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Philippe III d’Espagne

dimanche 25 octobre 2015

Philippe III d’Espagne (1578-1621)

Roi d’Espagne de 1598 à sa mort-Roi de Portugal et d’Algarves

Portrait de Philippe III par Pedro Antonio Vidal (Musée du Prado à Madrid)Quatrième enfant du roi Philippe II d’Espagne et de sa quatrième épouse et nièce Anne d’Autriche, fille de l’empereur Maximilien II du Saint Empire et de Marie d’Espagne . Ses trois frères aînés sont morts durant l’enfance, sa mère mourra en 1580 en donnant naissance à son cinquième enfant, une petite fille qui mourra à l’âge de deux ans.

Philippe II meurt le 6 mai 1598, le nouveau roi laisse la direction du gouvernement à des favoris. C’est un jeune homme pâle, effacé et apathique. Il est flegmatique et dévot, il n’a qu’une passion, la chasse, mais c’est également un musicien avisé. Il n’a ni énergie ni capacités pour gouverner. Le 18 avril 1599, Philippe III épouse sa cousine Marguerite d’Autriche-Styrie , sœur de l’empereur Ferdinand II.

Il se tourna donc vers le Francisco Goméz de Sandoval y Rojas duc de Lerma , son favori, pour gouverner à sa place. Le duc d’Uceda Cristóbal de Sandoval , fils du duc de Lerma, succéda à son père, et fut le favori du roi de 1618 à 1621. C’est d’ailleurs sous le règne de Philippe III que la pratique du favori qui gouverne à la place du souverain est inaugurée.

Cependant, le duc de Lerma et son fils trouveront une opposition active en la personne de la reine Marguerite qui, elle aussi, exerce une profonde influence sur son mari. La jeune reine mourra en couche en 1611, laissant le champ libre aux validos [1].

Durant son règne Philippe III créa vingt marquis et vingt-cinq comtes. La faiblesse du royaume d’Espagne tient d’abord à la personnalité du roi, qui laisse son favori gouverner. L’Espagne est donc gouvernée par des "validos". Le roi délègue son autorité et l’exercice du pouvoir à son favori. Le valido étudiait les affaires et proposait des solutions, le roi y adhérait en général sans plus d’examen. La signature du valido avait la même valeur que celle du roi.

L’Espagne s’enfonce dans une crise économique due à l’épuisement des métaux précieux en provenance d’Amérique et des guerres coûteuses. Banqueroute de l’Espagne en 1607, Philippe III fait abolir la dette publique et doit recourir à une nouvelle cessation de paiement à ses banquiers.

Pour prévenir le soulèvement des Maures convertis, Philippe III les chassa tous de ses États en 1609, faisant ainsi perdre à l’Espagne ses sujets les plus industrieux.

En 1609, l’Espagne signe une trêve de douze ans avec les Provinces-Unies. L’année suivante, l’assassinat du roi Henri IV en France permet l’avènement du jeune Louis XIII qui n’a que neuf ans. La régence est confiée à la reine mère Marie de Médicis qui inaugure une politique pacifiste de rapprochement avec la Maison de Habsbourg.

À ce titre, elle conclut les mariages de ses enfants avec ceux du roi d’Espagne. En 1615, Louis XIII épouse l’infante Ana Maria Mauricia, fille aînée du roi d’Espagne (que les Français nommeront Anne d’Autriche) et Élisabeth de France (que les Espagnols nommeront Isabel de Borbón) épouse le prince des Asturies, futur Philippe IV d’Espagne.

C’est également sous Philippe III, qu’éclata la guerre de Trente Ans [2], dans laquelle il prit parti pour sa Maison, la Maison d’Autriche, et qu’eurent lieu la conjuration de Venise [3] en 1618, ainsi que l’occupation par les troupes espagnoles de la Valteline [4] en 1620.

Compromis dans différentes affaires, le duc de Lerma est renvoyé en 1618 et remplacé par son fils, le duc d’Uceda mais celui-ci n’a pas le temps de réformer l’État car le roi meurt dès 1621.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Philippe III d’Espagne/ Portail de l’Espagne/ Monarques d’Espagne/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 1017

Notes

[1] des favoris qui ne sont pas tout à fait des premiers ministres

[2] La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui suivit et le désir de ces derniers d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint Empire. Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint Empire, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.

[3] L’ambassadeur espagnol à Venise, Alonso De La Cueva marquis de Bedmar, avec le gouverneur de Milan, Pedro de Toledo, et le vice-roi de Naples, Pedro Tellez Giron duc d’Ossuna, auraient conspiré pour livrer Venise au pouvoir espagnol. Ils auraient recruté environ 500 mercenaires qui devaient, le jour de l’Ascension 1618, livrer la flotte aux flammes et, profitant de la panique de l’incendie, massacrer les patriciens les plus en vue et prendre la ville. La conspiration aurait été déjouée car le conseil des Dix était déjà en alerte et car des mercenaires l’auraient dénoncée aux Inquisiteurs d’Etat. Alors que le marquis de Bedmar, protégé par son statut diplomatique est seulement chassé de la ville, les conjurés sont exécutés sans aucune forme de procès, entre le 12 et le 23 mai 1618

[4] La Valteline est une région d’Italie du nord, limitrophe de la Suisse, qui correspond approximativement à la vallée de la rivière Adda et de ses affluents. La Valteline fait partie de la Lombardie et, plus particulièrement, de la province de Sondrio, sa ville principale. Elle s’allonge du nord-est (massif de Bormio) vers le sud-ouest, où la rivière Adda termine son cours en se jetant dans le lac de Côme. La Valteline appartint dès le 14ème siècle au duché de Milan. À partir de 1512, elle passa, comme Chiavenna, sous la dépendance des Trois Ligues (qui allaient plus tard devenir le canton suisse des Grisons), alliées de la Confédération des XIII cantons. Lorsque le Milanais revint aux Habsbourg, la Valteline acquit aux yeux de cette famille une importance stratégique majeure, puisqu’elle contrôlait le passage le plus direct entre l’Italie du nord et les vallées de l’Inn et du Rhin, donc vers l’Autriche et les territoires du Saint Empire romain germanique. Ce passage était devenu très important, à partir de 1601, car c’était la seule voie de communication praticable et assurée pour les Espagnols entre le Milanais, la Franche-Comté et les Pays-Bas. En effet, le traité de Lyon, qui mettait fin à la guerre franco savoyarde de 1601, qui comprenait la cession de la Bresse ne laissait plus qu’une voie de communication. C’est la raison pour laquelle, de façon répétée, ils cherchèrent à en recouvrer la souveraineté. Cependant, au moment de la Réforme protestante, la Valteline resta fidèle au catholicisme pendant que les Grisons, et particulièrement l’Engadine, adoptaient le protestantisme. Il en résulta une opposition confessionnelle marquée entre vassaux catholiques de Valteline et suzerains protestants des Grisons, opposition que tentèrent d’exploiter à leur profit, avec un résultat médiocre, les Habsbourg, qui trouvèrent notamment sur leur route, durant la guerre de Trente Ans, l’allié stratégique des ligues grisonnes, la France de Louis XIII, Richelieu et le Père Joseph.