Équivalente à Perséphone dans la mythologie grecque, elle est la fille de Cérès ou Déméter en grec et de Jupiter , Zeus en grec.
Malgré son enlèvement par Pluton et son statut de Reine des Enfers, Proserpine est aussi une déesse des saisons. En association avec les Mystères d’Éleusis [1], son mythe évoque le retour du printemps après l’hiver rigoureux et peu éclairé et recoupe celui de sa mère en tant que déesse de l’Agriculture et des Moissons.
La mythologie raconte qu’elle a été enlevée par Pluton, dieu des Enfers qui l’a ensuite épousée, alors qu’elle ramassait des fleurs en compagnie de ses amies. Alors qu’il s’apprêtait à repartir sur son char, la nymphe Cyané , compagne de Proserpine, tente de la retenir. Comme Pluton (Hadès en grec) est le frère de Jupiter et Proserpine sa fille, on déduit que Pluton enlève sa nièce. Cérès, apprenant la disparition de sa fille, serait partie à la recherche de celle-ci pendant 9 jours et 9 nuits.
Apprenant enfin le nom du coupable grâce à Apollon, elle cessera alors de s’occuper des cultures sur terre pour montrer son indignation. Un accord aurait été conclu avec Pluton afin que la jeune déesse puisse retourner avec sa famille certaines périodes de l’année. Ainsi, elle passe 6 mois aux Enfers, le chagrin de Cérès causant la mort des plantes sur la terre, puis 6 mois avec sa mère, la joie de celle-ci redonnant vie aux cultures. L’enlèvement de Proserpine peut donc être qualifié de mythe étiologique, à rapprocher du conte étiologique [2].
Selon une version moins courante, Proserpine ne pouvait être sauvée que si elle n’avait pas encore goûté à la nourriture des Enfers. Mais ayant consommé des pépins de grenade, elle dut y rester éternellement, sans pouvoir en sortir pendant la moitié de l’année comme dans la version la plus répandue. Certaines versions précisent que Pluton serait tombé amoureux d’elle car Vénus aurait demandé à son fils l’Amour de lui tirer une de ses flèches.
Elle apparaît encore dans le récit de la mythologie grecque Orphée et Eurydice, mais également dans le livre V des Métamorphoses d’Ovide [3].
La célébration de cette déesse est officialisée en 249 av. jc à Rome en même temps qu’un culte d’Hadès. Elle a lieu à Tarente [4] lors des jeux tarentins.
Cependant, c’est en Sicile [5] que son culte aurait été le plus important.
On apprend dans l’Énéide notamment que des génisses stériles lui sont sacrifiées, la stérilité, assimilée à l’absence de vie, étant mise en relation avec la mort. On l’associe également au rameau d’or : l’unique moyen de pénétrer aux Enfers en tant que vivant serait de lui en apporter un comme présent. De plus, on lui attribue la figure du serpent, le mot latin « proserpere » désignant le déplacement de cet animal.