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Babowaï

samedi 24 juin 2023, par lucien jallamion

Babowaï

Catholicos de l’Église de l’Orient de 457 à 484

Ancien mazdéen [1] converti au christianisme, il fut en butte à l’hostilité du roi Péroz 1er et du clergé des Mages [2], et passa une partie de son pontificat en prison.

Il fut d’autre part en conflit avec l’évêque Barsauma de Nisibe [3], qui, lui, entretenait semble-t-il de bonnes relations avec le roi Péroz.

Barsauma et ses partisans tentèrent de le déposer lors du concile de Beth Lapat [4] en 484, et il répondit en les excommuniant. Peu après, pendant une vague de persécutions anti-chrétiennes ordonnée par Péroz, il fut compromis par une lettre qu’il adressa à l’empereur byzantin [5] Zénon pour lui demander d’intervenir auprès de Péroz, et dans laquelle il comparait le roi perse à Nabuchodonosor, cette lettre aurait été interceptée et envoyée à Péroz par Barsauma et ses partisans.

Babowaï fut condamné à être suspendu par le doigt portant l’anneau par lequel il avait scellé la lettre, et on le laissa mourir dans cette position. Ensuite, Barsauma et ses partisans revinrent sur les accusations qu’ils avaient portées contre Babowaï. Son successeur fut Acace de Séleucie.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Babowaï/ Portail des chrétiens d’Orient/ Catégories  : Patriarche de l’Église de l’Orient

Notes

[1] Le mazdéisme est une religion iranienne qui doit son nom à son dieu principal, Ahura Mazda. Le livre sacré du mazdéisme est l’Avesta.

[2] Un mage (du persan magis) désigne à l’origine un disciple de Zarathoustra. Par extension, le terme est également utilisé comme synonyme de « magicien ».

[3] ville située aux confins des empires romain et perse, passée plusieurs fois de l’une à l’autre domination, située aujourd’hui dans le sud-est de la Turquie

[4] Le concile de Beth Lapat (aujourd’hui Gundishapur, en Iran) est un concile de l’Église de l’Orient qui eut lieu en 484. Barsauma, métropolite de Nisibe, qui le présidait, y fit prononcer la déposition du catholicos Babowaï, qui répondit en excommuniant les participants. Ce concile adopta la théologie de Théodore de Mopsueste, inspiratrice du nestorianisme, comme doctrine officielle de l’Église de l’Orient, en rupture avec toutes les Églises de l’Empire byzantin. La conséquence en fut une séparation effective de l’Église de l’Orient de l’Église byzantine, dans l’objectif politique de plaire aux rois perses, alors zoroastriens. On y désapprouva aussi le célibat du clergé, qui allait à l’encontre des coutumes persanes de l’époque. Ce concile n’empêcha d’ailleurs pas une nouvelle persécution anti-chrétienne qui eut lieu peu après. Quelques participants rejoignirent le monophysisme, et, dans le synode de 544 réuni par le catholicos Mar Aba 1er, certaines décisions, notamment l’autorisation du mariage des évêques, furent annulées.

[5] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.