Épouse de Théophile et mère de Michel III, pour le compte duquel elle assura la régence de l’Empire byzantin du 21 janvier 842 au 15 mars 856.
Théodora était la fille de Marinos, drongaire [1] en Paphlagonie [2], d’origine arménienne, et de Théoktiste Phlorina , noble de Paphlagonie.
Théodora fut impératrice byzantine par son mariage avec l’empereur Théophile. Elle fut choisie par Euphrosyne, la veuve de Michel II l’Amorien à la suite d’un concours de beauté.
Elle donna cinq filles et deux garçons de son mari, le plus jeune de ces derniers deviendra le futur Michel III. Théodora était iconophile [3], ce qui entraîna des conflits avec son mari.
Après la mort de ce dernier en 842, elle devient le 21 janvier 842 régente au nom de son fils Michel III, âgé de 3 ans. Très pieuse, elle dispose du soutien des moines. Durant sa régence, sa politique ferme et judicieuse remplit les caisses du trésor ; elle dissuada aussi les Bulgares d’une tentative d’invasion.
Contrairement à la volonté de son mari Théophile, elle convoque un concile qui met fin à l’iconoclasme [4] en février 843. Une cérémonie officielle rétablit le culte des images à Sainte-Sophie [5] le 11 mars 843, le premier dimanche du Grand Carême, date qui demeure une des grandes fêtes de l’Église orthodoxe, la fête de l’Orthodoxie. La cérémonie était présidée par le patriarche Méthode qui venait d’être intronisé patriarche à la place de l’iconoclaste Jean VII.
En revanche, elle lutte contre les hérétiques, persécutant les Pauliciens [6] d’Asie Mineure [7]. Cette politique entraîne une alliance avec les musulmans, ce qui affaiblit la défense de l’Empire. Pourtant, elle fait tout pour affaiblir les positions de l’Islam, mais ne peut sauver la Sicile qui est conquise entre 842 et 847.
Elle débute la pacification et la conversion des Slaves du Péloponnèse [8] vers 847. Son frère Bardas, soutenu par Michel III, fait assassiner son conseiller Théoctiste le 20 novembre 855. Elle doit alors abandonner le pouvoir le 15 mars 856.
Théodora et ses quatre filles aînées furent tondues moniales sur l’ordre de Michel III et enfermées d’abord au monastère du Carien*, où elles vécurent misérablement, puis transférées au monastère de Sainte-Euphrosyne. Finalement les trois survivantes, seront ensevelies par Basile 1er avec leur mère Théodora et leur grand-mère Théoctista au monastère de Gastria [9].