Quatrième enfant du roi Philippe II d’Espagne et de sa quatrième épouse et nièce Anne d’Autriche, fille de l’empereur Maximilien II du Saint Empire et de Marie d’Espagne . Ses trois frères aînés sont morts durant l’enfance, sa mère mourra en 1580 en donnant naissance à son cinquième enfant, une petite fille qui mourra à l’âge de deux ans.
Philippe II meurt le 6 mai 1598, le nouveau roi laisse la direction du gouvernement à des favoris. C’est un jeune homme pâle, effacé et apathique. Il est flegmatique et dévot, il n’a qu’une passion, la chasse, mais c’est également un musicien avisé. Il n’a ni énergie ni capacités pour gouverner. Le 18 avril 1599, Philippe III épouse sa cousine Marguerite d’Autriche-Styrie , sœur de l’empereur Ferdinand II.
Il se tourna donc vers le Francisco Goméz de Sandoval y Rojas duc de Lerma , son favori, pour gouverner à sa place. Le duc d’Uceda Cristóbal de Sandoval , fils du duc de Lerma, succéda à son père, et fut le favori du roi de 1618 à 1621. C’est d’ailleurs sous le règne de Philippe III que la pratique du favori qui gouverne à la place du souverain est inaugurée.
Cependant, le duc de Lerma et son fils trouveront une opposition active en la personne de la reine Marguerite qui, elle aussi, exerce une profonde influence sur son mari. La jeune reine mourra en couche en 1611, laissant le champ libre aux validos [1].
Durant son règne Philippe III créa vingt marquis et vingt-cinq comtes. La faiblesse du royaume d’Espagne tient d’abord à la personnalité du roi, qui laisse son favori gouverner. L’Espagne est donc gouvernée par des "validos". Le roi délègue son autorité et l’exercice du pouvoir à son favori. Le valido étudiait les affaires et proposait des solutions, le roi y adhérait en général sans plus d’examen. La signature du valido avait la même valeur que celle du roi.
L’Espagne s’enfonce dans une crise économique due à l’épuisement des métaux précieux en provenance d’Amérique et des guerres coûteuses. Banqueroute de l’Espagne en 1607, Philippe III fait abolir la dette publique et doit recourir à une nouvelle cessation de paiement à ses banquiers.
Pour prévenir le soulèvement des Maures convertis, Philippe III les chassa tous de ses États en 1609, faisant ainsi perdre à l’Espagne ses sujets les plus industrieux.
En 1609, l’Espagne signe une trêve de douze ans avec les Provinces-Unies. L’année suivante, l’assassinat du roi Henri IV en France permet l’avènement du jeune Louis XIII qui n’a que neuf ans. La régence est confiée à la reine mère Marie de Médicis qui inaugure une politique pacifiste de rapprochement avec la Maison de Habsbourg.
À ce titre, elle conclut les mariages de ses enfants avec ceux du roi d’Espagne. En 1615, Louis XIII épouse l’infante Ana Maria Mauricia, fille aînée du roi d’Espagne (que les Français nommeront Anne d’Autriche) et Élisabeth de France (que les Espagnols nommeront Isabel de Borbón) épouse le prince des Asturies, futur Philippe IV d’Espagne.
C’est également sous Philippe III, qu’éclata la guerre de Trente Ans [2], dans laquelle il prit parti pour sa Maison, la Maison d’Autriche, et qu’eurent lieu la conjuration de Venise [3] en 1618, ainsi que l’occupation par les troupes espagnoles de la Valteline [4] en 1620.
Compromis dans différentes affaires, le duc de Lerma est renvoyé en 1618 et remplacé par son fils, le duc d’Uceda mais celui-ci n’a pas le temps de réformer l’État car le roi meurt dès 1621.