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Francesco Orazio Olivieri della Penna dit Francesco della Penna

jeudi 24 janvier 2019, par lucien jallamion

Francesco Orazio Olivieri della Penna dit Francesco della Penna (1680-1745)

Missionnaire chrétien au Tibet

Né à Pennabilli [1], dans les États pontificaux, religieux capucin [2] italien qui fut missionnaire chrétien au Tibet avec le titre de préfet de cette Mission.

Il entra dans les ordres au monastère capucin de Pietrarubbia [3]. Alors qu’il s’y trouvait, un décret de la Sacrée congrégation pour la propagation de la foi [4] décida de l’établissement d’une mission catholique en direction de la source du Gange [5], vers le royaume du Tibet [6]. Della Penna se trouva parmi ceux qui furent sélectionnés. Des missionnaires partirent en 1704 et arrivèrent à Lhassa [7] le 12 juin 1707.

Fin 1711, l’un d’entre eux, le père Domenico da Fano retourna à Rome après que les missionnaires qui manquaient d’argent et risquaient de mourir de faim, eurent décidé de se réorganiser.

Francesco della Penna faisait partie de la seconde mission qui arriva à Lhassa le 1er octobre 1716 avec 2 autres capucins, lesquels informèrent le jésuite Ippolito Desideri à Lhassa depuis le 28 mars 1717 qu’ils avaient écrit à Rome pour demander que la mission du Tibet soient octroyée exclusivement aux capucins.

Desideri répondit qu’il se plierait à cette requête et quitterait le Tibet dès qu’un ordre arriverait de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, ce qui survint en 1721.

Il étudia le tibétain et la culture tibétaine au monastère de Séra [8] sous la houlette d’un lama [9]. C’est à cette époque qu’il commença à composer son dictionnaire tibétain-italien, qui, vers 1732, comprenait déjà 33 000 mots.

Il traduisit aussi du tibétain quelques ouvrages de référence, et, en tibétain la Doctrine chrétienne de Robert Bellarmin, ainsi que le Trésor de la doctrine chrétienne de Thurlot. Il traduisit en italien l’Histoire de la vie et des ouvrages de Shakiatuba, restaurateur du Lamaïsme [10], Les trois chemins menant à la perfection, ainsi qu’un traité Sur la réincarnation et la prière à Dieu. Il semble qu’une presse à imprimer en tibétain fut fabriquée pendant ce séjour de Della Penna à Lhassa.

Della Penna partit du Tibet en 1731 et arriva à Rome en 1736 pour y chercher de l’aide et des subsides. Il en reçut d’un prélat espagnol, le cardinal Belluga, puis retourna à Lhassa où il parvint le 6 janvier 1741.

Della Penna était bien vu au Tibet, où on l’appelait le lama blanc et où on le respectait pour sa connaissance de la langue et de la culture tibétaines. Cependant il rencontra des problèmes qu’il n’avait pas prévus lorsque le 7ème Dalai Lama*, Kelzang Gyatso, lui avait accordé, à lui et à ses compagnons, pleine liberté de culte et de prédication. Après qu’une vingtaine de Tibétains et de Tibétaines se furent convertis au christianisme, ils refusèrent de recevoir la bénédiction du Dalai Lama, ainsi que de prendre part aux prières lamaïques obligatoires.

Après un long procès, le 22 mai 1742, cinq chrétiens tibétains furent flagellés. Della Penna fut reçu en audience par le Dalai Lama [11], mais le sort de la mission était scellé. Il partit le 20 avril 1745 pour le Népal [12], mais mourut à Patan [13] le 20 juillet 1745

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Francesco della Penna/ Portail du Tibet/ Missionnaire chrétien au Tibet

Notes

[1] Pennabilli est une commune située dans la province de Rimini, dans la région Émilie-Romagne. Elle fait partie de la région historique du Montefeltro et de l’aire culturelle de la Romagne dont elle est une des communes les plus méridionales. Après la courte domination de César Borgia de 1502 à 1504 puis la mort du dernier Montefeltro en 1508, le duché et Pennabilli échoient à la famille della Rovere avant leur incorporation dans les États pontificaux en 1631. En 1572, le siège de l’évêché local est transféré de San Leo à Pennabilli, et le Pape Grégoire XIII confère au bourg le titre de cité. Le village est toujours aujourd’hui siège de l’évêché de Saint-Marin-Montefeltro. Au 18ème siècle, le missionnaire Francesco della Penna part de Pennabilli pour fonder une mission catholique à Lhassa. Il développe un rapport de confiance avec les moines locaux et la population, amenant au Tibet la première presse d’imprimerie à caractère mobiles et publiant le premier dictionnaire italo-tibétain, traduit par la suite en langue anglaise.

[2] Les Frères mineurs capucins forment l’une des trois branches masculines du premier ordre religieux de la famille franciscaine, approuvé comme institut religieux de droit pontifical en 1528 par le pape Clément VII. De nombreux frères provenant presque tous de la branche de l’Observance et séparée de celle des Conventuels ont rallié alors ce nouvel ordre. Ils sont ainsi nommés du capuce ou capuchon dont ils couvrent leur tête. Les capucins sont aujourd’hui au nombre de 10 286, répartis à travers le monde.

[3] Pietrarubbia est une commune italienne de la province de Pesaro et Urbino dans la région Marches en Italie. Le village fait partie du territoire historique du Montefeltro.

[4] La Congrégation pour l’évangélisation des peuples est la congrégation de la Curie romaine fondée sous la dénomination de « Sacrée congrégation pour la propagation de la foi » par Grégoire XV en 1622, chargée des œuvres missionnaires de l’Église. C’est le département de l’administration pontificale chargé de la diffusion du catholicisme et de l’administration des affaires de l’Église dans les pays non catholiques. Sa mission est la propagation de la foi chrétienne et le règlement des affaires concernant l’Église catholique dans les pays non-catholiques. L’importance de ses responsabilités et l’extraordinaire étendue de son autorité et des territoires dépendant de sa juridiction ont valu au cardinal préfet chargé de cette Congrégation le surnom de « pape rouge ».

[5] Le Gange est un fleuve de la plaine indo-gangétique, au nord de l’Inde. Sa longueur varie suivant les sources de 2 500 à 3 000 km, son bassin couvre 907 000 km² et son delta est commun avec celui du Brahmapoutre. Le Gange est la plus sainte des sept rivières sacrées de l’Inde.

[6] Une monarchie d’une certaine importance émerge sur le territoire du plateau du Tibet, marquant sa naissance comme entité politique unifiée. Des conquêtes successives, initiées par Songtsen Gampo en 627 en feront un Empire dont l’apogée sera entre 780 et 790 et qui se terminera en 877, avec la fin de la dynastie Yarlung. Les rois ou empereurs de la dynastie Yarlung, dans la vallée duquel leur capitale de Yumbum Lhakang aurait tout d’abord été installée, prétendent remonter au 2ème siècle av. jc, où le mythique Nyatri Tsenpo descendu du ciel aurait été intronisé. Leur chefferie de Sheboye deviendra un royaume appelé Pugyäl et Tüböt par les Mongols, d’où le nom de Tibet. Ayant conquis Zhangzhung, ils contrôleront le territoire jusqu’au milieu du 9ème siècle, étendant au faite de leur puissance leur emprise jusqu’en Mongolie et au Bengale, et menaçant les empires Chinois et Abbasside. À partir de 846, le pouvoir central s’efface au profit des féodaux. Suit une période de division politique jusqu’à l’arrivée des Mongols de la dynastie Yuan au 13ème siècle. Durant les deux siècles suivant la mort de Songtsen Gampo, les Tibétains tentent d’agrandir ou de défendre leur territoire contre les puissances et peuplades voisines (Chinois, Kirghizes, Ouïghours, Abbassides), variant leurs alliances au gré des événements. Alliés aux Ouïghours et aux Abbassides, ils gagnent contre la dynastie Tang la bataille de Talas en 751 qui leur permet d’étendre pendant une dizaine d’années leur influence en Asie centrale au détriment de la Chine. Sous le règne du Roi du Tibet Trisong Detsen, les Tibétains envahissent la capitale de la Chine Chang’an en 763. En 822, le traité de paix sino-tibétain fut signé entre l’empereur du Tibet, Tri Ralpachen et l’empereur chinois Tang Muzong de la dynastie Tang. Le traité permit de stabiliser les relations politiques, militaires et commerciales entre le Tibet et la Chine. Ainsi le traité délimita la frontière entre les deux empires. Bien que la structuration administrative du pays progresse, le Tibet conserve un fonctionnement de royauté et de féodalité où le pouvoir central est menacé par les conflits entre clans et membres de la famille royale. À partir du 8ème siècle, le bouddhisme est décrété religion d’État, mais l’ancienne tradition chamanique bön subsiste. L’Empereur tibétain Langdarma tue en 838 son frère, l’empereur bouddhiste Tri Ralpachen et prend alors le contrôle de l’état. Il interdit le bouddhisme, et rend le bön religion officielle. Il se fait assassiner par un ermite bouddhiste en 841 ou 842, le pays se retrouve alors de nouveau divisé.

[7] Lhassa, capitale du royaume du Tibet depuis le 7ème siècle, puis de l’Ü-Tsang à partir de l’ère de la fragmentation fut le siège du gouvernement religieux puis politique du Ganden Phodrang, sous le règne religieux du Lozang Gyatso, 5ème dalaï-lama et temporel du Mongol qoshot Güshi Khan roi du Tibet sous le Khanat qoshot, sous la tutelle mandchoue de la dynastie Qing, puis sous le Tibet indépendant du 13ème dalaï-lama, au début du 20ème siècle, est actuellement le chef-lieu de la région autonome du Tibet, région autonome de la République populaire de Chine, appelée plus couramment Tibet, bien qu’elle ne couvre qu’environ la moitié du Tibet durant l’apogée de l’Empire du Tibet de 629 à 877.

[8] Le monastère de Sera ou Séra correspond à l’une des trois grandes universités monastiques Gelugpa du Tibet. Les deux autres grands monastères Gelugpa sont Drepung et Ganden. « Sera » signifie « L’enclos des Roses ». Le monastère est à 5 km au nord du Jokhang à Lhassa. Il est toujours en activité aujourd’hui mais un monastère de même nom a été refondé en exil, en Inde du Sud, à Bylakuppe. Le monastère de Séra fut fondé en 1419, par Jamchen Chojey, un disciple de Tsongkhapa.

[9] Le titre de lama est donné à un enseignant religieux du bouddhisme tibétain. "LAMA : traduisant le sanscrit ’gourou’, ’lama’ désigne le maître spirituel, plus précisément, dans le cadre du vajrayana. À l’origine, le terme était réservé aux maîtres pleinement réalisés. De nos jours, il s’applique aussi à des personnes ayant une certaine expérience de la voie et pouvant l’enseigner. La plupart des lamas sont des moines, mais certains peuvent être mariés, notamment dans la lignée nyingmapa. Tous les moines ne sont pas nécessairement des lamas."

[10] Le bouddhisme tibétain comporte les trois véhicules du bouddhisme, le hinayana, le mahayana et le véhicule tantrique du vajrayāna et s’est développée à partir du 7ème siècle au Tibet et se pratique actuellement en Chine principalement dans les régions autonomes du Tibet et de Mongolie-intérieure, dans les provinces de Qinghai, Gansu, Yunnan et Sichuan et dans la région du Nord-Est, ainsi que plus sporadiquement dans différentes villes comme Pékin (Temple de Yonghe, etc.) ou Xi’an (Temple Guangren), en Mongolie, dans certaines républiques de Russie (Tuva, Bouriatie, Kalmoukie), au Bhoutan, où il constitue la religion d’État, et dans certains pays et régions de l’Himalaya, dont le Népal septentrional, et quelques états d’Inde, en particulier l’Arunachal Pradesh, le Jammu-et-Cachemire (au Ladakh), le Sikkim, l’Himachal Pradesh (Dharamsala et le district de Lahaul et Spiti).

[11] La lignée des dalaï-lamas (ou du Dalaï-Lama) est la plus importante lignée de réincarnation (tulkou) postulée dans le bouddhisme tibétain et dans l’histoire du Tibet. Reconnu par ses fidèles comme une émanation du bodhisattva de la compassion, le dalaï-lama, outre son autorité spirituelle, a exercé le pouvoir temporel à la tête du gouvernement tibétain de la période Ganden Phodrang (1642-1959) mis en place par le 5ème dalaï-lama entre le 17ème siècle et le milieu du 20ème siècle au sein d’une théocratie.

[12] Le Népal est un pays enclavé de l’Himalaya, bordé au nord par la Chine (région autonome du Tibet), au sud, à l’ouest et à l’est par l’Inde. Le Népal possède une très grande variété de paysages, s’étendant du tropical humide du Terraï, au sud, jusqu’aux plus hautes montagnes du monde, au nord. Le Népal possède huit montagnes parmi les dix plus hautes du monde, dont l’Everest qui marque la frontière avec le Tibet. Le Royaume du Népal est le régime dirigeant le Népal de sa formation en 1768, lors de l’unification du Népal par le roi Prithvi Narayan de la dynastie Shah, jusqu’à l’abolition de la monarchie 240 ans plus tard, le 28 mai 2008.

[13] Patan est une ville du Népal située dans le district de Lalitpur. Ancienne ville royale, autrefois capitale et ville d’art, Lalitpur (la Cité de la Beauté) est située à 6 kilomètres au sud du centre de Katmandou, mais avec l’extension des deux villes la seule démarcation visible est la rivière Bagmati. Patan était auparavant un grand centre d’enseignement bouddhique, comme en témoignent les nombreux monastères éparpillés dans la ville. Lalitpur fut choisie par l’empereur Ashoka, qui serait d’après certaines traditions le fondateur de la cité, pour y élever l’un des quatre grands stūpas qui la ceinturent, situés aux points cardinaux, et serait de ce fait la ville bouddhique la plus ancienne d’Asie. Le centre ville, constitué par la place du Darbâr, Durbar Square, est enchanteur, on dit qu’il a la forme d’une conque, symbole de Vishnou. Là s’élève la statue du râja Yoga Narendra Malla. Le palais, comportant plusieurs cours intérieures, serait dû au râja Siddhi Narasimha qui régna de 1620 à 1661. Un bassin, très ornementé, y fut creusé en 1681.