Œnomaüs (gladiateur)
Lieutenant de Spartacus au cours de la première phase de la 3ème guerre servile [1] (73/71 av. jc).
Avec Spartacus et ses compatriotes gaulois Crixos, Castus et Gannicus , il s’échappe de l’école de gladiateurs de Capoue [2] appartenant à Lentulus Batiatus et devient l’un des chefs des esclaves rebelles au cours de la plus grande révolte d’esclaves contre la République romaine.
Œnomaüs est impliqué dans l’un des premiers succès majeurs de l’armée d’esclaves, la déroute de l’armée du préteur [3] Caius Claudius Glaber , qui a tenté d’assiéger l’armée d’esclaves près du mont Vésuve [4]. À l’arrivée du préteur Publius Varinius venu mettre fin à l’insurrection avec ses troupes, Spartacus veut abandonner les plaines de la Campanie [5] et se replier en Lucanie [6], derrière les montagnes de l’Apennin [7], tandis que ses troupes se livrent au pillage de villes et des villages alentour sans qu’il puisse les garder sous contrôle.
Œnomaüs, à la tête de 3 000 Gaulois, se sépare de Spartacus pour attaquer immédiatement Varinius Glaber. Son armée est vaincue et il tombe au combat.
Il est peut-être d’origine Galate [8], basé sur son nom qui semble d’origine grecque, bien que les auteurs antiques le décrivent tous comme un Gaulois.
Notes
[1] La troisième guerre servile, aussi nommée guerre des Gladiateurs ou guerre de Spartacus, fut la dernière d’une série de rébellions d’esclaves contre la République romaine, connues collectivement sous le nom de guerres serviles. La troisième guerre servile fut la seule à menacer directement le cœur romain de l’Italie et fut doublement préoccupante pour le peuple romain entre 73 et 71 av. jc en raison des succès répétés contre l’armée romaine d’une bande d’esclaves rebelles qui augmentait rapidement. La rébellion fut finalement écrasée en 71 av. jc, après que toutes les forces militaires furent concentrées dans les mains d’un seul commandant, Marcus Licinius Crassus. Malgré cette victoire, la révolte eut des effets indirects sur la politique romaine durant les années suivantes.
[2] Capoue est une commune, située dans la province de Caserte en Campanie, dans l’Italie méridionale. Capoue se trouve dans le territoire de la Terre de Labour dont elle fut un temps la capitale (principauté de Capoue) et le chef-lieu (époque napoléonienne). L’agglomération se trouve sur un bras du fleuve Volturno, position stratégique au cours de l’Histoire, au pied du mont Tifata où est située la frazione de Sant’Angelo in Formis.
[3] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[4] Le Vésuve ou mont Vésuve est un Somma-stratovolcan italien d’une altitude de 1 281 mètres, bordant la baie de Naples, à l’est de la ville. Il s’agit du seul volcan d’Europe continentale à être entré en éruption durant les cent dernières années, sa dernière éruption datant de 1944. Il est à l’origine de la destruction des villes de Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies, ensevelies en 79 sous une pluie de cendres et de boue qui, ainsi, les a conservées jusqu’à nos jours dans leur état antique. Il est entré en éruption de nombreuses autres fois au cours des derniers millénaires et c’est l’un des volcans les plus dangereux du monde en raison de sa tendance explosive et surtout de la population importante qui vit à ses abords.
[5] La région de Campanie, plus couramment appelée la Campanie, est une région d’Italie méridionale. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l’Italie romaine créées par l’empereur Auguste au 1er siècle av.jc Érigée en province à part entière au début du 4ème siècle au temps de l’empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination lombarde puis byzantine. Elle fut ensuite morcelée par l’indépendance que quelques-unes de ses villes adoptèrent.
[6] Les Lucaniens étaient un peuple italique qui habitait en Lucanie, une région de Basilicate en Italie. La langue parlée par les Lucaniens est une langue indo-européenne osque qu’ils écrivaient avec des caractères grecs. Vers le milieu du 5ème siècle av. jc, les Lucaniens ont poussé les peuples indigènes de la région de l’actuelle Basilicate vers les montagnes intérieures. Ils avaient adopté une constitution démocratique, sauf en temps de guerre, lorsqu’ils choisissent un dictateur parmi les magistrats ordinaires. En 336 av.jc, ils sont alliés de la colonie grecque de Tarente lors de son conflit avec le roi Alexandre 1er d’Épire pour le contrôle de la Grande Grèce.
[7] Les Apennins sont une chaîne de montagnes qui parcourent sur mille kilomètres l’Italie du nord au sud à travers quinze régions italiennes.
[8] La Galatie est une région historique d’Anatolie (autour de l’actuelle Ankara), dont le nom vient d’un peuple celte (les Galates) qui y a migré dans l’Antiquité, aux alentours de 279 av. jc. Géographiquement, elle est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest.