Elle connaît une interpretatio graeca [1] précoce et est assimilée à la déesse grecque Déméter.
Plusieurs descriptions des Ambarvales [2] font allusion à la déesse de la croissance. Enfin, avant la récolte, avait lieu un rituel centré sur l’offrande d’une truie connu sous le nom de “porca praecidanea”.
Le domaine de Cérès ne se limitait pas à assurer la croissance des végétaux mais touchait également la race humaine. Ainsi, les jeunes filles, soit en allant à la maison de leur époux ou après leur arrivée lui sacrifiaient. Les liens de Cérès avec le mariage se poursuivaient après les rites de noce. Ainsi, “la loi de Romulus” ordonnait au mari qui renvoyait son épouse pour une autre raison que les trois prévues par la loi devait donner la moitié de sa fortune à son épouse et l’autre moitié à Cérès-Déméter.
Selon Georges Dumézil , il est probable que Cérès en tant que déesse de la terre, et avant même son assimilation à Déméter, ait eu un caractère chthonien [3], qui fut par la suite dévolu à sa fille Perséphone. Après toute mort, une truie était sacrifiée à Cérès pour purifier la famille.
Outre le porc, la truie ou la laie, Cérès agréait aussi le bélier comme victime. Dans ses solennités, les guirlandes dont on faisait usage étaient de myrte ou de narcisse ; mais les fleurs étaient interdites, parce que c’était en cueillant des fleurs que Proserpine avait été enlevée par Pluton . Le pavot seul lui était consacré, non seulement parce qu’il croît au milieu des blés, mais aussi parce que Jupiter lui en fit manger pour lui procurer du sommeil, et par conséquent quelque trêve à sa douleur.
En Sicile [4], tous les ans, en commémoration du départ de Cérès pour ses longs voyages. Les insulaires, voisins du volcan Etna [5], couraient la nuit avec des flambeaux allumés et en poussant de grands cris.
Cérès récupère la mythologie de Déméter et fait partie des Olympiens. Fille de Saturne et de Ops/Rhéa , Cérès apprit aux hommes l’art de cultiver la terre, de semer, de récolter le blé, et d’en faire du pain, ce qui l’a fait regarder comme la déesse de l’agriculture, de la fertilité et des moissons.
Jupiter, son frère, épris de sa beauté, eut d’elle Proserpine [6]. Elle fut aussi aimée par Neptune , et, pour échapper à sa poursuite, elle se changea en jument.
Le dieu s’en aperçut et se transforma en cheval. Les amours de Cérès avec Neptune la rendirent mère du cheval Arion et elle eut un deuxième enfant : Despina . Elle est représentée comme déesse pour les pauvres. Selon certaines sources, elle serait la mère du héros Lityersès, lié au cycle d’Hercule/Héraclès.
Mais alors que sa fille cueillait des fleurs avec ses amies, elle fut enlevée par le dieu des Enfers, Pluton. Cérès ne s’en remit pas et arrêta de s’occuper de l’agriculture. Elle partit s’enquérir du jugement divin de Jupiter, qui ordonna à Proserpine de rester l’hiver aux Enfers et de passer le reste de l’année avec sa mère.