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L’histoire pour le plaisir

Paullus Fabius Maximus

mardi 21 janvier 2020, par lucien jallamion

Paullus Fabius Maximus (vers 46 av. jc-14)

Consul en 11av. jc, proconsul d’Asie

emblème consul Il est à l’origine d’une réforme du calendrier local, connue par un décret, le synchronisant avec le calendrier julien [1]. Orateur éloquent et poète à ses heures, il gravit tous les échelons de la carrière des honneurs.

Il est l’auteur, avec son collègue Quintus Aelius Tubero, d’un rapport sur la vétusté des aqueducs de Rome au Sénat romain, et ainsi l’empereur Auguste fait réparer les aqueducs Appia, Anio Vetus, Marcia, Tepula et Julia.

Paullus Fabius Maximus est le fils aîné de Quintus Fabius Maximus (consul en 45 av. jc) qui fut consul suffect [2] en 45 av. jc et d’une femme inconnue. Il appartient à la grande famille patricienne des Fabii [3]. Il a un frère cadet, et une sœur.

Le premier écrit connu de Paullus date de son poste de questeur [4] sous Auguste, lorsqu’il voyageait à travers les provinces de l’est de 22 à 19 av. jc. L’année de son mariage, en 11 av. jc, il reçoit d’Auguste son consulat. Ensuite il est proconsul [5] de Chypre [6], dont les habitants élèvent un monument en l’honneur de Marcia, son épouse ; puis il est proconsul de la province d’Asie entre 10 et 3 av. jc. Durant ce mandat il fait frapper des pièces à son effigie. Sa dernière trace écrite connue le montre comme légat [7] de Tarraconaise [8] en 2 av. jc.

Paullus est cité par le poète Juvénal comme ayant été un généreux protecteur de la poésie. Il est aussi mentionné et indiqué comme tel dans une des odes d’Horace, qui écrivit par ailleurs à Paullus lorsqu’il était en exil.

Autour de 9 av. jc, le conseil provincial de la province d’Asie décida qu’il fallait essayer de trouver une façon unique d’honorer Auguste. Pour cela, il créa un concours pour trouver ce moyen, dont le gagnant recevrait une couronne de la part de la province. Ce fut Paullus lui-même, le proconsul d’Asie, qui imagina la proposition gagnante : un nouveau calendrier pour la province d’Asie, dans lequel l’année commencerait le 23 septembre, jour de l’anniversaire d’Auguste.

Paullus mourut pendant l’été 14.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Pierre Pellegrin (dir.), Aristote : Œuvres complètes, Éditions Flammarion, 2014 (ISBN 978-2081273160)

Notes

[1] Le calendrier julien est un calendrier solaire utilisé dans la Rome antique, introduit par Jules César en 46 av. jc pour remplacer le calendrier romain républicain. Il a été employé en Europe jusqu’à son remplacement par le calendrier grégorien à la fin du 16ème siècle. Il reste utilisé dans la République monastique du mont Athos, ainsi que par quatre Églises orthodoxes : les Églises orthodoxes de Jérusalem, de Russie, de Géorgie, de Serbie, trois églises orthodoxes non reconnues par le synode : les Églises orthodoxes de Macédoine, du Monténégro et d’Ukraine, et marginalement par plusieurs régions du Maghreb, surtout Berbères en Afrique du Nord et dans le calendrier rûmi en Turquie. Le calendrier copte utilise la même structure que le calendrier julien avec quelques variantes d’application.

[2] Parfois, un consul décède ou démissionne avant la fin de son mandat de douze mois. Le consul restant rétablit la collégialité par l’élection intermédiaire si le délai restant le permet ou par la désignation directe d’un consul suffectus (du participe passé du verbe sufficere, « remplacer »). Ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n’est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir. Enfin, le consul suffect ne donne pas son nom à l’année, à l’inverse du consul dit ordinaire.

[3] une aristocratie du plus haut lignage, qui pouvait se flatter de compter parmi ses aïeux les plus illustres personnages de l’histoire de Rome : il pouvait ainsi revendiquer parmi ses ascendants, entre autres, Fabius Cunctator qui tint en échec Hannibal, et Quintus Fabius Maximus Allobrogicus qui obtint le droit de dresser le premier arc de triomphe dans Rome, mais aussi les Scipions et les Paul-Emile

[4] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.

[5] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[6] Chypre, est une île située dans le bassin Levantin qui constitue la partie la plus orientale de la mer Méditerranée, souvent considérée comme européenne (politiquement et culturellement) mais située à 69 kilomètres au sud de l’Anatolie (partie asiatique de la Turquie moderne) et à 104 km à l’ouest de la Syrie.

[7] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique

[8] La Tarraconaise était une province romaine qui couvrait le nord et l’est de l’Espagne et qui correspond aujourd’hui à peu près à l’Aragon, la Catalogne et les Asturies. Elle est issue de l’ancienne Hispanie citérieure.