivant la règle de saint Augustin, ainsi que ses propres Constitutions, en partie inspirées de celles des prémontrés, il s’est donné pour mission l’apostolat et la contemplation. Les dominicains sont des religieux mais pas des moines : ils ont la particularité de ne prononcer qu’un seul vœu, celui d’obéissance, dans les mains du maître de l’ordre (ou de son représentant), les vœux de pauvreté et de chasteté étant implicitement inclus. Ils ne font, par contre, pas vœu de stabilité comme les moines. Ils vivent dans des couvents et non dans des monastères. Leur vocation étant de prêcher, leurs couvents sont souvent situés dans de grandes villes.

[2] Nuremberg est une ville de Bavière, en Allemagne. Du 15ème au 16ème siècle, Nuremberg s’impose comme une vraie cité artistique et même comme le berceau de l’humanisme allemand. En effet, de grands artistes tels que le peintre Albrecht Dürer, qui se fera connaître comme peintre et graveur de même que Michael Wolgemut, le sculpteur sur bois Veit Stoss et le tailleur de pierre Adam Kraft créent à Nuremberg des œuvres d’une grande notoriété. Hans Sachs et les Meistersinger (maîtres-chanteurs) donnent dès le 13ème siècle un nouvel essor à la poésie allemande. Ils inspireront à Richard Wagner son opéra de 1868, Die Meistersinger von Nürnberg (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg). Dans les domaines de l’astronomie et de la géographie, c’est à Nuremberg que Martin Behaim réalise vers 1492 le premier globe terrestre parvenu jusqu’à notre époque, toujours conservé au musée historique de la ville. Hartmann Schedel y publie en 1493 les Chroniques de Nuremberg et Nicolas Copernic en 1543 De Revolutionibus Orbium Coelestium (De la révolution des sphères célestes). En 1623, l’université de la ville est inaugurée à Altdorf.

[3] Heidelberg est une ville située sur les deux rives du Neckar, dans le Land de Bade-Wurtemberg au sud-ouest de l’Allemagne. Heidelberg a été l’un des foyers de la réforme protestante et a accueilli Martin Luther en 1518. La ville est l’ancienne résidence du comte palatin, l’un des sept princes électeurs du Saint Empire romain germanique. Elle a été en partie détruite par l’armée française de Louis XIV lors de la dévastation du Palatinat en 1689 (guerre de la Ligue d’Augsbourg) et son célèbre château fut dévasté à cette époque.

[4] Worms est une ville et un arrondissement d’Allemagne, située dans le Land de Rhénanie-Palatinat, sur la rive gauche du Rhin et le sud-ouest du pays. Worms est bien connu comme Nibelungenstadt et Lutherstadt ainsi que pour son Dom ; elle est un de trois romanischen Kaiserdome avec ceux de Mayence et de Spire. Pour les Juifs, Worms est aussi connu comme un des anciens centres de la culture ashkénaze en Allemagne. Ville au passé prestigieux, Worms fut, avec Spire et Mayence, une résidence impériale des bords du Rhin. Worms aurait été la capitale des Burgondes. En 1074, la ville obtient une exemption des droits de douane et devient ainsi une ville libre d’Empire. En 1096, se déroule dans la ville un pogrom anti-juif mené par les croisés d’Emich de Flonheim. Après s’être réfugiés auprès de l’évêque, 800 juifs sont massacrés et certains sont obligés de se convertir au christianisme. Une diète d’Empire, réunie par Henri IV, a lieu à Worms en 1076 et proclame la déchéance du pape Grégoire VII. Une alliance défensive entre Philippe de Souabe et Philippe Auguste est signée à Worms en 1198. En 1122, y est signé un concordat qui met fin à la querelle des Investitures. En 1495, une nouvelle diète y a lieu, convoquée cette fois Maximilien, au cours de laquelle l’impôt d’Empire est introduit. Martin Luther y est convoqué par l’empereur Charles Quint, le 17 avril 1521, au cours d’une nouvelle diète.

[5] Venise est une ville portuaire du nord-est de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s’étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au large de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cette particularité, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel

[6] L’université de Padoue est une université italienne dont le siège est à Padoue. L’université de Padoue est une des plus anciennes universités du monde. Elle a été fondée le 29 septembre 1222 par des professeurs et des étudiants ayant fui l’université de Bologne, du fait de l’atteinte aux libertés universitaires et aux privilèges qui avaient pourtant été garantis aux enseignants et à leurs élèves. L’université de Padoue fut créé en réponse à un besoin, induit par des conditions sociales et culturelles spécifiques, contrairement à la plupart des universités qui doivent leur fondation à une charte avec le pape. Elle s’installe en 1493 dans le Palazzo Bo, ce qui lui donnera son surnom de « il Bô »

[7] Bâle est une ville de Suisse. C’est la 3ème ville la plus peuplée après Zürich et Genève, et le chef-lieu du canton de Bâle-Ville. Le 13 juillet 1501 représente une date historique puisque Bâle décide d’entrer dans l’alliance des Confédérés, en raison de sa situation limitrophe très exposée. Les délégués suisses sont accueillis par la formule : Soyer les bienvenus à Bâle, sur territoire suisse. Contre l’engagement de neutralité en cas de conflit contre les Confédérés, Bâle reçoit une place à part parmi les autres cantons. La ville peut ainsi jouir pendant des siècles d’une tangible évolution. En 1504 commence la construction de l’hôtel de ville (Rathaus), sis sur la place du Marché (Marktplatz), au centre-ville, et siège actuel du gouvernement de Bâle-Ville. La situation politique évolue. Le 12 mars 1521, les statuts du Conseil sont révisés. L’évêque est écarté de la nomination des autorités urbaines. C’est ainsi la fin de son pouvoir temporel dans la cité. Le dernier évêque fut Christoph von Utenheim. En 1585, paiement de 200 000 florins à l’évêque en échange de sa renonciation à l’ensemble de ses droits sur la ville.

[8] Sélestat est une commune française, dans le département du Bas-Rhin, en Alsace. Sélestat est mentionnée pour la première fois au 8ème siècle. Ville libre du Saint-Empire, membre de la Décapole, Sélestat connaît un développement très rapide à la fin du Moyen Âge et au cours de la Renaissance. Elle devient d’ailleurs un foyer de l’humanisme. C’est alors la troisième ville alsacienne, dotée d’un port sur l’Ill et d’une ceinture de remparts. Elle souffre néanmoins des troubles liés à la Réforme, de la guerre des Paysans puis de la guerre de Trente Ans, à la suite de laquelle elle devient française

[9] La patristique est la discipline qui traite de la vie, de l’œuvre et de la doctrine des Pères de l’Église dans le christianisme primitif. Elle s’intéresse à l’ensemble de leurs écrits en matière de théologie, y compris leurs controverses avec les hérétiques ou encore leurs textes liturgiques. La littérature patristique comprend de nombreux genres littéraires (commentaires, homélies, scolies, catenae, etc.) qui se fondent essentiellement sur la Bible, l’« autorité suprême » étudiée dans son sens littéral et historique mais surtout dans son sens spirituel, appelé allégorique. Elle s’appuie également sur l’analyse linguistique et va de pair avec l’histoire du christianisme et de ses dogmes.

[10] Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse, Jean Chrysostome ; également le De natura hominis de Némésios d’Émèse, alors attribué à Grégoire de Nysse