Elle est une des épouses du roi Thoutmôsis IV et lui donne plusieurs enfants dont un fils, qui allait devenir son successeur,Amenhotep III.
On ne connaît donc rien de certain concernant les origines de cette reine. Beaucoup de spécialistes avancent que Moutemouia assuma la régence d’Amenhotep III lorsqu’il monta sur le trône à l’âge de 10/12 ans. Il faut toutefois souligner que là aussi jusqu’à aujourd’hui aucune preuve tangible d’une telle régence n’existe. Tout au plus peut-on voir dans son action l’assistance d’une mère à son jeune fils, alors qu’il vient de monter sur le trône d’Horus.
On possède un certain nombre de représentations de la reine. Toutes remontent au règne de son fils Amenhotep qui une fois couronné s’attacha tout particulièrement à mettre en exergue le rôle de sa mère.
Il l’a fait notamment représenter dans le temple de Louxor [1], dans des scènes décrivant sa naissance divine. On y voit notamment une scène de théogamie [2] où la reine est visitée par le dieu Amon qui s’unit à elle, puis dans la scène suivante la reine enceinte est conduite par des déesses vers le lieu de son accouchement où assistée par d’autres divinités elle donne naissance à Amenhotep ainsi qu’à son ka qui sont affermis par le dieu Khnoum avant d’être présentés à Amon, consacrant ainsi la destinée extraordinaire du fils de la reine.
Une statue, découverte dans le temple de Mout à Karnak [3] et conservée maintenant au British Museum, pourrait être un témoin de cette consécration. Il s’agit d’un véritable rébus en trois dimensions.
Tout comme sa belle-fille, la reine Tiyi, Moutemouia apparaît sur les colosses de Memnon [4] érigés par Amenhotep III. La reine y apparaît en ronde-bosse, à la droite de son royal fils sur chacun des colosses le représentant. Ces groupes statuaires encadraient autrefois l’entrée monumentale du temple des millions d’années d’Amenhotep.
En revanche et curieusement on n’a pas encore retrouvé de représentation de Moutemouia dans le nord du pays. Il est pourtant certain qu’elle y demeura en compagnie de son époux et de son fils. Il faut probablement y voir davantage le résultat de l’état de ruine des sites de la Basse Égypte [5], plutôt qu’un acte volontaire
S’il est certain qu’elle porta de nombreux titres, dont celui de grande épouse royale, ce ne fut qu’à la mort de Thoutmôsis IV qu’elle accéda à une place éminente en tant que mère du souverain régnant. Auparavant, sous le règne de Thoutmôsis, le titre de grande épouse royale avait été porté par deux autres de ses épouses, Néfertari et Iaret .
On ignore la date de sa mort, mais elle dut survivre longuement durant le règne de son fils, comme en atteste sa présence sur les colosses de Memnon. Elle fut certainement enterrée à Thèbes [6].