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L’histoire pour le plaisir

Amenhotep II

lundi 14 novembre 2022, par lucien jallamion

Amenhotep II

Septième roi de la XVIIIème dynastie aux alentours de 1428/1427 à 1401/1400 av. notre ère

Fils de la grande épouse royale Mérytrê-Hatchepsout et de Thoutmôsis III , il succéda à son père après une probable corégence de 2 ou de 3 ans. Manéthon l’appelle “Misphragmuthôsis”.

Monté sur le trône à l’âge de 18 ans, il sut maintenir l’intégrité de l’empire par une politique d’une extrême brutalité.

Si l’on en croit la stèle du Sphinx à Gizeh [1], il était doué d’une force physique extraordinaire, il aurait transpercé de ses flèches 4 cibles en cuivre d’un palme [2] d’épaisseur,

En l’an 3 ou 7 de son règne, Amenhotep II entreprit sa première campagne dans la région de Takhsy [3]. Il arriva sur les bords de l’Oronte [4], qu’il franchit à gué. Puis il redescendit vers le sud et atteignit Niy et Qadesh [5], dont les princes firent acte d’allégeance. Après un raid contre Khashabou [6], où le roi en personne fit prisonniers 16 Maryannou [7], l’armée victorieuse retourna à Memphis [8]. Les corps de 6 princes ennemis que le roi avait abattus à coups de massue furent exhibés à Thèbes [9] ; un 7ème cadavre fut attaché au mur d’enceinte de Napata [10].

En l’an 9, le 25ème jour du 3ème mois de la saison akhet [11], le roi retourna en Palestine [12], sans doute d’urgence, car la campagne se déroula à un moment où la présence des hommes était nécessaire pour les travaux des champs.

Il attaqua la ville de Yehem [13], prit Anaharta [14] qu’il pilla et arriva à Megiddo [15] dont il remplaça le prince par un de ses fidèles.

Les rois du Mitanni [16], du Hatti [17] et de Babylone [18], quand ils eurent connaissance de son triomphe, lui firent présent de tous les produits de leur pays.

Bien que les conditions de vie des classes populaires nous échappent pour l’essentiel, l’Égypte d’Amenhotep II donne une impression de prospérité, due en grande partie aux livraisons des pays tributaires, et à une main-d’œuvre que fournissaient les nombreux prisonniers de guerre. L’appareil administratif, bien rodé, était dirigé par des fonctionnaires dévoués, amis d’enfance du roi ou compagnons d’armes.

À la différence de Thoutmôsis III, Amenhotep II n’était guère un roi bâtisseur. En effet, une part considérable de son œuvre architecturale consistait à achever les sanctuaires de son prédécesseur, notamment à Amada, à Éléphantine [19] et à El Kab [20]. À Karnak [21], il se fit représenter sur la face sud du 8ème pylône dans l’attitude rituelle de pharaon tuant des captifs étrangers.

À sa mort, la couronne échut à son fils Thoutmôsis IV , né de la dame Tiâa

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Amenhotep II/ Portail de l’Égypte antique/ Catégories : Pharaon/ XVIIIe dynastie égyptienne

Notes

[1] Le sphinx de Gizeh est la statue thérianthrope qui se dresse devant les grandes pyramides du plateau de Gizeh, en Basse-Égypte. Sculpture monumentale monolithique la plus grande du monde avec 73,5 mètres de longueur, 14 mètres de largeur et 20,22 mètres de hauteur, elle représente un sphinx couchant. Réalisée vers 2500 av. jc, elle est attribuée à l’un des pharaons de la IVème dynastie (Khéops ou Khéphren).

[2] environ 7 cm

[3] La localisation de cette région est incertaine. D’après A. H. Gardiner, Takhsy serait situé à faible distance de Qadesh

[4] L’Oronte ou l’Assi est un fleuve du Proche-Orient. Il prend sa source au centre du Liban, traverse la Syrie occidentale et se jette dans la Méditerranée près du port de Samandağ, dans la région du Hatay, au sud-est de la Turquie (région revendiquée par la Syrie). Il est long de 571 km et son débit naturel (au nord de la plaine de la Bekaa) est de 420 millions de m3/an (1 100 millions de m3/an au niveau de son embouchure).

[5] Qadesh ou Kadesh est une ville de la Syrie antique. Elle correspond au site actuel de Tell Nebi Mend, situé à 24 km au sud-ouest d’Homs, en amont du lac Qattina ou lac de Homs, sur la rive ouest de l’Oronte à proximité de la frontière libanaise. Elle fut le lieu de batailles dont la plus célèbre, qui eut lieu au début du 13ème siècle avant notre ère, opposa deux grandes puissances de l’époque : les armées de l’empire hittite menées par Muwatalli II et de l’Égypte menées par Ramsès II.

[6] situé près de la côte entre le mont Carmel et Jaffa

[7] des soldats d’élite, conducteurs de char

[8] Memphis est à l’origine le nom de Memphis, princesse de la mythologie grecque, qui aurait fondé une ville en Égypte à laquelle elle aurait donné son nom. Memphis était la capitale du premier nome de Basse Égypte, le nome de la Muraille blanche. Ses vestiges se situent près des villes de Mit-Rahineh et d’Helwan, au sud du Caire.

[9] Thèbes (aujourd’hui Louxor) est le nom grec de la ville d’Égypte antique Ouaset (« Le sceptre » ou « La Puissante »), appartenant au quatrième nome de Haute Égypte. D’abord obscure capitale de province, elle prend une importance nationale à partir de la XIème dynastie. Elle est en effet la ville d’origine des dynastes de la famille des Antef, qui fondent la XIème dynastie avec Montouhotep 1er et Montouhotep II, liquidateurs de la Première Période Intermédiaire et rassembleurs des Deux Terres, c’est-à-dire de la Haute Égypte et de la Basse Égypte.

[10] Napata est à la fois le nom d’un royaume antique d’Afrique et le nom de sa capitale. Son nom est attaché à la « deuxième période » du royaume de Koush. Situé en aval de la quatrième cataracte du Nil, les ruines de la ville antique sont situées au pied du Gebel Barkal, un promontoire rocheux qui domine la vallée et le fleuve et qui très tôt a été identifié comme une montagne sacrée dans laquelle résidait le dieu Amon lui-même.

[11] Dans l’Égypte antique, Akhet (ou Akhit) désignait la première saison du calendrier nilotique (basé sur la crue du Nil). Cette saison correspond à la période d’inondations et se déroule du 19 juillet au 15 novembre.

[12] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.

[13] Yemma, au sud du mont Carmel.

[14] l’Anaharath de la Bible, situé entre Nazareth et le lac Génésareth

[15] Megiddo est un des plus importants sites archéologiques d’Israël. Le tel de Megiddo est situé à environ 90 km au nord de Jérusalem et à 31 km au sud-est de la ville de Haïfa. Le tel domine la vallée de Jezreel au nord. Il est connu en arabe sous le nom de tell el-Moutesellim. L’ancienne ville de Megiddo a été construite sur un tertre qui se dresse maintenant, suite à l’empilement de nombreuses couches archéologiques, à presque 21 mètres au-dessus de la plaine.

[16] Mitanni (ou Mittani) était un royaume du Proche-Orient ancien dont le centre était situé au nord-est de la Syrie actuelle, dans le triangle du Khabur, à peu près entre le 17ème siècle et le 13ème siècle avant notre ère. Il était peuplé en majorité de Hourrites, peuple qui doit son nom actuel à la région appelée Hurri, qui semble recouvrir une grande partie de la Haute Mésopotamie. Son élite et sa dynastie régnante, bien que hourrites, préservent cependant des traits archaïques indo-aryens qui traduisent peut-être des origines de ce peuple. Le nom du royaume provient peut-être du nom d’un certain Maitta. Ses voisins l’appelaient de différentes façons : Naharina pour les Égyptiens, Hanigalbat pour les Assyriens, ou encore Subartu dans certains cas. À son apogée, le Mitanni domine un vaste espace allant de la mer Méditerranée jusqu’au Zagros, dominant alors de riches royaumes, notamment en Syrie (Alep, Ugarit, Karkemish, Qatna, etc.). Il rivalise avec les autres grandes puissances du Moyen-Orient de la période, les Égyptiens et les Hittites, avant que les conflits contre ces derniers et les Assyriens ne causent sa chute.

[17] Hatti est un terme géographique et ethnique concernant l’Anatolie antique, et qui peut avoir plusieurs sens : Au IIème millénaire av. jc, c’est avant tout une région de l’Anatolie centrale, autour de la ville de Hattusha. Ce terme désigne également le peuple non-indo-européen qui est le premier connu à peupler cette région dans les premiers siècles du IIème millénaire av. jc, les Hattis, et leur langue, le hatti. À partir du 17ème siècle av. jc, la région Hatti devient le centre du royaume dominé par l’ethnie hittite, qui la peuplent alors en majorité et prennent son nom. Ils sont désignés par les peuples voisins, tels les Égyptiens, les Babyloniens ou les Assyriens, comme étant les gens du pays Hatti, et leur royaume est le royaume du pays Hatti, d’où vient le terme contemporain de Hittite. Après la chute du royaume hittite au 12ème siècle av. jc, le terme Hatti subsiste et désigne la région du sud-est anatolien dans lesquels se constituent plusieurs royaumes dit « Néo-hittites », comme Karkemish, Karatepe, Tabal, etc. Ce terme se retrouve beaucoup dans les textes des rois assyriens de cette époque, qui conquièrent peu à peu chacun de ces royaumes du 9ème siècle à la fin du 7ème siècle av. jc. Le terme subsiste encore sous les Empires assyrien et babylonien pour désigner cette partie de l’Anatolie du sud-est ainsi que le nord de la Syrie.

[18] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.

[19] L’île Éléphantine est une île d’Égypte située sur le Nil, en face du centre-ville d’Assouan dont elle fait partie. Elle constitue une des nombreuses îles et rochers qui forment la première cataracte du Nil. Dans l’Égypte antique, l’île était une ville, capitale du premier nome de Haute Égypte, celui « du Pays de l’arc » ou « du Pays de Nubie » (tA-sty).

[20] El Kab est le nom arabe de la ville antique de Nekheb, en Égypte. Les Grecs, qui avaient identifié Nekhbet à leur déesse des accouchements Eileithyia, donnèrent à cette ville le nom de Eileithyias polis (Eileithyiapolis, littéralement, « la ville de Eileithyia », nom grec de la déesse Nekhbet). Elle se situait entre le Nil et le désert, à l’embouchure du ouâdi Hilal (ou wadi Hellal), à 90 km au sud de Thèbes, sur la rive droite du fleuve en face de Hiérakonpolis. Capitale du 3ème nome de Haute-Égypte, le nome « de la Forteresse » ou « le Rural » ou « les deux plumes (nxn) » elle resta une ville importante jusqu’à l’invasion arabe au 8ème siècle de notre ère. À cette occasion, elle fut presque totalement détruite.

[21] Le complexe religieux de Karnak abusivement appelé temple de Karnak ou tout simplement Karnak comprend un vaste ensemble de ruines de temples, chapelles, pylônes, et d’autres bâtiments situés au nord de Thèbes, aujourd’hui la ville de Louxor, en Égypte, sur la rive droite du Nil. Le complexe de Karnak, reconstruit et développé pendant plus de 2 000 ans par les pharaons successifs, de Sésostris 1er au Moyen Empire à l’époque ptolémaïque, s’étend sur plus de deux km², et est composé de trois enceintes. Il est le plus grand complexe religieux de toute l’Antiquité. Temple le plus important de la XVIIIème dynastie, il était consacré à la triade thébaine avec à sa tête le dieu Amon-Rê. Le complexe était relié au temple de Louxor par une allée de sphinx de près de trois kilomètres de long.