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L’histoire pour le plaisir

Proserpine

vendredi 11 novembre 2022, par lucien jallamion

Proserpine

Divinité romaine

Équivalente à Perséphone dans la mythologie grecque, elle est la fille de Cérès ou Déméter en grec et de Jupiter , Zeus en grec.

Malgré son enlèvement par Pluton et son statut de Reine des Enfers, Proserpine est aussi une déesse des saisons. En association avec les Mystères d’Éleusis [1], son mythe évoque le retour du printemps après l’hiver rigoureux et peu éclairé et recoupe celui de sa mère en tant que déesse de l’Agriculture et des Moissons.

La mythologie raconte qu’elle a été enlevée par Pluton, dieu des Enfers qui l’a ensuite épousée, alors qu’elle ramassait des fleurs en compagnie de ses amies. Alors qu’il s’apprêtait à repartir sur son char, la nymphe Cyané , compagne de Proserpine, tente de la retenir. Comme Pluton (Hadès en grec) est le frère de Jupiter et Proserpine sa fille, on déduit que Pluton enlève sa nièce. Cérès, apprenant la disparition de sa fille, serait partie à la recherche de celle-ci pendant 9 jours et 9 nuits.

Apprenant enfin le nom du coupable grâce à Apollon, elle cessera alors de s’occuper des cultures sur terre pour montrer son indignation. Un accord aurait été conclu avec Pluton afin que la jeune déesse puisse retourner avec sa famille certaines périodes de l’année. Ainsi, elle passe 6 mois aux Enfers, le chagrin de Cérès causant la mort des plantes sur la terre, puis 6 mois avec sa mère, la joie de celle-ci redonnant vie aux cultures. L’enlèvement de Proserpine peut donc être qualifié de mythe étiologique, à rapprocher du conte étiologique [2].

Selon une version moins courante, Proserpine ne pouvait être sauvée que si elle n’avait pas encore goûté à la nourriture des Enfers. Mais ayant consommé des pépins de grenade, elle dut y rester éternellement, sans pouvoir en sortir pendant la moitié de l’année comme dans la version la plus répandue. Certaines versions précisent que Pluton serait tombé amoureux d’elle car Vénus aurait demandé à son fils l’Amour de lui tirer une de ses flèches.

Elle apparaît encore dans le récit de la mythologie grecque Orphée et Eurydice, mais également dans le livre V des Métamorphoses d’Ovide [3].

La célébration de cette déesse est officialisée en 249 av. jc à Rome en même temps qu’un culte d’Hadès. Elle a lieu à Tarente [4] lors des jeux tarentins.

Cependant, c’est en Sicile [5] que son culte aurait été le plus important.

On apprend dans l’Énéide notamment que des génisses stériles lui sont sacrifiées, la stérilité, assimilée à l’absence de vie, étant mise en relation avec la mort. On l’associe également au rameau d’or : l’unique moyen de pénétrer aux Enfers en tant que vivant serait de lui en apporter un comme présent. De plus, on lui attribue la figure du serpent, le mot latin « proserpere » désignant le déplacement de cet animal.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Proserpine/ Portail de la mythologie romaine/ Catégories : Déesse romaine

Notes

[1] Dans la religion grecque antique, les Mystères d’Éleusis faisaient partie d’un culte à mystères, de nature ésotérique, effectué dans le temple de Déméter à Éleusis (à 20 km à l’ouest d’Athènes). Au cours de leur évolution, les mystères d’Éleusis se sont ouverts d’abord à tous les Grecs, puis à tout homme ou femme, libre ou esclave, parlant grec. L’initiation comportait plusieurs degrés. Ces mystères étaient traditionnellement consacrés non seulement à Déméter et à sa fille Perséphone, mais aussi à Pluton, c’est-à-dire aux divinités de la terre et des morts, ainsi qu’à Dionysos sous son nom favori d’Iacchos auquel il a été assimilé

[2] Un conte étiologique, ou récit étiologique, ou conte du pourquoi est une histoire, orale ou écrite, visant à donner une explication imagée à un phénomène ou une situation dont on ne connaît pas l’origine. Par exemple : pourquoi les chiens n’aiment-ils pas les chats ? Les contes étiologiques expliquent l’origine du monde, des paysages, de l’homme, des animaux, des plantes, etc. On en trouve de nombreux exemples dans la Bible ou dans les Métamorphoses d’Ovide. Aujourd’hui, les contes étiologiques sont souvent associés à la littérature enfantine. Les Histoires comme ça de Rudyard Kipling en sont l’exemple le plus connu.

[3] Les Métamorphoses (en latin Metamorphōseōn librī, « Livres des métamorphoses ») sont un long poème latin d’Ovide, dont la composition débute probablement en l’an 1. L’œuvre comprend quinze livres (près de douze mille vers) écrits en hexamètres dactyliques et regroupe plusieurs centaines de récits courts sur le thème des métamorphoses issus de la mythologie grecque et de la mythologie romaine, organisés selon une structure complexe et souvent imbriqués les uns dans les autres. La structure générale du poème suit une progression chronologique, depuis la création du monde jusqu’à l’époque où vit l’auteur, c’est-à-dire le règne de l’empereur Auguste. Fameux dès l’Antiquité, le poème devient un classique de la littérature latine traduit dans le monde entier et connaît une postérité abondante jusqu’à l’époque actuelle. Il a suscité de nombreux commentaires et analyses et a inspiré de nombreux artistes de l’Antiquité jusqu’à nos jours.

[4] Tarente est un port du sud de l’Italie construit sur le golfe de Tarente. La vieille ville, la città Vecchia, ou encore Borgo Antico, héritière de la colonie spartiate qui fut dans l’Antiquité l’une des cités les plus riches de la Grande Grèce, a été établie sur une île rectangulaire qui commande le chenal d’accès à la rade, appelée Mare Piccolo.

[5] Venise est une ville portuaire du nord-est de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s’étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au large de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cette particularité, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel