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Jacques d’Espinay

jeudi 25 octobre 2018

Jacques d’Espinay

Prélat breton du 15ème siècle-Évêque de Saint-Malo puis de Rennes

Fils cadet de Robert d’Espinay et de Marguerite de la Courbe. Son père, grand maître d’hôtel [1] et conseiller du Duc Pierre II de Bretagne, s’efforça à placer ses enfants à des places honorifiques.

Il essaya de faire nommer Jacques comme évêque de Rennes [2] en 1447. N’ayant pas obtenu gain de cause, il a obtenu, le 10 juin 1449, la création d’un dixième évêché en Bretagne, à Redon [3], pour Jacques. Cet évêché dura 6 mois car une bulle du 20 décembre suspend l’exécution de la précédente jusqu’à nouvel ordre.

Le 7 janvier 1450, Jacques est nommé évêque de Saint-Malo* mais le siège lui est disputé par Jean L’Espervier nommé par bulle en juillet suivant. L’évêque de Rennes Robert de La Rivière étant mort le 18 mars 1450, Jacques est transféré à l’évêché de Rennes par bulle d’avril 1450 mais là aussi il se heurte à l’élu Jean de Coëtquis.

Il prête serment le 14 février 1454 et entre enfin en grande pompe à Rennes comme évêque le 28 mars 1454. De par cette cérémonie, il aurait dû payer au baron de Vitré [4] la somme de 64 écus d’or. L’évêque refuse et les serviteurs d’Anne de Laval qui était venu collecter la monnaie sont battus. Le problème fut vite réglé par un membre de la famille d’Espinay, et l’évêque accepta de payer son argent à Anne de Laval.

Jacques retrouve rapidement des relations amicales avec la famille de Laval, en dépit d’oppositions grandissantes entre l’évêque et le duc de Bretagne. Il sera choisi pour célébrer le mariage de Jean de Laval-La Roche Bernard et de Jeanne du Perier, le 27 février 1469/1470.

Jacques d’Espinay demeure l’un des représentants du parti pro français en Bretagne ce qui lui vaut l’inimitié de Pierre Landais , conseiller écouté du duc François II de Bretagne, dont la politique visait à maintenir l’autonomie ducale.

Dès 1474 les deux hommes s’opposent lors d’un synode tenue par l’évêque de Rennes au cours duquel Jean le lyonnais, abbé de Sainte-Melaine mais aussi ambassadeur et conseiller du duc est excommunié au nom du chapitre.

Une commission pontificale sollicitée par Landais parvient à la cour bretonne en mars 1480. L’évêque de Rennes est dépossédé de son diocèse qui est confié fin octobre 1481 au chantre de Saint-Malo Jacques Troussier pour l’administration spirituelle et à Jacques de La Villéon pour l’administration du temporel.

Jacque d’Espinay meurt en janvier suivant et son siège épiscopal est attribué à Michel Guibé neveu de Landais..

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Bernard & Jacqueline Le Nail - Pays de Vitré - Hommes et femmes remarquables Vitré, 2005, les Portes du Large

Notes

[1] Le grand maître d’hôtel de Bretagne, appelé aussi grand maître de Bretagne, était un des grands officiers du duché de Bretagne. La relation du Parlement général tenu à Vannes en 1462, nous apprend qu’après le duc venaient le chancelier, en habit royal, le seigneur de Malestroit, maréchal, le vicomte du Fou, amiral, et messire Tanguy du Chastel, grand maître d’hôtel, ayant le bâton haut sur l’épaule.

[2] L’archidiocèse de Rennes est une église particulière de l’Église catholique en France. Érigé au 3ème siècle, le diocèse de Rennes est un des neuf diocèses historiques de Bretagne. À la veille de la Révolution française, il couvrait le pays de Rennes, un pays traditionnel de Haute Bretagne.

[3] En 1449, le duc François 1er obtint du pape Eugène IV l’érection de Redon en évêché par bulle pontificale le 10 juin 1449, mais les protestations des évêques voisins de Rennes, Vannes et Nantes, sur les territoires desquels le nouveau diocèse devait prendre son assise, firent avorter l’initiative. La bulle de suppression fut alors signé le 20 décembre 1449 par le souverain pontife

[4] La baronnie de Vitré est un ancien territoire breton dont la capitale était située à Vitré. C’était l’une des neuf anciennes baronnies de Bretagne et était d’ailleurs considérée comme étant la plus puissante et la plus prospère. C’est sous le règne de Robert 1er que la ville de Vitré va naître et va devenir la capitale de la nouvelle baronnie. Les deux églises ont aujourd’hui disparues : l’église Saint-Pierre est à l’origine de l’actuelle église Notre-Dame et l’église Sainte-Croix fut reconstruite à de nombreuses reprises. Par la suite, la baronnie de Vitré s’agrandit de plus en plus jusqu’à comprendre près de 80 paroisses. Mais les barons de Vitré occupèrent d’autres seigneuries : Riwallon, par exemple, fut vicomte de Rennes et aussi seigneur d’Acigné et de Marcillé, André II fut comte de Mortain... Certains barons furent de fervents protecteurs de la Bretagne, et donc de la baronnie, contre les envahisseurs anglais : on peut citer Robert 1er et André II. En 1248, le baron André III part en croisade en Terre-Sainte. Il y meurt en 1250 lors de la bataille de Mansourah. Son seul fils, André, un enfant, va hériter de la baronnie mais il mourra l’année suivante. C’est alors sa sœur, Philippa, dernière représentante de la Famille de Vitré, qui devint baronne. À sa mort, en 1254, la baronnie de Vitré passe aux mains de son mari, le baron Guy VII de Laval.