Fondateur de l’ordre bénédictin [1], il fut le grand législateur des moines d’Occident. La règle qu’il établit au Mont Cassin [2] fut rapidement adoptée par la plupart des couvents.
Surnommé le Patriarche des moines d’Occident, il est né à Nursie [3], ville épiscopale d’Ombrie. Il est issu d’une famille noble et fut envoyé à Rome, pour recevoir une éducation libérale, mais les désordres de ses compagnons d’étude le scandalisèrent et l’effrayèrent. Il abandonna donc ses études vers 500 et s’enfuit avec sa nourrice à quarante milles à l’est de Rome, en Sabine, dans une ville des montagnes Simbrucini, Enfide [4].
Retiré dans une solitude sauvage, dans le voisinage de Subiaco [5], à deux milles seulement d’Enfide, vivant dans une caverne et visité seulement de temps en temps par un pieux ermite, Romanus, qui lui faisait descendre du pain dans un panier et l’en avertissait par un tintement de cloche. La renommée de la sainteté de Benoît s’étant répandue dans les alentours, les moines d’un couvent voisin, Vicovaro [6], près de Tivoli [7], le pressèrent, malgré sa jeunesse, de se charger de sa direction, suite au décès de leur abbé. Il résista d’abord, puis finit par céder à leurs insistances. Mais, sa sévérité les poussa à vouloir l’empoisonner.
Il s’établit alors vers 529 sur le mont Cassin, en Campanie [8], où il fonda le monastère chef de l’ordre des bénédictins, en établissant les principes de la règle monastique. Benoît y vécut 12 ou 13 ans, jusqu’à sa mort, y écrivant la fameuse règle “regula monachorum” qu’on lui a attribuée. Cette règle, sera très retouchée, codifiée par Benoît d’Aniane, c’est cette règle qui constituera, et qui constitue encore, la règle bénédictine.
Benoît et ses moines défrichèrent et fertilisèrent autour d’eux des terres depuis longtemps incultes et pendant une famine ils nourrirent les populations voisines. Il fonda 2 autres monastères vers la fin de sa vie, l’un près de Terracina [9], sur la côte, à environ quarante milles du Mont Cassin, et l’autre à Rome.
Il fut proclamé « père de l’Europe et patron de l’Occident » en 1958