Il est nommé d’abord “Francon”, se fait élire irrégulièrement en 974, du vivant de Benoît VI et de Jean XIV , ses compétiteurs. À sa mort en 985, son corps est traîné par les pieds et abandonné sur une place.
En juin 974, un an après la mort de l’empereur Otton 1er, Crescentius, fils de Théodora et frère de Jean XIII, provoque à Rome une insurrection au cours de laquelle les Romains enfermèrent brutalement Benoît VI dans le château Saint-Ange [1] et lui donnent comme successeur le cardinal-diacre Franco, qui prend le nom de Boniface VII.
Le pontife emprisonné est rapidement exécuté sur les ordres de l’usurpateur. Mais un peu plus d’un mois plus tard le représentant impérial, le comte Sicco, prend possession de la ville et Boniface, incapable de s’y maintenir, s’enfuit à Constantinople [2] avec les trésors de la Basilique du Vatican. Otton II meurt le 7 décembre 983 et Franco, après un exil de 9 années, se hâte de revenir à Rome, se rend maître de Jean XIV en avril 984, et le jette dans les cachots de Saint-Ange, où le malheureux meurt 4 mois plus tard. Il dirige derechef le gouvernement de l’Église.
L’usurpateur, qui n’a jamais cessé de se considérer comme le pontife légitime, date les années de son règne de la déposition de Benoît VI en 974. Pendant plus d’un an Rome supporte ce monstre souillé du sang de ses prédécesseurs. Mais le châtiment est terrible.
Après sa mort soudaine en juillet 985 dû selon toutes probabilités à la violence, le corps de Boniface est exposé aux insultes du peuple, traîné par les rues de la ville et finalement, nu et couvert de blessures, jeté aux pieds de la statue de Marc-Aurèle, qui se dressait à cette époque dans le Palais du Latran [3]. Le matin suivant des prêtres, pris de pitié, enlèvent le corps et lui donnent une sépulture chrétienne.