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Aulus Manlius Vulso Capitolinus

vendredi 30 septembre 2022, par ljallamion

Aulus Manlius Vulso Capitolinus

Homme politique de la République romaine

Emblème de la République romaine.Trois fois tribun consulaire [1] entre 405 et 397 av. jc. Il est membre des Manlii Vulsones [2], branche patricienne de la gens Manlia [3].

Fils d’un Aulus Manlius et petit-fils d’un Cnaeus Manlius. Il est le frère de Quintus Manlius Vulso Capitolinus, tribun consulaire en 396 av. jc. Il est le père de Publius Manlius Capitolinus, dictateur [4] en 368 av. jc.

Vulso Capitolinus est élu tribun consulaire en 405 av. jc. Les tribuns doivent se répartir sur les différents fronts, Rome étant alors en guerre contre les Étrusques [5] de Véies [6] au nord et contre les Volsques [7] au sud. Les troupes romaines débutent le siège de Véies qui va durer 10 ans selon la tradition.

Vulso Capitolinus est élu tribun consulaire une deuxième fois avec cinq collègues patriciens [8] en 402 av. jc. Il pourrait y avoir deux plébéiens [9] élus cette année-là, Capitos Clodius et Marcus Ancus, mais ils demeurent inconnus par ailleurs.

La ville d’Anxur [10] tombe aux mains des Volsques alors que toute l’attention des Romains est tournée vers le siège de Véies où les Capénates [11] et les Falisques [12] viennent de faire leur apparition aux côtés des Véiens. Ils lancent une attaque désorganisant les assiégeants menés par un des tribuns consulaires, Manius Sergius Fidenas. Les Romains craignent alors une unification de toute l’Étrurie. Les tribuns consulaires en commandement ne parviennent pas à s’entendre, entraînant la débâcle de l’armée de Fidenas. L’affaire est portée devant le Sénat qui décide d’anticiper les élections pour l’année suivante pour faire entrer les magistrats en fonction dès les calendes d’octobre. Les tribuns consulaires responsables de la récente défaite militaire s’opposent d’abord à cette décision mais l’un d’eux, Caius Servilius Structus Ahala, intervient et parvient à les convaincre en menaçant de recourir à la dictature s’ils ne cèdent pas.

En 397 av. jc, il est tribun militaire à pouvoir consulaire pour la troisième et dernière fois, avec cinq autres collègues, tous patriciens. Les tribuns se répartissent sur différents fronts pour lutter contre les Volsques qui attaquent la garnison de Verrugo, les Èques [13] qui attaquent la colonie de Labico [14], les Véiens, les Falisques, les Capénates et des raids de Tarquinia [15] qui tente de profiter de la situation et qui pense que les Romains ne sont pas en mesure de lancer des représailles. Finalement, des troupes commandées par Aulus Postumius Albinus Regillensis et Lucius Iulius Iullus surprennent les Tarquiniens à Caere [16]. D’après Tite-Live, le collège des tribuns est contraint d’abdiquer avant la fin de leur mandat à cause d’une élection jugée irrégulière. 3 interrois [17] leur succèdent avant que de nouvelles élections soient organisées.

En 394 av. jc, Vulso Capitolinus fait partie des 3 ambassadeurs patriciens envoyés à Delphes [18] pour faire une offrande à Apollon pour la victoire obtenue sur les Véiens. Les ambassadeurs romains sont capturés sur le chemin par des pirates basés sur l’île de Lipari [19] mais leur chef, Timasitheus, finit par les libérer

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », 1951

Notes

[1] Un tribun militaire à pouvoir consulaire est un magistrat romain disposant d’un niveau d’imperium presque équivalent aux consuls qu’il remplace de façon irrégulière au début de la République romaine, entre 444 et 367 av. jc. Après cette date, le tribunat consulaire est définitivement abandonné.

[2] Les Manlii Vulsones sont des patriciens romains membres d’une branche de la gens Manlia. Ils apparaissent entre le 5ème et le 2ème siècle av. jc.

[3] Les Manlii sont les membres de la gens romaine patricienne Manlia. Ils occupent de hautes magistratures tout le long de la République romaine. Ils ont pour cognomina principaux Capitolinus, Torquatus et Vulso. Dans l’histoire légendaire de la gens Manlia, colliers et torques tiennent une place importante. Leur nom Man(i)lius est vraisemblablement un dérivé d’appartenance du nom du « collier ». La parenté du nom de la gens avec celui de Juno Moneta manifeste le lien ancien qui unit cette famille avec la divinité romaine

[4] Le dictateur est, durant la République romaine, un magistrat extraordinaire qui détient les pleins pouvoirs (imperium) pour un mandat qui ne peut, à l’origine, excéder six mois. Selon la tradition, le titre a été institué en 501 av. jc pour répondre à une situation d’urgence militaire, mais un magister populi (littéralement « maître du peuple ») existe déjà sous la Royauté romaine.

[5] L’Étrurie était le territoire des Étrusques. Il correspond à l’actuelle Toscane, s’étendant durant la période de son expansion maximum, au-delà de l’Apennin tosco-émilien jusqu’à la plaine du Pô et son embouchure, à Hadria, port antique qui donna son nom à la Mer Adriatique. Au sud, le territoire étrusque s’étendait au-delà de Rome (comprise), jusqu’à Capoue.

[6] Puissante cité étrusque située à la frontière sud de l Étrurie, dans la campagne falisque, à 16 km au nord de Rome sur le territoire de la commune de Formello. Elle était considérée comme la plus riche des villes de la Ligue étrusque.

[7] Les Volsques appartiennent aux anciens peuples italiques installés dans le sud du Latium. Leur nom avec sa terminaison en « -cus » les classe avec les autres tribus dont le nom se termine en « -cus », comme les Herniques, qui sembleraient être les premiers habitants indo-européens de la côte occidentale de l’Italie

[8] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.

[9] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe. Ils ne représentent pas le populus dans son entier, puisque la plèbe est le populus (l’ensemble du peuple de Rome, comprenant tous les citoyens de toutes les classes) sauf les patriciens.

[10] Terracine (en italien Terracina) est une ville italienne de la province de Latina dans la région Latium en Italie. Terracine est située sur la côte de la mer Tyrrhénienne. La ville s’est développée entre la mer et des hauteurs qui ne livrent qu’un étroit passage côtier à la via Appia, à mi-chemin entre Rome et les cités de la Campanie. Il semble que Terracine soit entrée dans l’orbite du monde romain dès le vie siècle av. jc. Elle est en effet mentionnée dans le premier traité entre Rome et Carthage, rapporté par Polybe. À la fin du même siècle, cependant, la ville était occupée par les Volsques, qui lui donnèrent le nom d’Anxur

[11] Les Capenati (« Capénates » en français) étaient un peuple d’Italie centrale dont la capitale était Capena, petite ville dans la basse vallée du Tibre, sur la rive droite du fleuve, à environ 31 km au Nord du Capitole, non loin de la cité étrusque de Veis, et de Falerii capitale des Falisci.

[12] Les Falisques, Falisci en latin, sont un peuple de l’Italie antique, dans le Sud-Est de l’Étrurie, dont la capitale fut Falerii, aujourd’hui Civita Castellana. Peuple souverain, politiquement et socialement, son histoire est marquée par la proximité de Rome (Falerii se trouve à 44 km au Nord du Capitole), dont il a dû se défendre au fil des siècles, essayant de contrer son expansionnisme en s’alliant avec les Étrusques, rejoignant la Dodécapole ou Ligue étrusque.

[13] Les Èques sont un peuple italique du nord-est du Latium antique et de l’Apennin central. Ils parlent une langue de la branche ombrienne des langues sabelliques. À partir de la fin du 6ème siècle av. jc et pendant le 5ème siècle av. jc, les Volsques et les Èques, deux peuples liés, envahissent le Latium lors de la migration plus générale des peuples sabelliens qui quittent les Apennins pour s’installer dans les plaines d’Italie. Ils occupent alors la partie supérieure de la vallée de l’Anio, du Tolerus (aujourd’hui le Sacco) et de l’Himella, torrent de l’Aia, dans la province de Rieti. À l’est, les cités latines d’importance les plus proches sont Préneste et Tibur. Au sud, les Herniques occupent la vallée du Tolerus. À l’est, sur l’autre rive de l’Anio, se situent les Marses et enfin, au nord, ce sont les terres sabines.

[14] Labico est une commune italienne de la ville métropolitaine de Rome Capitale dans la région Latium en Italie.

[15] Tarquinia était l’une des plus anciennes et des plus importantes cités de la dodécapole étrusque. Elle a donné à Rome la dynastie légendaire des rois étrusques : Tarquin l’Ancien, Servius Tullius et Tarquin le Superbe. Par la suite, Tarquinia est entrée plusieurs fois en guerre avec Rome et a été finalement soumise. Sur le littoral de Tarquinia s’est développée la colonie maritime de Gravisca, qui jusqu’à la fondation de Centumcellae (aujourd’hui Civitavecchia) par l’empereur Trajan au 2ème siècle de notre ère, a représenté le port principal de l’Étrurie méridionale, abandonné ensuite en raison des raids des pirates sarrasins au début du Moyen Age.

[16] Cerveteri est une commune de la ville métropolitaine de Rome Capitale dans le Latium en Italie. Elle est mondialement connue pour ses tombeaux étrusques : la « nécropole de Banditaccia ».

[17] L’interroi est un magistrat nommé à titre exceptionnel dans la Rome antique, en cas de vacance du pouvoir, c’est-à-dire après la disparition du roi (selon la tradition légendaire rapportée par Tite-Live) ou des magistrats détenteurs de l’imperium (consul ou tribun militaire à pouvoir consulaire). Le Sénat romain désignait alors l’un des siens qui prenait le titre d’interrex (roi intérimaire ou interroi). Celui-ci recevait l’imperium, pouvoir suprême qui lui donnait droit d’établir les augures, et s’ils étaient favorables de réunir le peuple pour procéder selon les rites à l’élection d’un roi (sous la monarchie) ou des magistrats (sous la République). Sous la République romaine, si au bout de cinq jours les élections n’avaient pas eu lieu, l’interroi désignait son successeur, lui transmettait son imperium et démissionnait. Les interrois se succédaient ainsi, jusqu’à ce que des magistrats soient élus et leur succèdent.

[18] Au pied du mont Parnasse en Phocide, Delphes est le site d’un sanctuaire panhellénique où parlait l’oracle d’Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie ; il abritait également l’Omphalos ou « nombril du monde ». Investi d’une signification sacrée, Delphes fut du 6ème siècle av. jc au 4ème siècle av. jc le véritable centre et le symbole de l’unité du monde grec.

[19] Lipari est une commune de la province de Messine en Sicile. Le territoire communal de Lipari s’étend sur six îles Éoliennes