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Héribert (fils de Guillaume de Gellone)

vendredi 18 mars 2022, par ljallamion

Héribert (fils de Guillaume de Gellone) (vers 780/785-ap.843)

Comte carolingien

Domaines de Bera de Barcelone et de Gaucelme de Roussillon en 820Membre de la famille des Guilhelmides [1], fils de Guillaume de Gellone et de sa première épouse Cunégonde.

Il apparaît pour la première fois le 14 décembre 804 dans la charte de fondation de l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert [2] par son père Guillaume de Gellone, en compagnie de ses frères et de ses oncles.

Ses premiers combats semblent se dérouler en Espagne contre les Sarrasins [3], et la “Vita Hludowici Imperatoris” mentionne que la ville de Tortose [4] lui est attribuée après sa prise en 809. En 812, Louis le Pieux roi d’Aquitaine et héritier de l’empire le fait missus [5]

En 819, Louis le Pieux, devenu empereur depuis 814, épouse en secondes noces Judith de Bavière, malgré l’opposition des 3 fils nés de son premier mariage. Les fils de Guillaume de Gellone se regroupent parmi les fidèles de Judith. Il est même possible qu’Emma de Bavière, sœur de Judith, ait été mariée en premières noces avec Thierry III d’Autun , fils de Guillaume de Gellone.

La rupture survient au mois d’août 829, quand Louis le Pieux décide, lors de l’assemblée de Worms [6], de constituer un royaume pour son fils Charles, né de Judith, amputant les lots du partage de 817. Louis fait face au mécontentement affiché de son fils aîné Lothaire en l’exilant en Italie, ainsi que le premier conseiller de ce dernier, Wala de Corbie.

Mais Wala ne se désarme pas et fait courir le bruit d’une union adultérine entre Judith et Bernard, frère d’Héribert, et accuse Bernard de profiter de la faiblesse de l’empereur pour gouverner à sa place.

Profitant d’une expédition de Louis le Pieux en Bretagne, ses fils Pépin et Louis organisent la révolte, font revenir Lothaire d’Italie et prennent le pouvoir.

Bernard de Septimanie s’enfuit à Barcelone, Judith est enfermée dans un couvent et Héribert est alors aveuglé et exilé avec son cousin Eudes, comte d’Orléans [7]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Settipani, La Noblesse du Midi Carolingien, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Occasional Publications / 5 », 2004, 388 p. (ISBN 1-900934-04-3)

Notes

[1] La famille des Guilhelmides ou Guillelmides ou Guilhemides ou encore Wilhelmides est un lignage de la noblesse franque du 8ème et 10ème siècles proche de la famille carolingienne. Initialement implantée dans la région d’Autun, elle s’étend ensuite en Septimanie (Aquitaine et Languedoc). Cette famille tient son nom de Guillaume de Gellone, son représentant le plus célèbre, mais les prénoms de Thierry et Bernard sont les plus fréquents dans cette famille

[2] L’ancienne abbaye de Gellone ou abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert est une ancienne abbaye bénédictine, située dans la commune de Saint-Guilhem-le-Désert dans l’Hérault en France. Elle fut fondée peu avant 804 par saint Guillaume de Gellone, connu plus tard en occitan sous le nom de Guilhèm, ancien comte de Toulouse et proche de Charlemagne, qui s’était retiré dans ce lieu alors appelé Gellone, à proximité de l’abbaye d’Aniane, sous l’influence de son fondateur et ami, saint Benoît d’Aniane. L’abbaye, devenue puissante, parvint à s’assurer un privilège d’exemption qui lui permit de se soustraire à la juridiction des évêques de Lodève. Bien que sa fondation ait été intimement liée à son voisin d’Aniane, les deux monastères connurent des conflits récurrents au cours des siècles. Saint-Sauveur de Gellone possédait un fragment de la Vraie Croix donné par Charlemagne à Guilhem, qui fit d’elle un important lieu de pèlerinage à l’époque médiévale.

[3] Sarrasins ou Sarrazins est l’un des noms donnés durant l’époque médiévale en Europe aux peuples de confession musulmane. On les appelle aussi Arabes, Ismaélites ou Agaréniens. D’autres termes sont employés également comme Maures, qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane. Le terme de Sarrasin se cristallise finalement sur l’opposition avec l’ennemi dans le contexte des Croisades menées par l’Occident chrétien en Terre sainte.

[4] Tortosa est une ville dans le nord-est de l’Espagne, en Catalogne. Elle est la capitale de la comarque de Baix Ebre dans la province de Tarragone.

[5] Les missi dominici, sont un organe et une charge institués en 789 et renouvelés en 802 par le pouvoir carolingien. Les missi sont des envoyés spéciaux des souverains carolingiens qui contrôlent les représentants du pouvoir royal au niveau local. Ils permettent au souverain de hiérarchiser son administration, de centraliser le pouvoir et sont l’expression d’une idéologie proprement impériale. Envoyés en collège de deux ou trois - et souvent plus -, comptant en général au moins un comte et un évêque, ils sont dans un premier temps étrangers au district - missatica - qu’ils administrent. Des missi extraordinaires représentent l’empereur dans des circonstances spéciales et, éventuellement, en dehors de leur région d’exercice habituel.

[6] Worms est une ville et un arrondissement d’Allemagne, située dans le Land de Rhénanie-Palatinat, sur la rive gauche du Rhin et le sud-ouest du pays. Worms est bien connu comme Nibelungenstadt et Lutherstadt ainsi que pour son Dom ; elle est un de trois romanischen Kaiserdome avec ceux de Mayence et de Spire. Pour les Juifs, Worms est aussi connu comme un des anciens centres de la culture ashkénaze en Allemagne. Worms aurait été la capitale des Burgondes. Les cadres de l’armée de Robert 1er de France et lui-même étaient originaires de Worms. En 1074, la ville obtient une exemption des droits de douane et devient ainsi une ville libre d’Empire. En 1096, se déroule dans la ville un pogrom anti-juif mené par les croisés d’Emich de Flonheim. Après s’être réfugiés auprès de l’évêque, 800 juifs sont massacrés et certains sont obligés de se convertir au christianisme. Une diète d’Empire, réunie par Henri IV, a lieu à Worms en 1076 et proclame la déchéance du pape Grégoire VII.

[7] Le comté d’Orléans est une ancienne principauté féodale du centre de la France, qui semble avoir été créée dès la conquête de la Gaule romaine en l’an 486 par le roi Clovis 1er. À cause des différents divisions du Royaume franc, son existence s’est affirmée après la fin du Royaume des Burgondes (aussi appelé Royaume d’Orléans). Après l’installation des Capétiens, le comté devint durablement partie intégrante du domaine royal dès 987, faisant d’Orléans un des fiefs centraux de la royauté en France. C’est la raison pour laquelle le comté, une fois assimilé, sera transmis en apanage sous le statut de duché.