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Ubayd Allah ben Ziyad

samedi 16 juin 2018, par lucien jallamion

Ubayd Allah ben Ziyad

Fils de Ziyad ibn Abi Sufyan qui a été gouverneur de l’Irak jusqu’à sa mort en 673. Ubayd Allah lui a succédé et a continué sa politique.

En 680, à la mort deMuawiya 1er, le nouveau calife omeyyade [1]Yazid 1er s’est vu refuser le serment d’allégeance de la part de quatre personnes : Husayn fils d’Ali, Abd Allah ben az-Zubayr, Abd Allah fils d’Umar et Abdul-Rahman ibn Abi Bakr fils d’Abu Bakr.

Ubayd Allah sur l’ordre du calife va réprimer l’agitation chiite [2] provoquée par la popularité grandissante de Husayn à Koufa [3]. Husayn, qui est à La Mecque, ignore les événements qui se déroulent à Koufa et part rejoindre les gens de Koufa. Ubayd Allah est prévenu du départ d’Husayn et va à sa rencontre. Husayn et sa petite troupe rencontre l’armée d’`Ubayd Allah à Kerbala [4].

En remerciement de ses services Yazid nomme Ubayd Allah gouverneur de Koufa et de l’Irak en plus du titre de gouverneur de Bassora [5] qu’il avait déjà, mais il ne lui redonne pas le gouvernement du Khorasan [6] et du Sistan [7] que lui avait donné Muawiya 1er. Ubayd Allah en conçoit quelque amertume.

Lorsqu’il reçoit l’ordre d’attaquer Abd Allah ben az-Zubayr à La Mecque, il refuse d’obéir se prétextant malade. Malgré tout une armée syrienne attaque Médine [8] et la pilla. En 684, les troupes syriennes reçurent l’ordre de partir aussi tôt que possible de Médine et de se diriger vers La Mecque [9]. Abd Allah ben az-Zubayr, avec les médinois qui s’étaient réfugiés à La Mecque, vient à la rencontre des Syriens. Les Syriens font reculer Abd Allah qui se réfugie à La Mecque. À l’aide de catapultes les Syriens tirent sur la Kaaba [10] et enflamment le voile qui la couvre. Ce combat eu lieu le jour même de la mort de Yazid. Les combats cessent quelques jours plus tard lorsque parvient la nouvelle de la mort de Yazid. L’armée syrienne prend la route du retour vers Damas.

À la mort de Yazid en 683, Ubayd Allah part pour l’Irak recevoir les serments d’allégeance à Muawiya II à Koufa. Muawiya décède quarante jours après sa prise de pouvoir. Ubayd Allah est chassé de Bassora par la population qui a appris cette mort dans l’intervalle.

Ubayd Allah prend alors la décision de soutenir la candidature de Marwan 1er contre celle de Khâlid ben Yazid trop jeune et celle de Abd Allah ben Zubayr qui n’est pas un Omeyyade.

Le règne court de Marwân fut marqué par une guerre civile à l’intérieur de la famille omeyyade et par la guerre contre l’anti-calife Abd Allah ben al-Zubayr qui a continué à régner sur le Hedjaz [11], l’Irak, l’Égypte et une partie de la Syrie. Marwân gagna la guerre civile, le résultat fut que la nouvelle lignée des califes omeyyades fut celle des Marwanides [12]. Il put également reprendre l’Égypte et la Syrie, mais il ne réussit pas à vaincre complètement Abd Allah ben al-Zubayr.

À Koufa, en fin de l’année 684, Soulayman ben Surad , soulève des troupes parmi les kharidjite [13] pour venger la mort de Husayn. Il réussit à réunir 16 000 hommes plus ou moins motivés. Son but est d’affronter celui qu’il tient pour responsable de cette mort : Ubayd Allah. L’avant garde de l’armée syrienne est surprise par un des lieutenants de Soulayman.

Les deux armées se sont rencontrées à Ayn al-Warda [14] près de Qarqisiya en janvier 685. La bataille va durer 3 jours. 20 000 cavaliers Omeyyades contre seulement 3 000 soldats avec Sulayman les autres ayant déserté. Soulayman est tué au cours du combat par une flèche. Les survivants de l’armée de Sulayman se retirent pendant la nuit. Marwân meurt pendant que cette bataille se déroule. C’est Abd al-Malik son fils qui lui succéda en 685.

À son retour de campagne, Ubayd Allah trouve Abd al-Malik le fils de Marwân sur le trône et lui annonce sa victoire.

Mukhtar al-Thaqafi qui était emprisonné pendant la campagne de Sulayman, organise une nouvelle révolte kharidjite à Koufa.

Abd al-Malik confirme Ubayd Allah dans son rôle de commandant en chef chargé de réprimer cette nouvelle révolte. Un détachement de l’armée Syrienne est mis en déroute par les kharidjites près de Mossoul [15]. Mukhtâr réussit à prendre le pouvoir dans tout l’Irak. Les habitants de Koufa se révoltent contre Al-Mukhtâr, mais celui-ci parvient à rétablir la situation.

Les armées kharidjites et celles d`Ubayd Allah s’affrontent près de Mossoul Ubayd Allah est tué au cours de cette bataille. C’est une victoire pour Mukhtâr

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ubayd Allah ibn Ziyad »

Notes

[1] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[2] Le chiisme duodécimain désigne le groupe des chiites qui croient dans l’existence des douze imams. 90 % des chiites sont duodécimains et ils sont majoritaires parmi les écoles de la pensée chiite. Ils sont majoritaires en Azerbaïdjan, à Bahreïn, en Iran, en Irak, et constituent la communauté musulmane majoritaire au Liban.

[3] Koufa ou Kûfa est une ville d’Irak, environ 170 km au sud de Bagdad, et à 10 km au Nord-est de Nadjaf. Elle est située sur les rives du fleuve Euphrate. C’est la deuxième ville de la province de Nadjaf. Avec Kerbala, et Nadjaf, Koufa est une des trois villes irakiennes de grande importance pour les musulmans chiites. Sur une décision du calife `Omar, Koufa a été construite pour être un pôle d’immigration arabe dans le sud de la Mésopotamie, et de devenir la capitale. Les Arabes recherchaient un endroit où ils ne souffriraient pas de maladies. À l’emplacement de Koufa, il y avait une ville Sassanide qui faisait partie d’une province perse. Les quartiers arabes de la ville ont été construits en 638, à peu près au même moment qu’à Bassora, quand les armées arabes combattaient les Sassanides. La ville fut construite en briques cuites. On commença par construire la mosquée au centre de la ville à 1,5 km de l’Euphrate. On creusa un réservoir d’eau prévu pour 20 000 habitants. La population de Koufa était formée d’immigrants arabes venant soit de la région de La Mecque, soit du sud de l’Arabie, Yémen et Hadramaout, certains d’entre eux étaient chrétiens ou juifs. En 655, les habitants de Koufa soutiennent `Alî contre le calife `Uthman.

[4] Kerbala est une ville d’Irak, située à 100 km au sud-ouest de Bagdad. C’est la capitale de la province de Karbala. Les chiites la considèrent comme leur cinquième lieu saint après La Mecque, Médine, Jérusalem et Nadjaf. En 680, lors de la bataille de Kerbala, l’imam Hussein ben Ali a été décapité par les soldats de Yazid 1er parce qu’il venait de refuser de le reconnaître comme calife légitime. Les hommes de Yazid ont montré et fait voltiger sa tête avec joie. Les célébrations de l’Achoura et de l’Arbaïn commémorant la mort et la décapitation d’Hussein, s’y déroulent chaque année. Les chiites déposent leur front à l’endroit même où Hussein a été décapité.

[5] Bassora ou Bassorah ou Basra est la deuxième ville d’Irak, après Bagdad, la capitale. C’est la capitale de la province d’Al-Basra. Principal port du pays, la ville est située sur le Chatt-el-Arab, estuaire commun des fleuves Tigre et Euphrate, à 55 km en amont du golfe Persique et à 550 km de Bagdad. Bassora est, avec Koufa (située plus au nord), un ancien « misr » (au pluriel « amsar » : ville-camp), bâtie en 638 par Omar, le deuxième calife bien-guidé, lors de l’expansion musulmane. Afin de maintenir la distinction entre « croyants » (les convertis à l’islam) et les autres populations, les musulmans y vivaient. Ce confinement ethnique et religieux a, à maintes reprises, fait de la ville un lieu de bouillonnement idéologique.

[6] Le Khorassan est une région située dans le nord-est de l’Iran. Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran.

[7] Le Sistan-et-Balouchistan est une des 31 provinces d’Iran. Elle est située au sud-est du pays, à la frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan. Sa capitale est Zahedan. La province est la deuxième plus grande province d’Iran, avec une superficie de 181 600 km². Les départements de la province sont : Iran Shahr, Chabahar, Khash, Zabol, Zahedan, Saravan, et Nik Shahr

[8] Médine est une ville d’Arabie saoudite, capitale de la province de Médine, située dans le Hedjaz. C’est là que vint s’installer en 622 à l’hégire le prophète de l’islam, Mahomet, après qu’il eut, selon le Coran, reçu l’ordre de Dieu de quitter La Mecque, ville distante de plus de 430 km. C’est aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la Masjid An Nabawi (mosquée du Prophète) ainsi que les premiers califes Abou Bakr et Omar, les autres personnes importantes de l’islam restant au cimetière Al-Baqi.

[9] La Mecque est une ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l’Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l’islam Mahomet à la fin du 6ème siècle, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l’islam. L’accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu’aux femmes seules, même musulmanes

[10] La Kaaba, Ka’ba ou Ka’aba est une grande construction cuboïde au sein de la masjid al-Haram (« La Mosquée sacrée ») à La Mecque. C’est avant tout vers elle que les musulmans se tournent pour faire leurs prières quotidiennes. La symbolique de la Kaaba vide signifie qu’il ne peut y avoir d’objet d’adoration pour le croyant. Elle symbolise l’unité des musulmans qui adorent un Dieu unique, et représente le lieu vers lequel se dirige la prière. C’est autour de la Kaaba que les pèlerins effectuent les sept tours du tawaf, également appelé la circumambulation.

[11] Le Hedjaz est une région du nord-ouest de l’actuelle Arabie saoudite. Sa principale ville est Djeddah, mais la cité la plus connue est La Mecque, ainsi que Médine. Cette région fut contrôlée tour à tour durant la majeure partie de son histoire par les puissances régionales, l’Égypte ou l’Empire ottoman. Elle fut néanmoins brièvement indépendante au début du 20ème siècle, lorsqu’elle se souleva contre l’Empire ottoman lors d’une rébellion encouragée par Lawrence d’Arabie durant la Première Guerre mondiale. Husseyn ibn Ali, chérif de la Mecque, proclama son indépendance en 1916. En 1924-1925, l’autorité du chérif fut renversée par les ibn Saoud, régnant sur la nation voisine du Nejd. Cette annexion permit la création de l’Arabie saoudite moderne en 1932.

[12] Les Marwanides sont une branche de la dynastie omeyyade. Ils tirent leur nom de Marwān 1er. Les Marwanides gouvernent le monde musulman de 684 à 750, date à laquelle ils sont renversés et massacrés par la dynastie abbasside. Le prince omeyyade ʿAbd Ar-Raḥmān ibn Muʿāwiya réussit alors à s’enfuir, à gagner la péninsule Ibérique et à y établir un émirat à Cordoue. En 929, l’émir ʿAbd Ar-Raḥmān III prend le titre de calife.

[13] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.

[14] Ayn al-Warda était un lieu de repos entre Kufa et Damas. Il est déclaré dans al-Mu’jam al-Buldan : « Ayn al-Warda, est une ville célèbre en Haute-Mésopotamie, une région située entre le fleuve Tigre et l’ Euphrate . Un certain nombre de batailles importantes d’Arabes ont eu lieu là-bas et il a connu aussi quelques événements historiques.

[15] Mossoul est une ville du nord de l’Irak, chef-lieu de la province de Ninive, en Haute mésopotamie. Appartenant de jure à l’Irak, Mossoul est située sur les ruines de Ninive. C’est la ville qui lui a succédé comme métropole régionale à l’époque chrétienne. Elle est alors d’obédience nestorienne et abrite les tombes de plusieurs évangélisateurs. Prise en 641 par les Arabes, elle devient le principal pôle commercial de la région en raison de son emplacement, au carrefour des routes de caravanes entre la Syrie et la Perse. C’est à cette époque qu’elle devient réputée pour ses tissus fins de coton, les mousselines, ainsi que pour son marbre. Au 10ème siècle, l’émirat de Mossoul acquiert une quasi-indépendance avant de devenir au 11ème siècle la capitale d’un État seldjoukide. Au 13ème siècle, elle est conquise et pillée par les Mongols. En 1262, elle passe sous domination perse, puis ottomane.