Né dans un petit village proche de Bologne [1], en Italie. Il y reçoit une formation aux côtés de Francesco Squarcione dans l’atelier du peintre et orfèvre Francesco Raibolini dit Francesco Francia . Sa première production datée, achevée en 1505, illustre l’histoire de Pyrame et Thisbé [2]. Son biographe Giorgio Vasari écrit que Marcantonio montre rapidement plus d’aptitudes que Francia, et commence à concevoir et produire des ceintures, entre autres ouvrages, en niello [3].
Marcantonio commence alors à développer de meilleures techniques pour graver de la vaisselle, aptes à la reproduction en utilisant une presse à impression. Bien que des méthodes rudimentaires de préparation des plats en série aient été utilisées par les ateliers de Vénétie [4], d’Émilie-Romagne [5], de Toscane [6], et de Lombardie [7], elles n’étaient pas capables de la complexité désirée par Marcantonio dans son travail.
De 1505 à 1511, Marcantonio grave environ 80 pièces, affichant une grande variété de thèmes, avec beaucoup de références à la mythologie païenne et d’autres illustrant des histoires et idéaux chrétiens. Ces gravures démontrent clairement l’effet de la formation de Francia, tempérée par la technique, particulièrement dans l’arrière-plan des paysages, contenant des motifs issus d’artistes allemands.
Essayant de tirer profit de son talent dans la copie, Marcantonio déménage à Venise [8] et crée 69 contrefaçons en cuivre de gravures sur bois originalement faites par Albrecht Dürer : il n’hésite pas en effet à signer avec le monogramme du maître allemand.
Vers 1510, Marcantonio voyage à Rome et entre dans le cercle des artistes entourant Raphaël. Cette influence commence à se révéler dans les gravures intitulées “Les Grimpeurs”, dans lesquelles il reproduit une partie de“ la Bataille de Cascina” deMichel-Ange. Selon Giorgio Vasari, dans son recueil biographique “Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes”, Raphaël décide de former Marcantonio après avoir vu une copie de “sa Lucrèce”.
Il travaille à partir des dessins préparatoires de Raphaël, dont la facture diffère des ébauches préalables à la peinture.
Les deux créent ainsi une imprimerie, sous la charge du coloriste de Raphaël, Il Baveria. Grâce à son succès, l’établissement se transforme bientôt en une école de gravure dirigée par Marcantonio. On compte parmi ses élèves les plus brillants Marco Dente dit Marco da Ravenna , et Agostino dei Musi dit Agostino Veneziano .
Par ailleurs, la gravure la plus réputée de Rembrandt, “La Pièce aux cent florins”, porte ce nom après que Rembrandt aurait échangé cette œuvre contre une série de gravures de Marcantonio estimées par un marchand romain à cent florins
Marcantonio et ses élèves continuent à faire des gravures basées sur le travail de Raphaël, même après sa mort en 1520.
Vers 1524, Marcantonio est brièvement emprisonné sur l’ordre du pape Clément VII pour avoir produit des gravures érotiques, telles que “l’ensemble d’I Modi”, d’après des dessins de Giulio Romano, le tout accompagné des sonnets de L’Arétin .
Pendant le sac de Rome en 1527, il est contraint par les Espagnols à payer une lourde rançon puis il s’enfuit dans la pauvreté.
Grâce à ses gravures, il contribua à la diffusion de la renaissance italienne en particulier en Espagne. C’est ainsi que le peintre Juan Soreda lui emprunte la figure de la Vierge sur le Calvaire dans un des panneaux du retable commandé en 1507 pour l’église de Luzón [9], et actuellement conservés dans l’église de Torremocha del Pinar [10] dans la même province.