Fils de Michel II le Bègue, qui l’associe au pouvoir dès le 12 mai 821. Il reçoit une excellente éducation, en particulier de la part de Jean VII le Grammairien, un ardent iconoclaste [1].
Il épouse vers 821 Théodora , une fille de Marinos, drongaire [2] en Paphlagonie [3], et de Théoctista Phlorina
Cette influence se retrouve dès l’accession au trône de Théophile en 829 car il se révèle l’un des plus ardents empereurs iconoclastes. En 832, un édit impérial interdit strictement l’utilisation des icônes, puis en 833, un décret ordonne l’arrestation de ceux qui ne suivent pas l’Église officielle, notamment les Stoudites [4]. Les récits des traitements cruels que reçoivent les récalcitrants sont nombreux. La propre femme de l’empereur, Théodora, est une partisane des images, ce qui entraîne des conflits avec son mari.
Théophile est un empereur assez controversé. Certains historiens en font un des souverains les plus capables de Byzance, d’autres au contraire un despote oriental au règne insignifiant. Ce qui est certain, c’est qu’il s’attaque avec courage à la corruption de son administration et s’attelle à l’assainissement des finances. Un incident frappe ainsi fortement ses contemporains. Un navire ayant apporté des marchandises de Syrie dans le port de son palais, Théophile fait demander à qui est destiné son chargement. Le capitaine répond qu’il est pour l’impératrice. Théophile fait alors brûler le navire et conseille à sa femme de faire ses achats au marché de Constantinople pour ne pas priver l’État des taxes qui y sont prélevées.
Sous son règne, les musulmans s’emparent de la quasi-totalité de la Sicile à l’exception de Syracuse [5]. Palerme [6] tombe ainsi en 831. Théophile réagit peu car il est occupé par la guerre, qu’il a déclenchée, contre les califes de Bagdad.
En effet, il a au début de son règne accueilli des réfugiés persans opposés aux différents califes. L’un de ces réfugiés, Théophobos , épouse Héléna, la sœur de l’empereur, et devient l’un de ses généraux. Ces réfugiés poussent à la guerre contre Bagdad. Théophile est victorieux dans un premier temps et son armée ravage la ville syrienne de Zapetra [7] en 837.
Ce dernier riposte en levant une énorme armée, qu’il divise en deux corps d’armée, l’un dirigé contre l’armée de Théophile et l’autre contre Amorium [8] en Phrygie [9], le berceau de la dynastie qui gouverne l’empire.
Théophile est battu à Dazimon [10] en 838, son meilleur général, Manuel l’Arménien , étant tué dans l’affrontement quant Amorium, tombe le 23 septembre 838, sans doute par trahison, et est rasée par les troupes du calife. Plus de 30 000 personnes sont tuées et les autres vendues comme esclaves. De nombreux chefs militaires byzantins sont tués ou torturés.
Cependant, en 841, Théophile parvient à rétablir la situation en exploitant les dissensions dans le camp musulman et signe une trêve avec Al-Mu’tasim .
Dans le domaine économique, malgré la guerre, son règne correspond à une période prospère, encouragée par les dépenses de l’empereur pour des grands travaux, dont la restauration des murailles de Constantinople et la construction d’un hôpital qui fonctionne jusqu’à la chute de l’Empire byzantin.
Amateur d’art et de musique, Théophile favorise la constitution d’une grande université à Constantinople et favorise l’augmentation du nombre d’ateliers de copistes.
Touché physiquement par la prise de sa ville natale, Amorium, et malade, Théophile meurt le 20 janvier 842. Son fils Michel III lui succède sous la régence de sa mère l’impératrice Théodora