C’est un des grands réformateurs de son ordre [1], le faisant revenir non sans peine à la stricte observance de la règle du Carmel. Il joue aussi un rôle extrêmement important dans la fondation, en 1452, de l’ordre des Carmélites [2] ainsi que du tiers-ordre [3].
Jean Soreth est ordonné prêtre en 1417. Il obtient sa licence en théologie à l’Université de Paris en 1437 puis sa maîtrise le 26 mai 1438. Après cela, il est nommé directeur des études au couvent de son Ordre.
En 1440, il devient le supérieur provincial de l’ordre en France. En 1451 il est désigné pour être le 25ème prieur général de l’Ordre du Carmel, qu’il restera jusqu’à sa mort. Il devient l’un des grands réformateurs du Carmel, faisant revenir les moines, non sans peine, à la stricte observance de la règle. En 1452, il est également diplômé docteur honoris causa, en théologie à l’université de Padoue [4] Jean Soreth privilégie les visites dans les couvents de sa juridiction. Quand il est parmi les moines, il semble être un des leurs plutôt que le général de la congrégation. Il préside aux chapitres, remet les statuts en règle, œuvre à la protection de la règle et des constitutions. La rubrique IV de la deuxième partie des constitutions, qui indique la manière de conduire les visites canoniques, est réarrangée et promulguée par ses soins en 1462. Certains historiens supposent que sa méthode était de s’intéresser minutieusement à chaque couvent, afin d’étudier les causes des défauts éventuels et de prescrire les remèdes. Puis, de revenir afin d’être assuré que les religieux avaient vraiment progressé dans les directions indiquées.
Une autre activité de Jean Soreth concerne la mise en place des Carmélites au sein de l’Ordre du Carmel. Dès 1452 il reçoit les béguines [5] du monastère "Ten Elsen" de Gueldre sous la direction de l’Ordre . La même année il découvre à Florence, une communauté de femmes, regroupées dans une maison depuis 1450 et ayant revêtu le manteau de l’Ordre du Carmel.
Pour régler les divers problèmes canoniques liés à la vie de ces femmes en communauté il fait appel au Pape, qui l’année suivante, via la bulle Cum Nulla du 7 octobre 1452 adressée par Nicolas V au général de l’Ordre de Notre Dame du Carmel à Rome autorise le Provincial de l’Ordre à accepter l’admission dans l’Ordre, et mettre sous sa protection, les vierges pieuses, les veuves, les béguines et mantellate [6] qui vivent en groupe ou individuellement, et qui souhaiteraient porter l’habit du carmel.
En 1455, il intègre dans l’Ordre les "Sœurs cloîtrées" de Nieukirk. Au cours de la même période, le monastère de Dinant [7] est fondé, puis le monastère de Liège [8] en 1457, de Harlem et de Huy en 1466.
En 1463, le couvent des Trois Marie de Vannes [9] est créé dans le duché de Bretagne, et dans ce même couvent, le 25 mars 1468, Jean Soreth reçoit les vœux de la bienheureuse Françoise d’Amboise, duchesse de Bretagne.
En 1468 les monastères de Namur sont inaugurés. Celui de Vilvorde [10] est fondé en 1469.
En 1469, Jean Soreth préside le chapitre de l’Ordre à Aurillac [11]. De là, il se rend au couvent de Nantes où il supervise la réforme du monastère. Alors qu’il semble avoir réussi sa réforme, il tombe brusquement malade probablement à la suite d’un empoisonnement après un déjeuner au cours duquel le prieur du couvent décède subitement. Jean Soreth, très affaibli, rentre à Angers, où il décède le 25 juillet 1471.