Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Amon

vendredi 29 avril 2022, par ljallamion

Amon

Divinité du panthéon égyptien et du panthéon berbère

Avec sa parèdre [1] Amemet , il fait partie des entités divines de l’Ogdoade d’Hermopolis [2].

Sous la forme d’une oie, l’un de ses animaux symboliques, il pondit l’œuf primordial d’où sortit la vie.

Sous la forme d’un serpent, il fertilisa l’œuf cosmique façonné dans les Eaux primordiales. Les textes des pyramides le mentionnent parmi les divinités protectrices du roi défunt et, au Moyen Empire [3], il prend une place prépondérante dans la région de Thèbes [4], où il finit par supplanter Montou . Les théologiens thébains lui assignent une nouvelle parèdre, Mout , et un fils, le dieu lunaire Khonsou , avec lesquels il forme la triade thébaine.

Comme l’indique son nom, il n’est pas représentable. C’est pourquoi on le représente comme le pharaon, mais coiffé d’une couronne à mortier surmontée de deux hautes plumes verticales et les chairs peintes en bleu. On le représente également la peau brune, ou plus rarement noire, d’où son assimilation à Min , le dieu de Coptos [5].

D’abord dieu local de Thèbes, l’accession de la XIème dynastie d’origine thébaine et plus particulièrement des Amenemhat [6] de la XIIème dynastie fera de lui le roi des dieux.

Pendant la XVIIIème dynastie, Amon devient la divinité nationale par excellence, l’unificateur de l’Égypte qui a permis la victoire d’ Ahmôsis 1er sur les envahisseurs Hyksôs [7]. Il est alors associé à Rê, dieu Soleil d’Héliopolis, et devient le dieu cosmique Amon-Rê.

À côté de cet Amon dynastique, inaccessible au commun des mortels, il existe un Amon ressenti comme moins distant et prêtant une oreille attentive aux pauvres, aux malades et aux femmes enceintes, qui peuvent l’approcher lors des grandes festivités religieuses dont la fête d’Opet [8] qui voyait la procession des barques sacrés de la triade thébaine de Karnak [9] à Louxor [10].

C’est à l’époque archaïque grecque que l’Amon égyptien est assimilé à la divinité grecque Zeus. Ce sont les Cyrénéens [11] qui le feront connaître au monde grec en tant que Ammon-Zeus. Son sanctuaire oraculaire à l’oasis de Siwa [12], est le troisième en importance après Delphes consacré à Apollon et Dodone [13] consacré à Zeus.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Roland Harari et Gilles Lambert, Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens, Le Grand Livre du Mois,‎ 2002

Notes

[1] Parèdre est un nom ou adjectif signifiant littéralement « assis près », « qui est assis à côté de ». Il s’emploie pour qualifier une divinité souvent inférieure en prérogative, habituellement associée dans le culte à un dieu ou une déesse plus influent. Cependant, l’usage général tend à appeler parèdre le ou la consort d’une déité, qui peut lui être égale ou complémentaire.

[2] L’Ogdoade d’Hermopolis est l’ensemble formé par les 8 génies d’Hermopolis qui ont jailli des flots glacés : le Noun, océan primordial qui précède l’existence du monde selon les égyptiens. Inclus initialement dans ce non-monde, informe et désincarné, ils finirent par former la volonté de création initiale qui donnera la première étincelle de vie. Ils se sont alors regroupés en quatre couples formés chacun d’un dieu et de son pendant féminin, et sont la personnification des éléments du chaos qui ont précédé la création. Heh et Hehet, l’infinité spatiale, Kekou et Kekout, les ténèbres profondes, Noun et Nounet, le couple de l’eau initiale et Amon et Amonet, ce qui est caché. Les quatre entités masculines ont des têtes de grenouilles et les féminines des têtes de serpents. Tous sont chaussés de têtes de chiens.

[3] Le Moyen Empire est une période de l’histoire de l’Égypte antique qui suit la Première Période intermédiaire, et précède la Deuxième Période intermédiaire. Le Moyen Empire couvre une période allant des environs de 2033 à 1786 avant notre ère et a connu deux ou trois dynasties :

-  la fin de la XIème dynastie (2106 à 1963) : ce n’est que sous Montouhotep II, vers 2033, lorsque le pays est réunifié, qu’on considère que la première période intermédiaire prend fin et qu’ainsi débute le Moyen Empire ;
-  la XIIe dynastie (1963 à 1786) : âge d’or du Moyen Empire

-  le début de la XIIIe dynastie : parfois entièrement considérée comme faisant partie de la Deuxième Période intermédiaire, le début de la dynastie semble gouverner une Égypte unifiée, même si la succession des rois est floue et rapide.

C’est une période de prospérité. La capitale principale est d’abord située à Thèbes, d’où sont originaires les rois de la XIème dynastie, puis à Itchtaouy au sud de Memphis.

[4] Thèbes (aujourd’hui Louxor) est le nom grec de la ville d’Égypte antique Ouaset (« Le sceptre » ou « La Puissante »), appartenant au quatrième nome de Haute Égypte. D’abord obscure capitale de province, elle prend une importance nationale à partir de la XIème dynastie. Elle est en effet la ville d’origine des dynastes de la famille des Antef, qui fondent la XIème dynastie avec Montouhotep 1er et Montouhotep II, liquidateurs de la Première Période Intermédiaire et rassembleurs des Deux Terres, c’est-à-dire de la Haute Égypte et de la Basse Égypte.

[5] Coptos est la capitale du 5ème nome de Haute Égypte, le nome « des Deux Divinités (ou Faucons) ». Elle est située sur la rive droite du Nil, juste en face de l’ancienne ville de Nagada, dans la gouvernorat de Qena, à environ 40 km de Thèbes, au bord de la piste qui conduit au Ouadi Hammamat. Coptos était également un important établissement mentionné dans la littérature ancienne comme un port d’importation d’éléphants d’Afrique, qui étaient dressés pour la guerre. C’était une ville importante du point de vue administratif, religieux et commercial. Elle était également la base logistique des mines du désert avoisinant, notamment Mons Claudianus, d’où était extrait du granite, et Mons Porphyrius, d’où venait le porphyre, pendant les 1ère et 2ème dynasties ainsi que sous l’empire romain.

[6] Amenemhat est un prénom de l’Égypte antique, signifiant littéralement « Amon est devant = sous la responsabilité d’Amon ». Il est porté par quatre pharaons de la XIIème dynastie et au moins trois pharaons de la XIIIème dynastie au Moyen Empire. Porté par le fondateur de la XIIème dynastie, Amenemhat 1er, il est aussi celui de plusieurs autres pharaons de cette lignée, dont le grand Amenemhat III. Le nom Amenemhat entrait dans la composition de la titulature royale en tant que nom de Sa-Rê ou nomen.

[7] Les Hyksôs formaient autrefois un groupe pluriethnique vivant dans l’Asie de l’ouest. Selon l’historiographie officielle du Nouvel Empire, relayée ensuite par Manéthon, ces étrangers comme semble l’indiquer leur nom égyptien arrivèrent à l’est du delta du Nil au cours de la Deuxième Période intermédiaire. Toujours selon cette version officielle, ils chassèrent les dirigeants de la XIVème dynastie, qui siégeaient à Avaris, et fondèrent les XVème et XVIème dynasties d’Égypte entre le 18ème siècle av. jc et le 16ème siècle av. jc selon les chronologies envisagées, régnant sur la Basse et la Moyenne Égypte durant plus d’un siècle.

[8] La « belle fête d’Opet » (heb nefer en Ipet), au cours de laquelle l’Amon-Rê de Karnak, accompagné de son épouse Mout et de leur fils Khonsou, sont porté en procession à Louxor, où il prend la forme d’Amon-Min, est l’une des fêtes religieuses les plus somptueuses de l’Égypte pharaonique. Elle est célébrée tous les ans au mois de Paophi, 2e mois de la saison akhet. Attestée à partir du règne d’Hatchepsout, elle se maintient jusqu’à la XXVème dynastie. À l’origine, les festivités duraient 11 jours, mais finirent par s’étaler sur près d’un mois sous les Ramessides.

[9] Le complexe religieux de Karnak abusivement appelé temple de Karnak ou tout simplement Karnak comprend un vaste ensemble de ruines de temples, chapelles, pylônes, et d’autres bâtiments situés au nord de Thèbes, aujourd’hui la ville de Louxor, en Égypte, sur la rive droite du Nil. Le complexe de Karnak, reconstruit et développé pendant plus de 2 000 ans par les pharaons successifs, de Sésostris 1er au Moyen Empire à l’époque ptolémaïque, s’étend sur plus de deux km², et est composé de trois enceintes. Il est le plus grand complexe religieux de toute l’Antiquité. Temple le plus important de la XVIIIème dynastie, il était consacré à la triade thébaine avec à sa tête le dieu Amon-Rê. Le complexe était relié au temple de Louxor par une allée de sphinx de près de trois kilomètres de long.

[10] Thèbes (aujourd’hui Louxor) est le nom grec de la ville d’Égypte antique Ouaset (« Le sceptre » ou « La Puissante »), appartenant au quatrième nome de Haute Égypte. D’abord obscure capitale de province, elle prend une importance nationale à partir de la XIème dynastie. Elle est en effet la ville d’origine des dynastes de la famille des Antef, qui fondent la XIème dynastie avec Montouhotep 1er et Montouhotep II, liquidateurs de la Première Période Intermédiaire et rassembleurs des Deux Terres, c’est-à-dire de la Haute Égypte et de la Basse Égypte.

[11] Cyrène, l’ancienne ville grecque (en Libye actuelle), est la plus ancienne et la plus importante des cinq colonies grecques dans la région et lui donne son nom de Cyrénaïque, qui est encore utilisé aujourd’hui. Ancien évêché, elle se situe dans la vallée de Djebel Akhdar.

[12] Siwa est une oasis de l’ouest de l’Égypte, proche de la frontière libyenne et à 560 km du Caire. Elle est la plus septentrionale des oasis égyptiennes s’abreuvant sur les nappes souterraines, à 300 km des côtes méditerranéennes de Marsa Matrouh. On la sait occupée depuis la haute Antiquité (sans être certain de la continuité de cette occupation). Aujourd’hui, la langue berbère y est parlée sous sa forme dialectale le siwi, (jlan en isiwan), comportant un taux d’arabisation linguistique d’environ 40 %.

[13] Dodone est un sanctuaire oraculaire dédié à Zeus et à la Déesse-Mère, révérée sous le nom de Dioné. Les prêtres et les prêtresses du bosquet sacré interprétaient le bruissement des feuilles de chêne sous le vent. Il est situé en Épire sur les pentes du mont Tomaros au sud du lac Pamvotida, à 22 km au sud de Ioannina. C’est le plus vieil oracle grec, d’après Hérodote, remontant peut-être au 2ème millénaire av. jc, et l’un des plus célèbres avec ceux de Delphes et d’Ammon. Étant très à l’écart de la Grèce des cités (Thèbes, Athènes, Sparte, etc.), il pâtit du développement de l’oracle de Delphes à l’époque classique mais reste néanmoins important jusqu’à l’époque romaine.