Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Pedro Téllez-Girón

dimanche 13 mai 2018

Pedro Téllez-Girón (1574-1624)

3ème duc d’Osuna-Homme politique espagnol-2ème Marquis de Peñafiel-7ème comte de Ureña-Vice-roi de Sicile de 1611 à 1616-Vice-roi de Naples de 1616-1620-Chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or en 1608

Grand d’Espagne [1] et membre du Conseil suprême espagnol de la guerre [2], son conseiller et assistant fut Francisco de Quevedo .

Il est né à Osuna [3], dans la province de Séville, fils de Juan Téllez-Girón 2ème duc d’Osuna , et de son épouse Ana María de Velasco, fille de Íñigo Fernández de Velasco, 4ème duc de Frías et connétable de Castille [4].

Jeune garçon, il aurait accompagné son grand-père, Vice roi de Naples de 1582 à 1586. il aurai participé à l’expédition royale à Saragosse pour réprimer la révolte Aragonaise en 1588.

Pedro Téllez-Girón a épousé le 17 Janvier 1594 Catalina Enríquez de Ribera y Cortés. En Avril 1594, il a hérité du duché Afán de Ribera.

la succession concernant le duché d’Osuna fut administrée par le Conseil de Castille en raison de son jeune âge, pour éviter toutes malversations d’argent.

En 1602, apparemment avec l’accord de Juan Fernández de Velasco, 5ème duc de Frías, connétable de Castille , son oncle et parrain politique et l’une des personnalités les plus puissantes sous le règne du roi Philippe III d’Espagne, Osuna s’échappa de son confinement dans le château de Cuéllar [5].

Initialement, il s’enrôle dans l’armée de l’archiduc Albert d’Autriche, mais bientôt il reçut le commandement de 2 compagnies de cavalerie. En 1602 et 1603, il joua un rôle dans le contrôle et désamorçage des mutineries qui éclatèrent en Brabant contre les armées de l’archiduc. Il n’hésita pas à financer des arrangements avec les mutins avec son propre argent. D’ailleurs, il a participé à plusieurs batailles importantes, étant grièvement blessé 2 fois.

En 1604, il se rendit vraisemblablement à Londres, en tant que membre de l’ambassade envoyée par le roi Philippe III d’Espagne au roi Jacques 1er pour signer le traité de paix, l’ambassadeur étant le connétable de Castille.

En 1608, lorsque les négociations pour une trêve entre Maurice de Nassau et Ambrogio Spinola dans la guère dite de Quatre-Vingts Ans [6] qui avaient déjà commencé à La Haye , il refusa d’y prendre part étant en désaccord.

Il retourna en Espagne comme un héros et fut décoré en 1608 de l’Ordre de la Toison d’Or [7], la plus haute décoration remise par le roi d’Espagne.

En 1608, il arrangea le mariage de son fils, Juan, avec la fille de Cristóbal de Sandoval, le fils et l’adjoint de Francisco Gómez de Sandoval y Rojas duc de Lerma, le Premier ministre et Valido [8] du roi Philippe III d’Espagne.

Le 18 Septembre 1610, il a été nommé vice-roi de Sicile [9], et a pris possession de son poste à Milazzo [10] le 9 Mars 1611. Au cours de sa vice-royauté sicilienne il organisa un escadron de galères pour la Royal Navy, mais aussi sa propre flotte corsaire.

Il lança plusieurs expéditions réussies contre les pirates berbères, ainsi que contre les Turcs.

Globalement, Osuna mis en place une force navale importante en Sicile et renforça la puissance militaire de l’île.

En 1616 il fut promu vice-roi de Naples, et occupa le poste jusqu’en Juin 1620. Le principal problème pour l’Espagne en Italie était français et les ambitions savoyardes sur le duché de Milan, un territoire clé du point de vue stratégique pour maintenir les communications militaires entre l’Espagne et les Pays-Bas et d’autres territoires des Habsbourg en Europe.

Entre 1613 et 1618 l’Espagne et la Savoie étaient effectivement en guerre, il essaya de contenir le duc de Savoie dans les limites établies après le traité de Cateau-Cambrésis [11] de 1559.

Le principal fournisseur d’aide financière à la Savoie étant la République de Venise, Osuna estima que pour mettre fin à la domination vénitienne du golfe Adriatique et que la conquête de Venise elle-même était pratique et réalisable.

La fin du gouvernement de Osuna à Naples fut très confuse et tendue. D’une part, la noblesse de Naples était de plus en plus hostile à Osuna, l’une des principales raisons étant le fardeau économique imposé par la nécessité de nourrir et de loger la grande force militaire qu’Osuna avait mis dans la ville sans l’accord de ses organes représentatifs. Ainsi qu’en raison de l’appui de Osuna aux exigences politiques des représentants des basses classes.

En Juin 1620, le nouveau vice-roi temporaire, le Cardinal Borja , ancien ambassadeur à Rome, pris possession de la vice-royauté contre toutes les règles formelles, mais Osuna accepta l’autorité de Borja et retourna docilement à Madrid.

Quelques jours après la mort de Philippe III en 1621, le jeune roi décida une purge contre la famille Lerma, et Osuna fut arrêté par une décision du Conseil d’Etat, la plus haute instance politique et administrative de la monarchie espagnole sur une grande et large éventail d’accusations (corruption, mais aussi l’impiété, inconduite sexuelle, etc.). Il resta en résidence surveillée jusqu’à sa mort en Septembre 1624.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Pedro Téllez-Girón/Traduit par mes soins

Notes

[1] La dignité de Grand d’Espagne a été créée par Charles Quint en 1520, qui, lors des cérémonies de son couronnement comme empereur romain germanique, établit une distinction parmi les nobles espagnols entre les Titulos (les détenteurs d’un titre de noblesse) et les Grandes, successeurs des rico-hombres de l’époque de la Reconquista. Ces Grands bénéficient de privilèges dont le plus important est celui de rester couvert en présence du Roi, qui les appelle primo ou cousin. Ils se considèrent tous comme égaux et timbrent leurs armes de la couronne ducale. Les Grands de la première classe parlaient au roi et l’écoutaient tête couverte, ceux de la seconde classe, lui parlaient tête nue et se couvraient pour écouter le roi parler, enfin ceux de la troisième et dernière classe ne se couvraient qu’après invitation du roi. En 1520, vingt-cinq nobles reçurent la « grandesse », leurs familles formèrent plus tard le groupe des Grands de première classe ; cette dignité pouvait être associée à un titre de duc, de marquis ou de comte ou bien rester personnelle sans aucun titre.

[2] Le « Conseil Suprême de la Guerre » (Consejo Supremo de Guerra) était chargé des questions militaires et navales. Son autorité s’établissait sur toutes les régions où étaient stationnées des troupes espagnoles. Son rôle était centré sur la défense de la Péninsule, des présides d’Afrique et des îles de la Méditerranée et de l’Atlantique, d’un point de vue administratif, mais pas tactique ou stratégique. Le Conseil était composé d’un président et de six conseillers. Ce n’était pas un Conseil définitivement constitué, mais était formé de divers conseillers issus du Conseil d’État auxquels le roi faisait appel, de personnages qui occupaient des fonctions militaires et de divers experts en question militaire. On retrouvait principalement des membres des Juntes de l’Amirauté, des Galères et des Présides, des Capitaineries Générales de l’Artillerie, de la Cavalerie et de l’Infanterie et des Secrétariats à la Mer et à la Terre.

[3] Osuna est une ville et commune dans la province de Séville , au sud de l’ Espagne , dans la communauté autonome d’ Andalousie

[4] C’était un titre créé par Jean 1er , roi de Castille en 1382, pour remplacer le titre Alférez Mayor del Reino . Le connétable était la deuxième personne au pouvoir dans le royaume, après le roi, et sa responsabilité était de commander l’armée en l’absence du dirigeant. En 1473 Henri IV de Castille en a fait un titre héréditaire pour la famille Velasco et les Ducs de Frías . Après ces changements, le titre a cessé d’avoir des connotations militaires ou administratives, et était simplement un titre honorifique.

[5] Le château de Cuéllar (en espagnol : Castillo de Cuéllar) ou château-palais des ducs d’Albuquerque (Castillo de los Duques de Alburquerque) est le monument le plus emblématique de la ville de Cuéllar, dans la province de Ségovie en Castille-et-León, Espagne.

[6] La guerre de Quatre-Vingts Ans, également appelée révolte des Pays-Bas ou encore révolte des gueux, est le soulèvement armé mené de 1568 (bataille de Heiligerlee) à 1648 (traités de Westphalie) sauf pendant la Trêve de douze ans de 1609 à 1621 contre la monarchie espagnole par les provinces s’étendant aujourd’hui sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France. Au terme de ce soulèvement, les sept provinces septentrionales gagnent leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies, indépendance effective en 1581 par l’Acte de La Haye et reconnue par l’Espagne par un traité signé en 1648 en marge des traités de Westphalie.

[7] L’ordre de la Toison d’or, dit aussi la Toison d’or ou la Toison, est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges (ville de l’État bourguignon) le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son premier chapitre se tient à Lille l’année suivante, en 1431, le port du collier devenant obligatoire le 3 décembre 1431. Le nom de l’ordre est inspiré du mythe grec de la Toison d’or, complété par l’histoire biblique de Gédéon (en référence à sa force spirituelle, comme indiqué sur la somptueuse tapisserie qui ornait les lieux de réunion des chapitres à partir de 1456). Dès lors l’ordre de la Toison d’or sera placé sous le patronage des deux personnages.

[8] favoris

[9] Les vice-roi et lieutenants étaient nommés par le pouvoir royal ; les présidents du royaume, choisis par les précédents, gouvernaient en leur absence

[10] Milazzo est une ville de la province italienne de Messine, sur la côte nord-est de la Sicile. La ville est située sur un promontoire saillant entre deux baies, la baie de Milazzo à l’est et la baie de Patti à l’ouest, ce qui lui confère une position stratégique. Elle est située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Messine.

[11] La paix du Cateau-Cambrésis désigne les traités de paix signés les 2 et 3 avril 1559. Ils mirent un terme au conflit entre la France d’un côté, l’Espagne et le Saint Empire romain germanique de l’autre. Il est considéré comme le traité européen le plus important du 16ème siècle dont les accords sont restés en vigueur pendant plus d’un siècle. Il entraîne aussi une situation géopolitique nouvelle marquée par l’obligation de la France d’abandonner sa politique d’ingérence en Italie. Il marque ainsi la fin définitive des guerres d’Italie et le début de la prédominance espagnole en Europe. Deux traités ont été signés par la France : le premier avec l’Angleterre d’Élisabeth 1ère et le second avec l’Espagne de Philippe II. Ils doivent leur nom à la commune du Cateau-Cambrésis, située à 20 km environ à l’est de Cambrai. Les discussions avaient commencé à l’abbaye de Cercamps, puis ont été achevées au château du Cateau-Cambrésis.