Fils de Henri 1er l’Oiseleur, il concéda d’importants privilèges à l’Église et s’appuya sur elle pour réprimer la révolte des grands féodaux. Après avoir éteint la révolte des grands-ducs nationaux et être intervenu en France contre Louis IV, il se fait proclamer roi d’Italie tirant profit de la confusion politique à Pavie en 951. Il contraint Bérenger II, marquis d’Ivrée et roi d’Italie autoproclamé, à le reconnaître comme suzerain. Mais il dut bientôt rentrer en Allemagne, où des troubles intérieurs avaient éclaté, provoquant une attaque des Hongrois. Sa victoire sur ceux-ci au Lechfeld [1] en 955 et la fondation de nouveaux évêchés face aux Slaves le firent apparaître comme le défenseur de la chrétienté. En 960 Bérenger, le roi d’Italie qu’Otton avait investi, envahit les terres du Saint-Siège. Jean XII, comme l’avait fait jadis Léon III appelant Charlemagne, promit qu’il couronnerait Otton en échange de son aide. La proposition fut acceptée. Avant de partir, le futur empereur prit la précaution de faire élire roi le fils d’Adélaïde, Otton, et de pourvoir à l’éducation de cet enfant de 5 ans ainsi qu’à la régence du royaume, d’autre part, il fit incorporer au pontificat de Mayence le rituel du couronnement. Puis, à la fin de 961, il franchit les Alpes et, bien que Bérenger lui eût échappé il le déposa, prit sa place, sans pour autant annuler l’autonomie du royaume des Lombards, dont les institutions furent respectées. Aux portes de la Ville éternelle, il s’arrêta pour prêter au pape un « serment de sécurité », s’engageant de plus à lui restituer ce qui appartenait au patrimoine de saint Pierre. Il fut couronné empereur le 2 février 962, renouant par là avec la tradition de Charlemagne. Tout en confirmant les privilèges de la papauté, il lui imposa une véritable tutelle.
Il consacre la fin de son règne à consolider son pouvoir et à étendre son territoire vers le nord et l’est.