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Crescentius l’Ancien

lundi 15 mars 2021, par ljallamion

Crescentius l’Ancien

La place Saint-Jean du Latran avec le palais et la loggia delle Benedizioni.Avec la disparition de la dynastie carolingienne le gouvernement pontifical avait perdu à Rome son protecteur le plus puissant et les Romains avaient pris en main leurs affaires.

De l’aristocratie locale surgit une famille puissante, les Théophylactes [1], qui s’empara pratiquement à Rome de toutes les affaires gouvernementales, contrôla les nominations au trône pontifical et détint le pouvoir pendant de nombreuses années.

Au début du 10ème siècle la famille fut fondée par Théophylacte, vestararius [2], par sa femme Théodora et par leurs deux filles Marozie et Théodora. Théophylacte portait les titres de consul et de sénateur des Romains. Crescentius l’Ancien appartenait à cette famille, étant fils de Théodora, la fille de Théophylacte.

Selon les archives, il s’ingéra dans les affaires romaines pour la première fois en 974. À la mort du Pape Jean XIII, qui était un frère de Crescentius, l’empereur Otton 1er lui donna comme successeur le cardinal-diacre Benoît, qui prit le nom de Benoît VI.

Les Romains supportaient avec une indignation mal dissimulée l’ingérence constante de l’empereur dans les élections pontificales. Une année environ après la mort d’Otton 1er, alors que son successeur Otton II était retenu dans son pays par des guerres, ils se révoltèrent contre le régime impérial sous la conduite de Crescentius. Le pape Benoît VI fut détrôné, enfermé au château Saint-Ange [3] où il fut étranglé en juillet 974. Le diacre Franco, un Romain, fils de Ferrucius, fut choisi pour lui succéder et prit le nom de Boniface VII en 974.

Les protestations de l’envoyé impérial Sicco, n’eurent aucun succès contre cette manifestation d’aspirations nationales chez les Romains. Bientôt, pourtant, le parti impérial reprit le pouvoir ; l’antipape Boniface VII fut contraint de fuir à Constantinople [4]. Benoît VII, petit-cousin de Crescentius, fut choisi pour le remplacer et Crescentius disparut mais pour peu de temps. Selon toute probabilité il prit une part active à la restauration de Boniface VII en 984.

Après la mort de l’Empereur Otton II en décembre, 983 le parti anti-impérial crut venu le temps de se montrer à nouveau. En avril 984, Boniface VII revint de Constantinople et reprit possession de Rome. Le pape Jean XIV, qui avait été nommé par l’empereur Otton II, fut emprisonné au château Saint-Ange, où il périt après 4 mois environ. Boniface VII gouverna de nouveau jusqu’à sa mort en juillet 985.   Son protecteur Crescentius vers la fin de sa vie prit l’habit monacal au monastère Saint-Alexis sur l’Aventin, où il mourut le 7 juillet 984.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Crescentius »

Notes

[1] Les Théophylactes (ou Tusculani d’après leur titre de comtes de Tusculum) sont une famille sénatoriale romaine qui exerça une mainmise sur la papauté aux 10 et 11ème siècles.

[2] c’est-à-dire haut dignitaire du palais et du gouvernement pontifical

[3] Le château Saint-Ange est un monument romain, situé sur la rive droite du Tibre, face au pons Ælius (actuel pont Saint-Ange), à Rome, non loin du Vatican. Décidé par l’empereur Hadrien en 125 pour être son mausolée, le bâtiment se veut le pendant du tombeau d’Auguste : celui-ci est situé au nord du Champ de Mars (Rome), sur la rive gauche du Tibre, alors que le mausolée d’Hadrien se place sur la rive droite, en face du Champ de Mars. En outre, l’allure générale des deux édifices est similaire. Il est achevé par Antonin le Pieux en 139. Le château, une rotonde massive en travertin, est surmonté d’un quadrige de bronze mené par l’empereur Hadrien figuré en soleil et d’un bosquet d’arbres funéraires. Les cendres d’Hadrien y sont déposées en 139. Caracalla est le dernier empereur à s’y faire ensevelir. Très vite, le bâtiment est détourné de ses fins funéraires pour devenir militaire. Il est intégré à la muraille aurélienne en 403, en tant que bastion avancé. Quand le roi ostrogoth Vitigès attaque Rome en 537, les soldats défendant le castellum se servent des statues de bronze qui le décorent comme projectiles. En 546, le roi ostrogoth Totila s’empare de Rome et inclut l’édifice dans une structure fortifiée protégeant la rive droite. Le quartier prend ainsi le nom de Borgo. Au début de l’époque chrétienne, le quartier du Borgo jouit de sa localisation à proximité du Vatican : les pèlerins affluant, des structures se mettent en place pour les accueillir. Cependant, en 846, les Sarrasins font une incursion soudaine dans la ville, pillent la basilique Saint-Pierre et dévastent le Borgo. Pour le protéger, Léon IV le relie par une muraille au château. La zone ainsi délimitée forme la « cité léonine ».

[4] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.