Disciple de Callimaque de Cyrène et successeur de Zénodote au rang de directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie [1].
Sa vie nous est connue grâce à 2 types de documents, les textes alexandrins et les textes de l’époque romaine ou byzantine. Ces derniers documents procurent des informations plus amples sur la biographie d’Apollonios que les textes alexandrins, ils comportent deux Vies anonymes, des passages de la Souda [2] et un papyrus renfermant une liste des bibliothécaires d’Alexandrie.
L’œuvre d’Apollonios se compose principalement des “Argonautiques”, en quatre livres, qui est l’unique poème épique demeurant entre Homère et Nonnos de Panopolis, et de fragments de compositions en hexamètres [3] sur la fondation des cités d’Alexandrie [4], Naucratis [5], CnideCnide ou Knidos est une ville de la Grèce antique située sur les côtes de Carie, dans l’actuelle Turquie, au nord de l’île de Rhodes., Rhodes [6] et Caunos [7].
Apollonios est né à Alexandrie ou Naucratis, sous le règne de Ptolémée II Philadelphe, vers 295 av. jc. Son père, qui faisait partie de la tribu ptolémaïque, se nommait Illée ou Sillée, et sa mère Rhodé. Il fut le disciple de Callimaque de Cyrène, qui lui donna des cours de poésie.
Les leçons d’un maître si prestigieux firent s’épanouir le talent du jeune Apollonios, qui pu prendre son envol. Il n’était encore qu’un éphèbe [8] quand il publia la première édition de son poème sur “l’Expédition des Argonautes”. La publication de cet écrit fit apparaître entre lui et son maître une querelle car le thème de cette longue épopée que sont les “Argonautiques” dérive peut-être des “Aitia”, œuvre de Callimaque, et calque et adapte le style, le lexique et les matériaux mythologiques de Callimaque. Ce dernier composa contre Apollonios un pamphlet dans lequel, le désignant sous le nom d’Ibis, grand oiseau très commun en Égypte qui s’alimente de serpents et de scorpions, il déverse sa haine envers Apollonios et prouve l’existence d’un conflit les opposant.
Nous ignorons si Callimaque usa de la faveur dont il jouissait auprès de Ptolémée II Philadelphe pour expulser Apollonios. Ce qui est certain, c’est que ce dernier fut dans l’obligation de délaisser Alexandrie, peu après la publication de son poème. Il dut en effet à la suite de cette querelle avec Callimaque, en étant vaincu et humilié, s’exiler à Rhodes.
Apollonios avait jeté son dévolu sur Rhodes pour nouveau domicile, qui était un centre intellectuel recevant essentiellement des poètes venus de toutes les régions du monde hellénistique et de Rome. Parmi l’abondance de poètes rhodiens, c’est Apollonios qui est le plus connu, il s’installe à Rhodes et en devient citoyen.
Il y fournit un enseignement en littérature et en grammaire et y ouvrit même une école de rhétorique.
Il remania en profondeur son poème des “Argonautiques” et il fut cette fois auréolé de succès, récompensant ses efforts. Cette seconde édition connut un triomphe à Rhodes mais aussi à Alexandrie. Les Rhodiens désignèrent Apollonios pour un de leurs concitoyens et le comblèrent d’honneurs. Ce fut alors que la reconnaissance lui fit prendre le surnom de Rhodien.
Après avoir passé une partie de sa vie à Rhodes, on ne sait pas quelle est la durée de cet exil mais au vu de son activité diversifiée, des honneurs et succès qu’il reçut et le titre de Rhodien qu’il affubla à son nom cet exil dut être assez long. Par la suite, Apollonios fut convié à revenir à Alexandrie.
Cette invitation à un retour à Alexandrie est faite afin qu’il jouisse parmi ses concitoyens d’origine de sa notoriété et des honneurs qu’on lui destinait.
À son retour à Alexandrie, à la suite de sa lecture de la nouvelle édition de son épopée, ses compatriotes le célébrèrent et sa notoriété fut désormais couronnée par le succès des Argonautiques et des honneurs mérités arrivèrent sous peu.
Effectivement, la place distinguée de directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie lui revient. Ce titre de bibliothécaire à Alexandrie indiquait la reconnaissance officielle qui était accordé par le pouvoir politique.
Il a également été le précepteur du futur Ptolémée III.
À sa mort il fut enseveli près de Callimaque. Ce fut un moyen de lui faire partager jusqu’aux derniers honneurs alloués à son maître et vouloir estomper le souvenir de leur querelle.