Sa famille était originaire d’Eytas en Hongrie où ses ancêtres avaient vécu en paysans éleveurs ou pasteurs de boeufs et de chevaux. Son grand-père Antoine était allé s’établir à Gyula, ville voisine, et s’était mis en apprentissage chez un orfèvre. Son père, Albrecht Dürer le Vieux, avait suivi la même vocation et, après avoir travaillé de son état chez plusieurs maîtres des Pays-Bas, il était venu, en 1455, s’établir à Nuremberg, l’un des foyers les plus intenses de l’art allemand à cette époque, et l’orfèvre Jérôme Holper, personnage important dans sa corporation, n’avait pas tardé à l’employer. Le petit Albrecht était le troisième enfant du ménage (qui en eut dix-huit) et fut élevé, comme il le rapporte dans la chronique de famille qu’il nous a laissée, dans les principes de la plus austère piété.
Il suivit les cours de l’école, puis il entra dans l’atelier paternel pour y apprendre le métier d’orfèvre ; mais une inclination précoce et irrésistible le poussait vers la peinture. C’est d’abord son propre portrait dessiné par lui-même à la pointe d’argent en 1484, conservé à l’Albertine de Vienne. C’est ensuite un dessin à la plume de 1485 appartenant aujourd’hui au Cabinet des estampes et dessins du musée de Berlin et qui représente la Vierge assise sur un trône, tenant l’enfant nu contre sa poitrine et entourée de deux anges musiciens. Les influences des écoles rhénanes et des Pays-Bas y sont très sensibles.
Son père avait d’abord résisté au désir du jeune artiste ; il lui accorda enfin l’autorisation souhaitée et, le 30 novembre 1486, Albrecht Dürer entrait en apprentissage chez Michel Wolgemuth, qui travaillait comme graveur pour le célèbre imprimeur Antoine Koburger, parrain du petit Albrecht. L’élève ne demandait qu’à profiter des leçons de son maître, et il apprit de lui tout ce que le brave artiste pouvait lui transmettre de son métier de peintre et de graveur.
Après avoir effectué son tour de compagnon à travers la France et l’Allemagne, il séjourne à deux reprises à Venise qui le marqua profondément. Puis, comme son jeune frère, Hans, il devint peintre à la cour de Sigismond 1er.
Contemporain de l’Empereur Maximilien de Habsbourg, il en a fait son portrait. En 1512, il reçoit une pension de l’empereur Maximilien avec titres de noblesse en devenant le peintre de la cour. À sa mort, il entre au service de Charles Quint.
En 1526, il peint Les quatre apôtres. Il a aussi écrit des livres tels que : Les Règles de la Peinture ou le Traité des proportions.