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Hugues 1er de Salins

dimanche 24 février 2019

Hugues 1er de Salins

Archevêque de Besançon de 1031 à 1066

Issu de la famille des seigneurs de Salins [1] dans le Jura, chapelain [2] du dernier rois de Bourgogne carolingiens Rodolphe III de Bourgogne dit le Pieux, chancelier [3] puis nommé prince de l’empire allemand par l’empereur allemand Henri III du Saint Empire et légat [4] du pape Nicolas II.

En 1032 Rodolphe III de Bourgogne qui n’a pas d’héritier désigne par testament son cousin l’empereur germain Conrad II le Salique comme héritier du royaume carolingien de Bourgogne et de Provence [5]. À sa mort, le royaume qui comprend le comté de Bourgogne [6] du comte Renaud 1er de Bourgogne et l’archevêché de Besançon [7] passe sous suzeraineté légale et militaire du Saint Empire romain germanique malgré la guerre de succession de Bourgogne (1032-1034) [8].

En 1043, l’empereur allemand Henri III du Saint Empire vient à Besançon, pour se fiancer avec Agnès d’Aquitaine, nièce du comte Renaud 1er de Bourgogne et fille du duc Guillaume V d’Aquitaine.

À cette occasion, l’archevêque Hugues 1er de Salins obtient des droits régaliens sur la ville de Besançon [9]. Il est nommé prince de l’Empire allemand [10] et règne en souverain sur la cité. Lui et ses futurs successeurs avec l’empereur et le pape pour seuls supérieurs. Il échappe au pouvoir des comtes de Bourgogne.

En Octobre 1056, L’empereur Henri III du Saint Empire meurt. Son fils Henri IV du Saint Empire lui succède à l’âge de 5 ans sous la régence impériale de sa mère l’impératrice Agnès d’Aquitaine.

En Septembre 1057, le comte Renaud 1er de Bourgogne disparaît à son tour. Son fils Guillaume 1er de Bourgogne lui succède.

Le 23 mai 1059, Hugues 1er de Salins est nommé archevêque légat du pape Nicolas II avec qui il est ami.

En 1061, Hugues 1er de Salins fait reconstruire la cathédrale Saint-Jean de Besançon [11] construite par l’empereur Charlemagne au 9ème siècle.

Hugues 1er de Salins meurt le 27 juillet 1066. Il est inhumé dans la cathédrale Saint-Jean de Besançon.

Le comte Guillaume 1er de Bourgogne s’affirme alors comme le personnage le plus important du comté de Bourgogne et ne tarde pas à mettre la main sur l’archevêché de Besançon en y faisant ordonner ses fils Hugues III de Bourgogne archevêque en 1085 et Guy de Bourgogne administrateur du diocèse de son frère avant de le faire élire pape sous le nom de Calixte II à l’abbaye de Cluny du comté de Mâcon [12] qui parvient à imposer son autorité aux empereurs allemands.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Hugues Ier de Salins/ Portail de la Franche-Comté/ Archevêque de Besançon

Notes

[1] Salins-les-Bains est une commune française du département du Jura, située dans le Revermont jurassien. Elle s’étend au fond de la vallée de la Furieuse, un affluent de la Loue, et est dominée par deux forts à l’est et à l’ouest. La ville possède une histoire glorieuse due à un passé industriel florissant de production du sel, l’« or blanc », remontant au 5ème millénaire av. jc. Elle est ainsi la deuxième ville de Franche-Comté au Moyen Âge et compte environ 8 500 habitants à la veille de la Révolution française.

[2] prêtre qui dessert une chapelle privée

[3] Chancelier est un titre officiel attribué dans de nombreuses sociétés dérivées de l’Empire romain. La fonction d’un chancelier peut être très variable. Sous les Carolingiens, le chancelier dirigeait les clercs et secrétaires du palais chargés de rédiger les actes officiels (diplômes, capitulaires). Cet office fut créé par Pépin le Bref, qui choisit en 757 Badilon. Les successeurs de Badilon étaient presque exclusivement des clercs francs, dont un bâtard et un petit-fils de Charlemagne puis, à partir du 10ème siècle l’office échut systématiquement à l’archevêque de Reims. Les fonctions de chancellerie consistent à mettre en forme d’acte rédigé les décisions royales. Elles sont assurées par des scribes (notarii ou cancellarii). À l’époque mérovingienne, il s’agissait d’un personnel laïc placé sous l’autorité des référendaires, dont l’un apposait le sceau authentifiant les actes. Sous les Carolingiens, le personnel devint ecclésiastique, car seuls les clercs religieux connaissaient la nouvelle langue légale, le latin. On les recrutait dans la chapelle du roi, et leur supérieur, le chapelain, devenait de facto le chancelier, chargé lui-même d’apposer le sceau

[4] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint-Siège auprès des gouvernements étrangers

[5] Le Royaume d’Arles (ou Royaume des Deux-Bourgognes ou Second Royaume de Bourgogne) était un état féodal qui a existé de 933 à 1378, incorporé au Saint Empire romain germanique à partir de 1032. Au 9ème siècle, la Bourgogne impériale voit naître, en son sein, deux royaumes : - le premier, au sud, touchant les rives de la Méditerranée, qui prend le nom de Royaume de Provence appelé aussi Basse Bourgogne ; - le second, appelé Royaume de Bourgogne transjurane, ou Haute Bourgogne, situé à l’origine en Helvétie (au-delà des monts du Jura), intègre rapidement d’autres domaines, dont les terres du diocèse de Besançon. Vers 933, sous le règne de Rodolphe II, roi de Bourgogne transjurane, le royaume de Bourgogne et le royaume de Provence s’unissent. Le royaume ainsi formé prend le nom de « Royaume des Deux-Bourgognes », et se place sous la suzeraineté des souverains germaniques.

[6] Le comté de Bourgogne, appelée aussi Franche Comté de Bourgogne était un important comté fondé en 986 par le comte Otte-Guillaume de Bourgogne et dont le territoire correspond aujourd’hui approximativement à l’actuelle région de Franche-Comté. Il avait pour capitale Dole (château de Dole) et était gouverné du 10ème au 17ème siècle par les comtes palatins de Bourgogne. Ce comté est formé par la réunion des quatre circonscriptions administratives carolingiennes (pagi bourguignons) : l’Amous (région de la Saône, de l’Ognon et du Doubs), l’Escuens (région de Château-Chalon), le Portois (région de Port-sur-Saône) et le Varais (région enserrée dans le « M » que forme le tracé de la rivière le Doubs).

[7] L’archidiocèse de Besançon est une église particulière de l’Église catholique en France. Son siège est la cathédrale Saint-Jean de Besançon. Érigé au 3ème siècle, le diocèse de Besançon est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 4ème siècle. En 1032, comme tout le Comté de Bourgogne, Besançon est donc rattachée au Saint Empire romain. L’archevêque de Besançon, Hugues de Salins, grâce à l’appui de l’empereur germanique, devient le seigneur de la ville, qui prospère sous son impulsion. Après la mort de celui-ci en 1066, une lutte pour sa succession plonge Besançon dans une longue période de crise. Aussi, pendant tout le Moyen Âge, Besançon restera une « ville libre » directement soumise à l’autorité impériale et indépendante du Comté de Bourgogne, dont Dole est la capitale.

[8] Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, mort sans postérité, le 6 septembre 1032, avait institué comme son héritier, l’empereur germanique Conrad le Salique. Mais son neveu Eudes II de Blois, fils de sa sœur aînée Berthe de Bourgogne, suscita contre Conrad le Salique, la révolte des féodaux et des prélats du royaume de Bourgogne, menée par le comte Renaud 1er de Bourgogne, le comte de Genève Gérold, l’archevêque de Vienne, l’évêque de Saint-Jean-de-Maurienne et l’archevêque de Lyon, Burchard III. Face à eux, Conrad le Salique avait l’appui d’Héribert, l’archevêque de Milan, du marquis Boniface III de Toscane, d’Hermengarde ou Ermengarde, la veuve du Rodolphe III, et d’un valeureux lieutenant, le comte Humbert, ancien conseiller et vassal de Rodolphe III, ce dernier espérait, en cas de victoire, avoir les mains libres pour assurer sa domination sur les terres savoyardes, situées aux frontières de l’empire. Eudes II de Blois se fit couronner roi de Bourgogne à Lausanne, par ses partisans, mais en janvier 1033, l’empereur se fit aussi couronner à Bâle. Eudes II de Blois eut finalement le dessous et, en 1034, l’empereur prit possession du Royaume des Deux Bourgognes, en recevant, le 1er août, à Genève, l’hommage de ses nouveaux vassaux. C’est à cette occasion que le moine Gérald l’Allobroge, le futur pape Nicolas II, entra au service du marquis Boniface III de Toscane et partit avec lui en Italie.

[9] droits juridiques, politiques, fiscaux et économiques…

[10] dernier rang avant l’empereur

[11] La cathédrale Saint-Jean est une église, basilique et cathédrale carolingienne franc-comtoise à Besançon, construite dès le 3ème siècle puis reconstruite plusieurs fois, notamment au 9ème siècle et au 11ème siècle ; elle comprend des parties romanes, gothiques et baroques . L’édifice est l’un des rares en France à comprendre deux chœurs opposés ; il recèle une trentaine de tableaux classés aux monuments historiques, une horloge astronomique considérée comme un chef-d’œuvre du genre, ainsi que « la Rose de Saint-Jean », un autel circulaire datant du 11ème siècle et entièrement réalisé dans du marbre blanc. Sa légitimité même de siège diocésain fut maintes fois remise en cause, notamment par le proche chapitre de Saint-Étienne, mais le pape franc-comtois Calixte II rétablit ce droit à cette église, considérée comme la « maison mère ». De nombreuses personnalités furent enterrées au sein du bâtiment, notamment des comtes de Bourgogne mais aussi des archevêques de la ville.

[12] À l’époque carolingienne, le pagus devient un comté. Sans postérité, le dernier comte, Jean de Dreux et de Braine, et sa veuve, Alix, comtesse de Mâcon et de Vienne, vendent en 1239 le comté au roi de France, Saint Louis, qui l’incorpore au domaine royal (le titre de comte de Vienne restant aux oncles d’Alix) ; un bailli royal est aussitôt installé à Mâcon, Aumaury de Courcelles (dont le dernier successeur ne disparaîtra qu’en 1790). Rendu au duché de Bourgogne en 1435 dans le cadre du traité d’Arras, le comté de Mâcon est définitivement annexé au royaume avec l’ensemble de la Bourgogne après 1477, année de la défaite et de la mort du duc Charles le Téméraire vaincu par Louis XI.