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Vard Mamikonian

dimanche 28 mai 2023, par ljallamion

Vard Mamikonian (vers 450-508/514)

Marzpan de l’Arménie pour le Grand-roi sassanide de vers 505/510 et 509/514

Emblème de la famille des MamikonianTroisième fils de Hmayeak Mamikonian et de Dzoyk, une fille de Vram ou Vasak Arçrouni [1] et le frère cadet de Vahan 1er Mamikonian.

Il est otage des Perses [2] durant sa jeunesse. Son frère Vahan le fait sparapet [3] lorsqu’il devient lui-même marzpan [4] en 485.

Après la mort de leur frère puiné Vasak en 487, il succède à son frère aîné Vahan Mamikonian comme marzpan.

Vard aurait été relevé de ses fonctions 4 ans plus tard et déporté en Perse par ordre du Grand-roi sassanide [5] qui le soupçonne, peut-être à la suite de calomnies de nakharark [6], d’entretenir des relations avec l’Empire byzantin [7].

Vard est remplacé par un marzpan perse, ce qui met fin à l’éphémère autonomie arménienne en place depuis 25 ans. Le roi Kavadh 1er, soucieux de maintenir la paix, maintient toutefois la liberté religieuse en Arménie

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, 2007 (1re éd. 1982), 991 p. (ISBN 978-2-7089-6874-5).

Notes

[1] Les Arçrouni , Artsrouni ou Ardzrouni sont les membres d’une famille de la noblesse arménienne, qui prend de l’importance au 8ème siècle avant d’accéder à la royauté au Vaspourakan de 908 à 1021.

[2] L’Empire perse désigne une série d’États qui se sont développés à partir de l’actuel Iran, dont le centre politique et culturel s’est trouvé dans ce qui est convenu d’appeler la Perse, et qui s’étendirent à partir de là, depuis la Thrace au nord-ouest à l’Inde au sud-est et depuis l’Égypte au sud-ouest à l’Asie centrale au nord-est. Perse est un exonyme tiré de l’iranien Pārs ou Fārs désignant la région du centre-sud de l’actuel Iran. L’apogée de la Perse antique est représenté par l’empire achéménide, dont les souverains Darius 1er et Xerxès 1er sont les plus connus.

[3] généralissime

[4] gouverneur

[5] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[6] Le nakharar est un satrape héréditaire en Arménie. Ce titre est de premier ordre au sein de la noblesse arménienne antique et médiévale. Durant cette période, l’Arménie est divisée en larges domaines, propriétés d’une famille noble et gouvernés par l’un de ses membres, auquel les titres nahapet (« chef de famille ») ou tanuter (« maître de maison ») sont donnés. Les autres membres d’une famille de nakharar gouvernent à leur tour des portions plus petites du domaine familial. Les ’nakharark’ jouissant d’une grande autorité sont reconnus comme ishkhans (princes).

[7] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.