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Publius Papinius Statius dit Stace

vendredi 4 septembre 2020, par ljallamion

Publius Papinius Statius dit Stace (40-96)

Poète de langue latine de la Rome antique

Aucun autre auteur antique n’a parlé de Stace et de ses œuvres, sauf Juvénal, qui témoigne simplement en un passage du succès rencontré par “la Thébaïde”.

Son père, originaire de Velia [1], a perdu sa fortune et par conséquent son appartenance au rang équestre [2]. Il s’installe alors comme grammairien à Naples tout en se consacrant à la poésie. C’est donc auprès de son père que Stace, dès la plus tendre enfance, est initié à la poésie.

Il est lui-même grammairien à Naples avant de s’installer à Rome en l’année troublée 69. Il commence à déclamer ses vers en public et rencontre une veuve, Claudia, musicienne très impliquée dans la vie mondaine de Rome, qu’il épouse. Claudia a déjà une fille de son premier mariage mais son union avec Stace reste stérile. Celui-ci plus tard élève et éduque comme son propre fils un esclave affranchi, sans toutefois l’adopter.

À Rome, il mène une vie d’écrivain professionnel et de poète de cour, étant introduit au palais impérial notamment sous Domitien. Il est couronné plusieurs fois à des jeux poétiques tels que les Jeux albains [3], les Jeux capitolins [4], et aussi à Naples en 78, sous les yeux de son père.

Malade à partir de 95, il se partage entre Rome et Naples. On ne possède plus aucun renseignement sur lui après 96. Il est plausible qu’il soit mort à Rome, occupant ses derniers jours à la rédaction de son “Achilléide”, épopée restée inachevée.

Son œuvre se partage entre deux épopées, la Thébaïde et l’Achilléide, dont il espère qu’elles vont lui apporter l’immortalité poétique, et les Silves, cinq livres (32 pièces) pour la plupart composés en hexamètres dactyliques [5].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Sylvie Franchet d’Espèrey, Conflit, violence et non-violence dans ’La Thébaïde’ de Stace, Paris, Les Belles Lettres, 1999

Notes

[1] Élée ou Vélia pour les Romains était une cité grecque de la côte tyrrhénienne, en Campanie, près du golfe de Salerne. C’est dans celle-ci que fut créée l’école éléatique, école philosophique fondée par Parménide et Xénophane et suivie par Zénon d’Élée et Mélissos.

[2] Les chevaliers sont un groupe de citoyens de la Rome antique appartenant à l’ordre équestre (equester ordo), sous la Royauté, la République et l’Empire. Choisis par les censeurs, ce sont les plus fortunés (au moins 400 000 sesterces du 2ème siècle av. jc jusqu’au début de l’Empire) et les plus honorables des citoyens (en dehors des sénateurs). Cette appartenance pouvait être théoriquement remise en cause à chaque censure. En pratique elle était héréditaire. Le chevalier se reconnaît à la bande de pourpre étroite cousue sur sa tunique (tunique dite angusticlave), et au port de l’anneau d’or. Les chevaliers se virent attribuer un poids politique supplémentaire au motif qu’ils étaient capables financièrement de s’équiper pour servir dans l’armée à cheval. De plus l’appartenance à l’ordre équestre était nécessaire pour accéder aux postes d’officier dans l’armée.

[3] Jeux albains. Jeux célébrés autrefois à Albe, puis à Rome, en l’honneur de Minerve.

[4] Les jeux capitolins sont des jeux romains annuels donnés en l’honneur de Jupiter Capitolin. Selon une tradition rapportée par l’historien du 2ème siècle av. jc. Lucius Calpurnius Piso Frugi, citée par Suétone puis Tertullien, c’est Romulus qui aurait instauré les jeux capitolins, connus alors sous le nom de Ludi Tarpeii car les cérémonies commencent près de la Roche Tarpéienne. Les jeux sont alors donnés en l’honneur de Jupiter Férétrien dont un temple vient d’être dédié par Romulus sur le Capitole

[5] L’hexamètre dactylique est un mètre surtout utilisé en grec ancien et en latin. De nombreux poètes y ont eu recours dans différentes langues actuelles. La Renaissance a connu une très importante floraison de vers mesurés « à l’antique » en français, qui a produit de nombreux hexamètres.